21 Décembre 2015
Cher(e)s sœurs et frères, avant tout permettez-moi de vous remercier du fond du cœur de l’intérêt et de vos nombreuses marques de sympathieà l’ endroit de ma famille, suite au meurtre gratuit et barbare de ma sœur Madina.Certes, plusieurs d'entre vous m'avaient envoyé des messages aussi émouvants les uns que les autres, certains d’entre vous, voudraient avoir des éclaircissements sur ce qui s’était réellement passé .Je m’excuse sincèrement de ne pas eu le courage de répondre rapidement pour expliquer l’inexplicable, tant l’acte est horrible et barbare, parler de cela, est comme remuer le couteau dans la blessure béante qui se trouve dans mon cœur et ceux des membres de toute ma famille ainsi que ceux qui ont connu la défunte. Et cela risquerait de me faire perdre toute sérénité dans l’attente angoissante de l’issu de cette affaire devant les juridictions compétentes du pays.
Nonobstant cette douleur et cette affliction, il ya toujours des exceptions a la règle, surtout qu’ici et là, on érige des cercles occultes pour justifier l’acte criminel posé par les assassins de Madina. En effet, des parents des auteurs crapuleux et sans foi du meurtre ignoble de ma sœur, toute honte et dignité bues, ont publié dans les blogs tchadiens, notamment dans Tchadoscopie de Lyadish et relayé et largement partagé par MahamatAssileckHalata sur ses comptes Facebook et Tweeter. Même si ma peine et ma douleur sont grandes, je prends mon courage a deux mains pour parler de cette affaire et répondre en même temps a Ahmat Idriss Adoum alias Lyadish, un intellectuel diplômé en droit qui, sans toucher au fond du problème, avait commenté sur sa page facebook en ces termes « je ne pense pas que Korom soit associé à une telle affaire. »
Au vu de la réaction du juriste et avocat Lyadish, je me fais le devoir de lui poser ici, en ma qualité de novice du droit par rapport à lui, comment peut-il tirer une conclusion aussi hâtive que subjective, sans avoir les éléments de preuves du dossier en main, lui qui vit en dehors du Tchad depuis plus d’une décennie. Et si demain, on lui confiait une affaire qu’il devrait instruire au Tchad, prendra-t-il une décision aussi hâtive qu’insensé sans aller au fond du problème et réunir tous les éléments de preuves? Le statut de Korom lui confère-t-il un « visa » de passer entre les mailles du filet? Est-ce qu’être un ancien Ministre ou haut fonctionnaire est un élément suffisant pour un juriste dans son intime conviction de dédouaner le sieur Korom reconnu coupable de complicité d’assassinat par le juge d’instruction?
Sans verser dans les polémiques sans lendemain, je demanderai sans anicroche, au Docteur Lyadish de retirer sans délai, l’image de ma défunte sœur, associée a l’article d’un certain Yosko, un autre avocat de la barbarie et de la cruauté. Nous remercions d’avance, le docteur Lyadish, s’il acceptait de retirer cette photo reliée à cet article indigne et cruel, rédigé par des individus qui n’ont aucun respect pour la vie humaine. N’allez pas vous justifier que vous n’êtes pas le gérant du blog car, même si nous ne sommes pas à vos yeux des êtres intelligents, nous avons au moins, la capacité minimale de vous reconnaitre a travers votre style d’écriture. D’ailleurs, c’est en parcourant la page Facebook de Lyadish que j’ai été redirigé vers Tchadoscopie.
En effet, en date du 21 octobre 2015, ceux qui je nomme sans ambages des voyous dans sa plus stricte expression, se sont rendus au domicile de ma sœur Madina, ils étaient armés deux armes de poing et d’un poignard pour l’abattre indignement et sans aucun remords, en lui tirant trois balles au dos. Leur forfait accompli, leur instinct bestial et barbare assouvi, ils s’étaient rendu compte de la gravité de leur acte lâche et cruelle en prenant la poudre d’escampette, la queue entre les jambes comme des chiens faméliques et apeurés. Rapidement informés de cet acte cruel et gratuit, la famille s’était immédiatement rendue au domicile de ma sœur, la trouvant baignant dans son sang. Transportée à l’hôpital moderne ou son décès a été constaté par les médecins.
Pendant que la famille était au chevet de Madina pour tenter de sauver la vie de leur proche, l’un des ignobles assassins en la personne de Bachar téléphona à mon grand frère Brahim en professant d’autres menaces et en ânonnant « Brahim, j’ai tiré sur ta sœur et si vous ne consentez pas la créance (selon moi une prétendue créance), tous les Koulamallah y passeront. » Au vu de ces déclarations sortant de la bouche baveuse d’un criminel sans foi ni loi, il est tout à fait normal qu’il dise cela, sachant qu’ils commettent souvent des crimes sur la personne des Djiddo que nous sommes, en mettant sur la table des sacs de billets pour faire perdre la boule aux juges. Utopie des utopies, summum de la barbarie et de la cruauté humaine, trois(3) « hommes » armés d’armes à feu, se rendant chez une femme, une mère de famille pour lâchement attenter à sa vie. Heureusement que cet acte ne venant de ces braves communautés Khouzam et baguirmiennes dont sont issus mes parents respectifs autrement je serais couvert de honte.
