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Makaila, plume combattante et indépendante

Makaila.fr est un site d’informations indépendant et d’actualités sur le Tchad, l’Afrique et le Monde. Il traite des sujets variés entre autres: la politique, les droits humains, les libertés, le social, l’économique,la culture etc.

Biométrie au Tchad: Abakar Adoum Haggar, un magouilleur et fraudeur national

Abakar Adoum HAGGAR, l’homme à la crane rasée, l’inamovible et incontournable membre de la CENI Tchadienne et transporteur des mallettes présidentielle pour des sales besoins

Abakar Adoum HAGGAR, l’homme à la crane rasée, l’inamovible et incontournable membre de la CENI Tchadienne et transporteur des mallettes présidentielle pour des sales besoins

Notes portant sur le Rapport final de Sofie daté du 18 novembre 2014 et relative à l’étude de faisabilité sur l’introduction de la biométrie dans le système électoral du Tchad

 

Cette note est produite afin de permettre des discussions approfondies sur l’adéquation de

l’étude conduite par Sofie au Tchad.

 

La présente note relève des constats généraux et spécifiques dressés après lecture du rapport final du cabinet Sofie.

 

Le rapport consulté est truffé de fautes.

Il ne semble pas avoir fait l’objet d’une revue qualitative avant sa mise à disposition. Au vu des constats, il n’est point besoin de s’étendre longuement sur ce rapport, car son contenu risque de conduire le Gouvernement tchadien vers l’échec dans sa démarche d’introduction de la biométrie.

De ces constats, il ressort que le rapport en question semble avoir été rédigé par des

personnes qui n’ont jamais été au Tchad. Il est difficile de le distinguer d’un document

rédigé en vase clos à l’extérieur du pays. Il ne tient nullement compte des spécificités du

Tchad.

 

Constats généraux

Le rapport de Sofie est incohérent. Il comporte plusieurs contradictions que nous

relèverons dans les constats spécifiques. Il traduit le manque d’expérience pertinente en

matière électorale dudit cabinet. Il met uniquement l’emphase sur les aspects

biométriques. Il passe outre le fait que cette activité se déroule dans le cadre d’un processus

électoral, ce, dans un pays précis possédant des caractéristiques propres.

Plusieurs choix opérationnels sont effectués sans justification. Leurs conséquences ne sont

pas maîtrisées par les experts du cabinet.

Le calendrier électoral du Tchad est ignoré sans la moindre explication.

Les coûts budgétisés sont sommaires. Plusieurs dépenses directes et indirectes ne sont

pas prises en considération. Cette attitude forcera l’État Tchadien à mener une étude

complémentaire avant de lancer le projet. En guise de métaphore, l’étude fourni le coût

d’acquisition et d’installation d’un frigo dans une maison mais oublie de décrire ladite maison

et la meilleure pièce dans laquelle placer le frigo. Cela démontre que les experts commis à

l’étude se sont limités à des connaissances théoriques du processus électoral. C’est

probablement la première fois qu’ils effectuent ce genre d’étude. Ce constat en lui-même est

grave, car il discrédite totalement les résultats de cette étude et ses commanditaires. Ces

derniers ont effectué un recrutement inadéquat, sans vérifier au préalable si ce cabinet

disposait d’une expertise avérée dans le domaine électoral.

Finalement, les auteurs de ce rapport ont commis une faute professionnelle grave : ils

ont recopié à l’identique les spécifications d’une tablette biométrique disponible sur

le marché, sans prendre la peine de les généraliser. Ce faisant, ils ont sélectionné

d’avance un opérateur technique, plus précisément Morpho. Pourtant, une étude de

faisabilité doit être indépendante. Elle doit laisser aux autorités le soin de choisir les

fournisseurs d’un produit ou service donné.

 

 

Constats spécifiques

La terminologie du système électoral biométrique est inconnue dans le domaine électoral : le

rapport ne le définit pas. Les empreintes digitales sont codées au verso de la carte, sans expliquer à quoi cela servirait.

La description des parties prenantes est incomplète. Elle omet certains acteurs importants :

les électeurs, les candidats, les partis politiques, les organisations de la société civile et les

observateurs.

Dans les contraintes reliées à la géographie, les auteurs du rapport émettent de fausses

assertions. Par exemple, ils associent la faible couverture énergétique à l’enclavement et à

la chaleur.

L’étude n’aborde pas le cas spécifique des personnes retournées de RCA : celles-ci ne

disposent pas de documents tchadiens et ne peuvent pas se faire prévaloir du témoignage

tel que prévu par le code électoral.

L’analyse ne renvoie nullement aux articles pertinents du code électoral tchadien, ce qui

permet de douter du soubassement légal des options proposées.

La preuve d’inscription n’est pas étayée; elle demeure floue.

Une restructuration entre la CENI et le BPE est proposée. Mais celle-ci n’a aucune

justification tant légale qu’opérationnelle.

L’analyse du système existant et des défis qu’il engendre (en particulier ses faiblesses) est

mal étayée. Les auteurs précisent que les besoins seront mieux détaillés dans leur rapport

final. Toutefois, ils ont déjà remis leur rapport final!

L’accroissement de la population électorale ne tient pas compte des décès et de

l’émigration.

L’allocation des bureaux de vote n’est pas abordée. Pourtant, elle est cruciale pour bien

répartir les électeurs par liste électorale.

La procédure d’inscription n’est pas décrite. Le temps moyen d’inscription lui-même fluctue,

ce qui contredit la notion de temps moyen.

Les indicateurs que les auteurs proposent d’utiliser pour mesurer la qualité des listes

électorales ne correspondent pas à la pratique dans ce domaine. Pour preuve, les auteurs

oublient d’indiquer comment est-ce qu’ils mesurent le taux de transparence qu’ils utilisent!

