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19 Juillet 2015
M. Seidik Abba, journaliste,
Rédacteur en Chef à Mondafrique
Niger : Hassoumi Massaoudou, le sécurocrate zelé d’Issoufou
Sur fonds des menaces extérieures, Hassoumi Massaoudou, le ministre de l’intérieur, utilise ce contexte pour mieux « recadrer » l’opposition à Mamadou Issoufou. Un classique.
Le dispositif sécuritaire du Niger est monté d’un cran, après la désignation fin juin, du commissaire Ousmane Manzo à la tête des Renseignements généraux.
Il s’agit du troisième responsable à ce poste au cours des dix huit derniers mois. Si cette nomination, décidée parallèlement à celle du commissaire Abarchi Salifou comme directeur central de la police judiciaire, intervient dans un contexte des menaces multiformes (Boko-Haram, AQMI…..), elle permet également au ministre Hassoumi Massaoudou, homme clé du système Issoufou de « contrôler » l’opposition. Dans la nuit du 3 au 4 juillet, la cellule anti-terroriste, qui relève de sa compétence, a ainsi mené une perquisition sans justification légale au domicile d’Ismaël Hama Amadou, Fils de l’ex-Premier- ministre, Hama Amadou. En exil à Paris, ce dernier n’a pas renoncer à se présenter contre le président sortant malgré la décision de la Cour d’appel de Niamey, le 13 juillet de le renvoyer en correctionnelle. Bénéficiant d’une manœuvre totale sans mission, l’ex-directeur de cabinet du chef de l’Etat se trouve aussi en première ligne pour affronter la société civile.
Après Moussa Tchangari, fondateur de l’ONG Alternative Espaces Citoyens, et Nouhou Arzika, leader du collectif Sauvons le Niger il s’en est pris, début juin à Ali Idrissa, Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (Rotab), en le faisant chasser manu militari de son ministère. Les journalistes ne semblent épargnés. Suspecté-à tort- d’être le collaborateur d’être le collaborateur de la Lettre du Continent, le journaliste nigérien Seidik Abba, ex-correspondant de Panapress à Paris, affirme subir une surveillance étroite dans la capitale française.
Alors que les modérés du régime, comme le premier ministre Brigi Rafini ou le ministre de la justice Marou Amadou, sont inaudibles sur ces questions, le président de la commission nationale des droits de l’homme (CNDH), Khalid Ikriri, militant de la première heure du PNDS(au pouvoir), demeure des rares personnalités à se plaindre directement de ce contexte auprès Mamadou Issoufou. Est-il pour autant entendu ?
Source : la Lettre du Continent N° 710