Pour revenir aux faits et éclairer les lanternes des uns et des autres, en évitant de sombrer dans la campagne honteuse orchestrée par les proches des assassins, l’essence même du problème, remonte à 4 ans, lorsque ma défunte sœur avait croisée le chemin d’un sénégalais, malheureusement pour elle, elle ignorait que sous les apparences joviale et avenante de cet homme, se cachait une culture de bouillon de mauvaise intention et d’escroquerie.
Le sénégalais se disait homme d’affaire et propriétaire d’une société reconnue et ayant pignon sous rue au Tchad, lequel avait proposé un partenariat d’affaire avec ma sœur qui l’avait crue dans sa bonne foi.
L’affaire avait prospérée et des commerçants Kreda comme on les appelait au Tchad, avaient manifesté leur intérêt à se joindre au duo composé du sénégalais et ma sœur. Quatre(4) longues années, les choses allaient bon train, les commerçants kreda percevaient toujours la « part du lion », les grosses dividendes, ma sœur quant à elle percevait des petites commissions. Au début, le sénégalais était le seul qui détenait la primauté de la signature sur le compte de l’affaire, cela n’avait pas empêché les kreda de déposer leur argent dans ce compte tout en l’autorisant de faire des retraits en sa qualité de gérant dudit compte. Cette pratique a duré un certain nombre d’années, sans connaitre les intentions réelles du sénégalaise qui avaient aussi la confiance de ma sœur et de leur associé, nos fameux commerçants Kreda.
En véritable escroc, se trouvant face à une dame vulnérable qui lui faisait confiance tout comme leur associé, il demanda d’injecter de l’argent dans cette affaire, ce qui lui permettrait de percevoir un dividende encore plus important proportionnel à son investissement. Car selon, lui, il ne disposait pas assez de liquidité pour faire prospérer leur activité comme il se doit. Tenace et patient, il (sénégalais) avait su convaincre ma sœur à prendre de l’argent auprès de sa banque, la BCC, et ce, en hypothéquant sa maison a la somme de 50 millions de francs CFA auprès de ladite banque. Cette dernière avait directement fait le virement de fond au compte détenu par le sénégalais. Pour mieux l’amadouer et l’endormir, il proposa à ma sœur de devenir la DAF de la société sans aucun pouvoir réel, même si elle contresignait les chèques.
Les activités allaient bon train, les commerçants Kreda continuaient de déposer de l’argent dans le compte de la société pour l’achat de ciment comme au temps où le sénégalais gérait seul le compte. Cette opération durant quelques années, imposée par le sénégalais qui tirait harmonieusement toutes les ficelles, c’était un système qu’il avait tacitement imposé et qui faisait l’affaire de tous, c’est ce que les Canadiens et les Anglo-Saxons appelaient « one way » et qui se résumait pour le cas d’espèce, que même si ma sœur signait ou non les chèques, cela ne changeait rien, comme toujours, le sénégalais jouant le rôle de courtier, se rendait avec l’argent au Cameroun pour l’achat de ciment, a la grande satisfaction des Kreda qui lui faisaient confiance plus que ma sœur même car, il avait déjà livré des dizaines de fois les marchandises sollicitées.
Toujours comme à l’accoutumé, le sénégalais retire des fonds et se rend au Cameroun pour procéder comme il le faisait mais, cette fois-ci, les choses avaient pris une autre tournure, ni ma sœur, ni leur associé n’avaient vu le coup venir. Le sénégalais a qui ses associés vouaient une confiance totale avait fermé son téléphone, il ne les appelait pas, ne prenant aucun appel et n’avait pas donné sa position comme il le faisait auparavant. L’attente et le silence furent longs, ma sœur et ses associés kreda commençaient a paniquer, s’en suivaient des rencontre de concertation entre ma sœur et les commerçants qui commençaient à rongé leur patience chaque jour qui passe, devenant de plus en plus hargneux et oubliant leur accord signé avec leur fuyard, ils cherchaient un bouc émissaire, et ma sœur était la personne bien désignée pour porter le blâme et réparer les tords même si elle aussi fut une victime qui hypothéqua sa maison qu’elle devrait léguer pour ses enfants en bas âge et orphelins de père.