Les auteurs se réfèrent au rapport sur la biométrie du séminaire OIF/RECEF tenu en 2012.

Mais, ils le citent abusivement et utilisent mal les conclusions dudit séminaire.

Selon les auteurs, la communauté internationale recommande de ne pas capturer les

empreintes digitales des enfants de moins de 16 ans. Aucune référence n’est fournie pour

cet avis. Quant aux membres de ladite communauté, ils ne sont pas précisés. En réalité, des

organismes tels que Frontex (Union Européenne) et CBP (USA) capturent

systématiquement les empreintes digitales, sans tenir compte de l’âge de l’individu.

Les auteurs n’indiquent pas comment ils utilisent les données du RGPH 2009 pour établir

leurs projections.

Les auteurs méconnaissent le processus de recherche de doublons dans le contexte

électoral. Cela se traduit par une erreur dans le chronogramme, comme nous le verrons plus

tard.

Les principales décisions de conception demeurent floues, non explicites et non justifiées.

La notion de bureau de vote est occultée dans la solution proposée. Or, dans un processus

électoral, le bureau de vote joue un rôle prépondérant.

La mise à jour annuelle des listes électorales prévues par la loi n’est pas analysée.

Les auteurs mentionnent l’existence d’une norme spécifiée par l’OACI pour les empreintes

digitales. Cela est faux! La norme OACI porte sur les photographies.

L’arabe n’est pas pris en compte dans la spécification du kit.

Le choix de 3 doigts n’est pas justifié dans l’étude.

La surface de 76,2mm2 pour le capteur d’empreinte digitale du PC correspond à un capteur

dit slap qui sert à prendre les empreintes de 10 doigts (4, 4, puis 2). Pourquoi un tel capteur,

alors que l’étude propose de collecter les empreintes de six doigts!

Selon les auteurs, les capteurs pour PC doivent différer de ceux utilisés pour les tablettes.

La surface de capture pour la tablette est de 14mm par 20mm, soit la surface d’un seul doigt

à la fois. Les auteurs introduisent de ce fait une variance importante dans la qualité des

images brutes des empreintes digitales capturées. Cela risque d’augmenter les erreurs de

premier et deuxième degrés durant la recherche de doublons.

Les spécifications de la tablette sont celles fournies par Morpho.

Ces experts répètent la même erreur avec la photographie. Ils exigent une caméra de 3

mégapixels pour un PC, tandis que pour une tablette, ils exigent 5 mégapixels.

 

Malheureusement, cette différence de résolution risque d’affecter la reconnaissance faciale

et la qualité des photos, tant sur les cartes que sur les listes électorales.

Plusieurs éléments de la tablette suggérée sont injustifiés, notamment le WiFi, le Bluetooth,

le slot SIM, le lecteur de carte intégré et le crypto-processeur. Ces mêmes éléments ne sont

pas exigés pour le PC.

L’étude ne précise pas la composition de l’équipe de recenseurs.

Les auteurs requièrent que l’opérateur biométrique soumissionnaire explique les éléments

suivants : la méthodologie utilisée et les moyens mis à disposition pour optimiser les

opérations et garantir les meilleurs résultats. Cela est inusité, vu que ce sont ces mêmes

auteurs qui auraient dû fournir ces informations dans leur rapport.

Les auteurs méconnaissent le dédoublonnage dans le contexte électoral. Leur explication

est théorique. C’est celle qui est décrite dans des rapports d’activité. Elle n’a rien de

pratique.

Le rapport de Sofie indique que six empreintes digitales sont prises, mais que seules 2 sont

codifiées sur la carte. La raison de ce choix n’est pas fournie. Les détails suivants ne sont

pas précisés : quelle empreinte digitale est contrôlée lors de la remise de la carte; quel

équipement est utilisé pour contrôler cette empreinte?

Chaque opérateur reçoit une carte à puce. Le rapport ne dit pas comment cette carte doit

être utilisée sur le PC, ni comment elle doit être délivrée. Je note ici une contradiction : cette

carte à puce est inutile, car on reconnaît l’empreinte digitale de l’utilisateur!

Le budget fourni par Sofie est inutilisable. Il ne correspond pas à la pratique dans le

domaine électoral! Il devait être ventilé selon le chronogramme et par activité,

incluant les données unitaires ayant servi à sa confection.

Le chronogramme propose des opérations de terrain allant de la fin avril à la mi-juin.

Cependant, le même rapport indique qu’au Tchad, les mois les plus chauds sont avril et mai.

Pourquoi alors retenir ces mêmes mois pour les opérations de terrain!

Le chronogramme ne retient pas la réalisation d’un enregistrement pilote afin de confirmer la

viabilité et l’adéquation des choix retenus. Ce qui est contraire à la pratique dans ce

domaine.

Le chronogramme propose de clôturer la recherche des doublons le même jour que les

opérations de terrain. Cela contredit la pratique en la matière! Cela traduit bien le fait que les

auteurs n’ont aucune expérience dans ce domaine.

La liste des personnes rencontrées durant cette étude prouve qu’aucune visite du terrain n’a

été effectuée pour en comprendre les défis. Les auteurs ont préféré auditionner du

personnel diplomatique. Celui-ci ne peut contribuer significativement à la mise en oeuvre de

la biométrie au Tchad.

PS : Le choix de SOFIE pour faire le rapport a été l’œuvre du magouilleur et fraudeur national ABAKAR ADOUM HAGGAR. Aujourd’hui, son complice international, CLEMENT AGANAHI est démasqué et dénoncé.

Correspondant du blog de makaila

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