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Makaila, plume combattante et indépendante

Makaila.fr est un site d’informations indépendant et d’actualités sur le Tchad, l’Afrique et le Monde. Il traite des sujets variés entre autres: la politique, les droits humains, les libertés, le social, l’économique,la culture etc.

Réaction à l’article de Gondjé « Ramadan » Innocent intitulé « Pamphlet sur le candidat malheureux Bédoumra »

Réaction à l’article de Gondjé « Ramadan » Innocent intitulé « Pamphlet sur le candidat malheureux Bédoumra »

Beaucoup de gens ont épilogué en Afrique et dans le monde sur le net et dans les média traditionnels d’information au sujet de l’élection du nouveau Président de la Banque Africaine de Développement (BAD) pour les cinq prochaines années. Les réseaux sociaux tchadiens qui n’étaient pas du reste, foisonnaient d’informations et de pronostics tout aussi partisans que tendancieux. Beaucoup y ont injecté leur encre et salive, douces ou amères, selon qu’ils soutenaient ouvertement le candidat du Tchad à ce poste en la personne de M. BédoumraKordjé, ou qu’ils imploraient ardemment tous les dieux afin de garantir son échec. Le débat était ouvert et tout Tchadien qui avait son mot à dire là-dessus pouvait faire valoir sa voix au chapitre. Personnellement je me suis abstenu, du fait que certaines analyses me semblaient épidermiques, basées tantôt sur des querelles byzantines avec le parti au pouvoir, tantôt sur des attaques personnelles contre le candidat. Des discussions de bas étage en somme.

L’article qui me fait réagir à présent est celui de M. Gondjé « Ramadan » Innocent intitulé « Pamphlet sur le candidat malheureux Bédoumra », paru dans le blog de Makaila le 29/05/2015, c’est-à-dire au lendemain des élections.Un pamphlet est par définition un écrit satirique, c’est-à-dire ironique ou moqueur. D’abord je n’ai pas voulu réagir non seulement par respect au principe que je me suis imposé, mais également pour ne pas répondre à une personne anonyme qui écrit son nom entre guillemets. Mais j’ai fini par déroger à ma propre règle face à certaines contre-vérités qui ont été étalées dans ce… pamphlet. Ne pas réagir reviendrait à admettre celles-ci.

Je comprends la haine que certaines personnes nourrissent à l’endroit du pouvoir en place au Tchad, et guettent les moindres occasions pour faire porter à ce pouvoir le chapeau de tous les échecs, en faisant feu de tout bois. C’est la voie qu’ils ont choisi, et même leur droit. Mais des élections de cette envergure comme celles qui viennent de se déroulerà la BAD obéissent aussi à des critères difficilement maîtrisables parmi lesquels l’imprévisibilité des alliances qui se nouent au dernier moment, qui créent la surprise et faussent les pronostics. Beaucoup d’internautes tchadiens ont fait des analyses objectives à ce sujet.

Passons sur les boulets rouges que M. Gondjé « Ramadan » Innocent a tirés sur M. Bédoumra, du genre que celui-cin’aurait rien fait pour recruter massivement ses compatriotes à la BAD pendant qu’il assurait la Vice-présidence de cette institution. Je consens que c’estlà encore ledroitde « Ramadan » d’exprimer ainsi son point de vue. Mais comprend-il quelque chose du conflit d’intérêts lorsque l’on doit défendre son institution et servir ses proches ? Soit. Venons aux imposturesdu sieur Gondjéqui sont au cœur de ma réaction. Sur quelles bases, statistiques ou autres,se permet-il d’analyser « le sentiment de quelques rares Tchadiens qui exercent au sein de cette institution »… et de conclure qu’ils sont « tous frustrés, devenus la risée de leur collègues de travail, [et] ont commencé à se désolidariser de M. Bédoumra ? » Je ne me reconnais pas dans ce groupe décrit par notre expert analyste ou son porte-parole attitré qui se cachent sous des faux noms. La plupart des Tchadiens exerçant à la BAD savent – et le candidat lui-même le sait – qu’ils ont apporté un soutien indéfectible à M. Bédoumra tout au long de sa course vers le perchoir. Nous avons perdu la bataille. C’est un fait indéniable. C’est humain de le regretter. Nous n’éprouvons aucun sentiment de frustration ni d’humiliation, mais sommes plutôt fiers et dignes d’avoir réalisé un score honorable. Les Tchadiens dans leur ensemble ont visé très haut et sont presque parvenus. Hélas, la présidence n’a qu’un seul fauteuil. Ce n’est pas un banc où tous les huit candidats parmi lesquels le nôtre pouvaient s’asseoir. Et nous ne sommes pas les seuls à perdre ce poste. Donc ravalez votre venin.

 

Massissou N. Hathoura, PhD

Fonctionnaire tchadien de la BAD

E-mail : hathoura@gmail.com

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