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10 Mai 2015
Excellence Monsieur le Président Idriss DébyItno,
IL nous appartient en tant qu’acteur de la société de dire ce que nous pensons de la vie politique de notre nation tout en dénonçant certaines pratiques quand bien même que la plaie qui s’infecte ne regarde que le pied de celui qui la porte. Autrement dit leurs discours (Majorité comme Opposition) n’engagent qu’eux et ceux qui les écoutent, tout en sachant que les décisions qu’ils prennent ont forcément une incidence sur notre vie quotidienne.
Dans l’absolu, toute action a un bilan. Quand on analyse en profondeur la situation socio-politique et économique du Tchad, d’entrée de jeu, on n’a point besoin d’être mathématicien, physicien ou chimiste pour se rendre à l’évidence que les 25 années de votre pouvoir ont endeuillé tout le peuple tchadien y compris ceux-là qui vous ont flatté, vous flattent pour ne bénéficier que des miettes ou pour détourner en toute impunité les deniers publics.
Que prennent fin les pillages systématiques de toutes les ressources du pays ainsi que l’impunité, les intimidations, les enlèvements, la corruption, les répressions, l’injustice etc…
La prédation des ressources publiques dans lesquelles votre régime a battu tous les records détenus en la matière ne fait que s’accroître chaque année et réduit le reste du peuple à un état de mendicité chronique.Vous avez l’habitude de le clamer haut et fort que soient punis les voleurs, pilleurs des deniers publics au point de reposer la gouvernance sur la transparence, la sobriété et la rationalisation des dépenses publiques. Nous nous demandons de quelle transparence vous parlez tant. En toute objectivité, il serait judicieux que certains disent aux Tchadiens d’où proviennent leur manne financière, pour des personnes qui n’ont jamais occupé d’importantes fonctions ni n’ayant pas été des grands commerçants, si ce ne sont que des fonctions ministérielles ou de Directeur Général dont la rémunération mensuelle ne dépasse guère les 2 millions de F CFA deviennent des millionnaires voire des milliardaires. La vitrine de l’Afrique où l’état a de la peine à payer ses fonctionnaires ; où des voitures de plusieurs millions représentent un ‘’produit banal’’, terme en marketing signifiant un achat irréfléchi, répétitif.Changeons de mentalité.
François PERROUX avait bien raison lorsqu’il disait ‘’le développement c’est la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rend apte à faire croitre cumulativement et durablement son produit réel global’’.
Tous ces gens, ces personnalités doivent rendre compte et qu’ils sachent que l’Etat n’est pas cette vache laitière dont qui veut pouvait venir essorer la quantité de litre qu’il veut sans ambages.
Excellence Monsieur le Président,le Tchad va très mal ; vous l’avez complètement mis à genou. Tous les indicateurs sont au rouge. Rendez-vous compte à l’évidence du fossé entre l’utopie et la réalité. Cessez d’endetter le pays et pensez à d’autres manières pour pouvoir mieux mobiliser les ressources à l’interne qu’à l’externe. Le Tchad ne peut pas se développer sur la base de l’aide extérieure (prêts et dons).
Toujours dans sa myopie et ses tentatives de falsification de la réalité que vit le peuple tchadien, votre régime continue dans sa logique de répression, d’intimidation, d’enlèvement, d’assassinat etc...
Que cessent toutes ces pratiques obscures. Le peuple tchadien attend toujours toutes les vérités sur ses filles et ses fils enlevés, portés disparus, assassinés lâchement et voilà que vos bergers allemands menacent M. Jean Baptiste Laokolé, Secrétaire Général Adjoint du Parti pour les Libertés et le Développement (PLD) à qui vous aviez arraché son Président le Professeur Ibn Oumar MAhamat Saleh. Le Tchad a besoin de ses filles et de ses fils pour son développement.
Faites votre mea culpa au peuple tchadien, réconciliez-vous avec vous-même, réconciliez-vous avec le peuple tchadien, demandez pardon au Tout Puissant afin d’avoir la paix. En faisant ainsi, peut-être que vous arriveriez aussi à réconcilier vos générations futures avec le peuple tchadien. Le temps s’égrène.Il est évident que vous souffrez physiquement et psychologiquement au-delà de tout ce que vous possédez, et de toutes les souffrances que vous aviez faites endurer aux Tchadiens durant ces 25 années de terreur.
Excellence Monsieur le Président, en votre âme et conscience, quel héritage pensez-vous léguer à vos générations futures ? Auront-elles la quiétude ?Le Tchad n’est pas une dynastie et ne le sera jamais, par conséquent le peuple tchadien dit NON à la succession de père en fils et NON à un 6ième mandat.Partez avec les honneurs. Soyez à l’écoute du peuple et non de ceux-là qui n’ont d’autres ambitions que leurs boulimies machiavéliques et diaboliques. Le peuple tchadien a souffert et souffre encore aujourd’hui sous votre régime et vous en êtes bien conscient.Quelle que soit la solidité de la roche, la ténacité de la goutte d’eau arrive toujours à la transpercer.
Mettez à profit la dernière année de votre 5ièmemandant à faire des réformes institutionnelles et constitutionnelles au Tchad. Purifiez, désinfectez de tous maux dont souffre la société tchadienne par votre faute, tous les services publics. Le peuple exige la démocratie. L’Assemblée Nationale est à votre solde, il ne vous reste que le courage et la volonté.
Excellence Monsieur le Président, quel est le niveau relationnel entre le peuple tchadien et vous ? Nul ne peut danser du lever au coucher du soleil.
Le peuple tchadien demande la justice sociale pour lui permettre de répondre au premier besoin de la pyramide d’Abraham MASLOW.
Pour finir, Excellence Monsieur le Président, permettez-nous de vous laisser avec cette assertion d’HONORE de Balzac qui disait :« Si les hommes étaient francs, ils reconnaitront peut-être que jamais le malheur n’a jamais fondu sur eux sans qu’ils eussent reçu quelques avertissements patents ou occultes. Beaucoup n’ont perçu le sens profond de cet avis mystérieux ou visible qu’après leur désastre ». Ainsi, pour dire un Président qui aime son pays ne doit pas être préoccupé par le cumul de mandant, la répression de son peuple, la division de son pays, l’enrichissement à outrance et illicite, le désordre bien organisé en bande, mais par le travail et le développement de son pays, ensuite c’est le peuple qui jugera en fonction de ses réalisations. C’est le respect des paroles données et les actes posés qui font les grands hommes. Laissez donc le peuple juger de lui-même, ne le forcez pas à voir ce qu’il n’a pas vu, ni à sentir ce qu’il n’a pas senti. L’histoire qui est le meilleur juge par excellence ici-bas va vous juger tôt au tard. Le célèbre Général allemand Dietrich a emprunté le mot trinité pour dire que : « chaque fois qu’il y a une guerre, il faut chercher à souder cette trinité, à savoir Peuple, Etat, Armée ».
Excellence Monsieur le Président, réconciliez-vous avec le peuple, ressouder le tissu social et partez. En une année c’est possible, c’est une question de volonté et de courage historique.
Le Président Thomas Jefferson a fait observer: « Rien ne peut arrêter l’homme qui a une bonne attitude mentale d’atteindre son objectif; absolument rien sur terre ne peut aider celui qui a une mauvaise attitude mentale».
Telle est notre manière de contribuer en tant que citoyen ayant non seulement des droits, mais aussi et surtout des devoirs vis-à-vis de la République.