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9 Juin 2014
En fin de mission au Tchad, la commission rogatoire internationale des Chambres Africaines Extraordinaires chargées de juger l’ancien président tchadien, Hissein Habré, découvre la mauvaise foi de coopérer des autorités tchadiennes dans le cadre d’un jugement équitable dans du procès prévu à Dakar.
En effet, interrogé par BBC, le procureur Mbacké Fall a rappelé au ministre tchadien de la justice Béchir Madé, l’engagement du Tchad d’extrader Saleh Younous et Mahamat Wakaï, deux responsables de la Direction pour la Documentation et la Sécurité (DDS), aujourd’hui, en détention à Ndjaména. Pour le procureur, le Tchad doit impérativement remettre ces deux personnes à Dakar, car des mandats d’arrêts ont été émis contre elles et d’autres sont en fuite.
Le problème dans le dossier Habré, est qu’Idriss Deby craint qu’une fois extradés vers Dakar, ces personnes donneront des témoignages qui vont l’éclabousser d’où la mesure de prudence qui le guide de les retenir au Tchad pour mieux les contrôler et étouffer toute révélation à son encontre.
Il convient aussi de rappeler qu’après la chute du régime Habré, Idriss Deby a récupéré tous les anciens dignitaires et responsables pour leur confier des postes à responsabilités dans le but de consolider son pouvoir. Aujourd’ui, l’affaire prend une tournure internationale si bien qu’il est pratiquement impossible pour les autorités tchadiennes de ramener le débat à l’échelle nationale.
Ancien ministre tchadien en exil, juriste de formation évoquait à notre rédaction sous couvert de l’anonymat : l’affaire Habré obéit à une procédure judiciaire internationalisée, si bien qu’il est aujourd’hui, difficile pour Idriss Deby de la réduire à l’échelle nationale. »
Depuis Ndjamena où il se trouve, le procureur sénégalais a haussé le ton : « Si le Tchad ne remet pas les deux suspects incarcérés aux chambres africaines extraordinaires, le travail des juges sera bloqué, alors que L'Union Africaine a prévenu qu'il n'y aura aucune autre prolongation dans cette affaire. Les juges n'ont plus que sept à huit mois pour finir leur enquête »
En tout cas, le procès Habré tel que nous voyons s’organiser, sera la source des ennuis de nombreux responsables tchadiens et étrangers impliqués à divers niveaux lors du règne au pouvoir de 1982 à 1990.
La rédaction du blog de makaila