Comme elle était la personne les ayant mis en contact avec le sénégalais, elle fut upso facto désignée responsable de leur déconvenue même si elle aussi fut victime de ce sénégalais. Ils refusèrent de reconnaitre leur responsabilité dans cette affaire qu’ils diligentèrent fructueusement des années durant, souvent en véritables machos, préférant discuter directement avec l’escroc, un homme comme eux, laissant ma sœur dans sa condition de femme, même si elle était une associée. Ils devinrent du jour au lendemain, amnésiques, erratiques et bestiaux, insistant que ma sœur leur rende leur part d’argent escroquée par leur associé bien qu’il déposait de fond bien avant qu’elle ne soit consignataire dudit compte.
Dans sa logique des choses, ma sœur avait demandé aux associés de saisir les autorités compétentes mais, ceux-ci opposèrent un refus cinglant, montrant ainsi leur état d’esprit et état d’âme. Constatant leur refus, d’explorer des avenus pour rentrer dans leur avoir, ma sœur fut obligée de saisir elle seule, les autorités compétentes, notamment le procureur, l’Interpol a été également saisie pour mettre le collet sur l’escroc, tout comme des démarches individuelles qu’elle avait entamée pour retracer la position de l’escroc pendant que ceux-ci piaffaient et montraient des babines foncièrement hostiles.
En dépit des pressions extrêmes et menaces exercées sur elle par les commerçants et se fiant à leur honneur et leur dignité, ma sœur les incitait à se joindre à elle pour faire les recherches mais, eux opposaient un refus cinglant et arrogant. Ils ne gaspilleraient aucun kopeck alors qu’ils avaient en face, une fille de la famille Koulamallah, sachant qu’elle disposait nombreuses concessions. Dans leur pensée tortueuse, les Djiddo et les Addjidé comme ma sœur, finiront par avoir peur, et leur offrirait une ou plusieurs concession(s) pour combler leur perte à la place du sénégalais.
L’affaire s’était même retrouvée devant le « médiateur république », un membre de la communauté desdits commerçants. Celui-ci bafouant son rôle de stricte neutralité devint juge et partie, en disant à mon grand frère Brahim : « Mes parents sont violents, dis à ta sœur de payer l’argent » comme s’ils avaient le monopole de la violence. Brahim de répondre au soi-disant « médiateur de la république » qui était tombé de son piédestal pour rejoindre sa horde tribale : « Monsieur le Médiateur, elle ne leur doit rien si vous voulez, c’est aussi votre sœur convoquez là, elle va vous donner sa version des faits… »
Comprenant le piège dans lequel, il allait tomber s’il écoutait aveuglement les sirènes de sa communauté, il fait appel à son prédécesseur, Monsieur Abderaman Moussa, ce dernier après avoir écouté sagement les deux parties, le vieux routard de la police conclût que ma sœur tout comme ses anciens associés Kreda se sont fait avoir par le sénégalais. Avant même de quitter les lieux pour conclure les débats, Monsieur Abderaman Moussa demanda à ma sœur, devantles commerçants plaignants :
« Ma sœur, as-tu signée un papier aux commerçants ici présents disant qu’au cas où le sénégalais disparaissait, tu serais responsable? », Ma sœur de répondre a cette question par le négative. Toujours dans sa lancée, Monsieur Abderaman Moussa posa des questions aux commerçants dont « avez-vous déposé l’argent dans le compte de la société ou l’aviez confié directement a Madina? », ils répondirent qu’ils avaient procédé comme ils le faisaient des années durant en déposant directement l’argent au compte de la société.
Monsieur Abderaman Moussa avait demandé à ma sœur de lui trouver les relevés bancaires du compte spolié car, dit-il, c’est facile de savoir la destination de l’argent. C’est ce qui fut fait dès le lendemain mais, non satisfait de démarches engagées par Monsieur Abderaman Moussa, alors qu’une autre rencontre était programmée, les commerçants se tournèrent cette fois-ci, vers le comité islamique, refusant catégoriquement de saisir la justice.
Témoignant de sa bonne foi, ma sœur avait répondue à la convocation du comité islamique et était même arrivée la première sur les lieux. Les « juges » du comité islamique appelèrent au téléphone, les plaignants pour leur dire que la « défenderesse » est déjà sur place. Ils répondirent au comité islamique de reporter à une date ultérieure car, ils n’ont pas de temps pour ce jour-ci. Ma sœur avait appelée Monsieur Abderaman Moussa pour lui parler de la convocation avant de se rendre au comité islamique. Celui-ci fut étonné que les commerçants se tournent vers le comité islamique alors qu’il cherchait de solutions pour cela .Abderaman Moussa « l’affaire est devant moi et ils vont encore au comité islamique ? » Va à la convocation et on verra lui a-t-il dit.
