9 Novembre 2015
La milice du despote Idriss Deby vient de rentrer du Cameroun ; après une longue mésaventure contre Boko-Haram. Nous sommes stupéfaits des fausses propagandes françaises, par le biais de ses puissants médias. Le pauvre despote aux aguets est aujourd’hui déçu, de ses partenaires français. Avec insistance, il a voulu une intervention en Libye ; d’ailleurs, c’était même le motif de sa visite à Paris. Français lui ont demandé de finir avec Boko-Haram ; ensuite, les combattants n’ayant pas perçus leurs soldes, sont mécontents et Deby craint une défection, alors, il décide de retirer sa milice.
Comme toutes les institutions corrompues ; l’institution armée nationale est autant corrompue. A l’instar de tous les articles de la convention collective de janvier 1993 ; c’est-à-dire la conférence nationale souveraine, le chapitre Armée Nationale Tchadienne ANT, serait sûrement, aux corbeilles. Il a profité au fil des années, de constituer une armée clanique. Ses fils commandent, les services stratégiques. Une garde dangereuse pour l’avenir de la république. Cette milice lourdement armée et bien équipée, a pour mission principale, la protection de « Kingui », le vieux, c’est-à-dire le despote ; donc du pouvoir. Chez les nomades, la chamelle laitière à plus de valeur que la vie ! Cette milice est composée que des membres du clan et essentiellement jeunes. Les autres membres de l’ANT, sont abandonnés à leurs propres sorts.
Le Tchad, depuis les guerres civiles de 1979, n’a plus d’armée professionnelle. Même, si le président Tombalbaye est l’initiateur de l’armée parallèle et clanique ; exemple, la CTS Compagnie Tchadienne de Sécurité ; les armées sont professionnelles et dirigées par des cadres instruits et bien formés dans les corps coloniaux. La dislocation des institutions de la république, ont eu lieu, en vérité en 1979. Les troubles politiques et militaires, ont ouvert la porte à l’armée et l’administration, aux analphabètes et semi-lettrés. Etant, en guerre, la turpide du terrain, fera la promotion du soldat ; mais ce qui compte plus, son appartenance ethnique. Tous les présidents qui ont précédés le despote ont usé de cette méthode. Le contexte à l’époque des coups d’Etat répétitifs peut être à l’origine, de la constitution ethnique des armés ; car, ce phénomène existe partout en Afrique. Le cas du Burkina Faso est l’illustration parfaite ; cette garde clanique a voulu s’accaparer de la révolution !
Comme nous avons ci-dessus mentionné, Idriss Deby et sa clique des sales généraux sont aux aguets. La parade militaire de ce samedi, n’est pas anodine. Le despote montre ses muscles et défie en quelque sorte son patron Hollande. Idriss Deby a toujours envoyé des troupes à l’étranger selon ses rumeurs. En 1998, au Congo et ensuite en République Centrafricaine ; au Darfour ; en Libye pour sauver son sauveur Kadhafi ; au Mali pour gagner la sympathie des socialistes fraîchement élus et enfin, il va en croisade contre Boko-Haram. Dans toutes ces missions, les combattants reviendront découragés et déçus ; car, ils ne toucheront rien, comme solde.
A part, ces proches et quelques officiers indignes, aucun combattant ne touchera dignement ses frais et salaires. Ce traitement indigne, pousse beaucoup à la désertion et aux défections vers le Darfour et la Libye. Le pouvoir abhorré arrive lentement à sa fin ; les missions diplomatiques ; les pots de vin, les courbettes et autres missions clandestines, vers Tobrouk n’ont rien donné, même pas une promesse qui donne espoir. La métastase a atteint un niveau inquiétant !
Mahamat HASSANE BOULMAYE