Sans le savoir, le sort de ma sœur était déjà scellé. Ils avaient décidé de lui ôter sa vie. Jamais une autre rencontre avec Abderaman Moussa n’a eu lieu, et aucune une autre convocation devant le comité islamique n’a été délivrée. Ils avaient optépour la manière qui leur sied bien, en allant lâchement l’abattre de trois balles qui lui furent fatales, laissant des enfants orphelins, une famille dévastée, des parents et ami(e )s éplorés. Advenant que tout ce que j’avais relaté relevait d’affabulations pour laver l’honneur de ma famille et de ma sœur, le meurtre gratuit et crapuleux de ma sœur se justifie-t-il? Doit-on assassiner tous nos associés en cas de problèmes financiers plutôt que de nous tourner vers la justice?
Je ne pourrai clore sans dire à ceux qui par intérêt égoïste ou par l’appât de gain, veulent justifier l’injustifiable en disant que « si ma sœur a perdu la vie c’était sa faute » et que les auteurs de sa mort avaient agi dans les normes. En faisant la lecture qu’on voulut apporter indignement les parents des désormais criminels et repris de justice que sont les assassins de ma sœur et leur complice, j’ose sans me tromper dire que tous ceux qui avaient connu ma sœur de son vivant, pourraient témoigner de son honnêteté et de sa dignité. Les vrais individus indignes et malhonnêtes qui avaient fait leur fortune en enjambant les corps de nombreuses victimes, sont ceux-là même que tous connaissent, les voleurs patentés de la République. Et si on décidait d’exécuter tous les voleurs, il n’y aurait pas assez de balles au Tchad pour poser cet acte salvateur.
Je ne saurai finir, sans parler de la procédure judiciaire et surtout du cas de Monsieur Korom Ahmed, celui qui beaucoup considère comme un « saint ».Quoi de plus normal de soutenir un des nôtres? A Dakar, les proches d’Hissein Habré, en dépit des allégations et témoignages qui frisent l’horreur absolue, lui témoignaient un soutien sans faille et une admiration qui frise l’idolâtrie. Nous, à notre humble avis, nous pensons haut et fort que Monsieur Korom est complice et empêtré jusqu’au cou dans l’assassinat de ma sœur, a charge à lui de prouver son innocence face aux preuves accablantes qui l’incriminent. Pour votre gouverne, loin des gesticulations indignes des uns et autres, le procureur et le juge d’instruction avait incriminé de complicité d’assassinat de me sœur, le soi-disant Korom Ahmed. On doit savoir et vulgariser cette culture que nul ne doit être au-dessus de la loi. Pour des raisons de santé, il avait comparu libre.
A la lecture des différents procès-verbaux, il s’avère que Monsieur Korom Ahmed avait tenu quatre(4) rencontres de concertations avec les auteurs du meurtre de ma sœur. Aux questions du procureur de savoir les objets et les sujets afférents a ces quatre(4) réunions tenus sous les auspices de Monsieur Korom, ce dernier de répondre hypocritement qu’il ne se souvenait de rien à cause d’un diabète avancé qui a détruit ses nombreuses neurones. Pour ne pas mettre sur la place publique, nous détenons des preuves accablantes contre Monsieur Korom que nous réservons aux fins de preuves irréfutables contre lui devant les juridictions compétentes, aux juges de l’apprécier à sa juste valeur.
Monsieur Korom et le soi-disant « médiateur » à la fois juge et partie, font des pieds et des mains pour que Monsieur Korom jure sur le Coran et soit laver de toute implication dans l’affaire, c’est ce que nous refusons, préférant laisser la justice suivre son cheminement et que justice soit rendue à ma sœur. Toute personne entretenant une relation privilégiée avec nous a été contactée à cet effet. De quoi se reproche-t-il, Korom, de vouloir à tout prix jurer sur le coran pour s’innocenter ? Un des assassins de ma sœur n’est-il pas un Imam d’une mosquée ? Tous les trois assassins ne portent-ils pas de barbe et un pantalon sauté ? Nous ne lui donnerons jamais l’occasion de s’acquitter et de s’affranchir en jurant sur le coran car, en notre humble avis, c’est à la justice de faire son travail. Ceux qui ont directement ou indirectement contribué à l’assassinat de notre sœur doivent subir la loi dans toute sa rigueur et en matière d’assassinat la loi est claire nous attendons qu’elle s’applique toutes décisions contraire ne nous lient pas. Peut-être le médiateur est à la recherche d’une affaire où il pouvait mettre les deux parties sur une même table, la nôtre n’en est pas une et s’il ne sait où la trouver je le conseillerais d’aller ramener ses parents qui sont entrés en rébellion en Libye. N’est-ce pas c’est sa mission première ?
Je remercie tous ceux qui de près ou de loin, nous ont apporté leur soutien dans cette dure épreuve.
Abdelaziz Koulamallah