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Makaila, plume combattante et indépendante

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Blanchiment de l’argent sale à l’Est de la RDC : le Tchad mérite aussi une enquête

Blanchiment de l’argent sale à l’Est de la RDC : le Tchad mérite aussi une enquête

Depuis 48 heures sur les antennes de RFI, la question du blanchiment de l’argent sale occupe largement les informations dans toutes ses éditions. Il s’agit notamment des ressources issues des trafics de toutes sources qui ont servi à la construction des maisons, acheter des moyens roulants et autres équipements qui sont loués aux agences et personnels des Nations Unies à l’Est du Congo.

 

C’est une bonne chose que les Nations Unies se saisissent enfin de ces questions aujourd’hui pour clarifier les choses et prendre des mesures appropriées afin de limiter le recyclage de l’agent sale, à défaut d’arrêter et de déférer les auteurs devant les tribunaux pour crimes économiques.
Mais ce qui se passe à l’Est de la RDC a le mérite d’ouvrir les yeux sur les mêmes pratiques qui se passent dans d’autres pays dont on en parle peu. C’est le cas du Tchad qui nous intéresse particulièrement dans cet article.
Depuis le régime de l’ex-président Hissène Habré jusqu’à maintenant, tout le monde sait qu’il y de nombreux nouveaux riches au Tchad mais dont on ne sait pas d’où viennent ces richesses.
Pour ceux qui connaissent bien N’Djaména, la capitale du Tchad, les quartiers Béguinage, Clémate, Rue des 40m et Diguel, Farcha, entre autres, sont des quartiers dans lesquels on trouve des luxueuses villas privées récemment construites et qui appartiennent à des individus. Les propriétaires de ces maisons sont peu connus du public parce qu’ils ne sont ni grands commerçants, ni entrepreneurs, ni chefs d’entreprise encore moins des fonctionnaires internationaux. On vous dira que ces maisons appartiennent à un tel officier, à un tel qui travaille à la Douane, au ministère des Finances, à un Zaghawa (ethnie du président Idriss Deby Itno), etc.
Et les Nations Unies disent souvent à leurs fonctionnaires internationaux que pour des raisons de sécurité, il ne faut pas louer dans d’autres quartiers. Finalement, c’est dans ces maisons construites avec des fonds d’origine douteuse que les agences des Nations Unies louent pour leurs bureaux et font louer leurs personnels pour leur logement.
Les ressources ayant servi à la constructions des immeubles et villa privées à N’Djaména sont également de l’argent sale parce que ce sont des fonds publics destinés au développement du pays qui ont été détournés de leur but initial.
Le cas le plus flagrant est celui du frère-cadet du président, le fameux ex-Directeur des Douanes, Mr Salay Deby. C’est l’un de ces nouveaux riches qui a des dizaines villas haut standing dans la ville de N’Djaména et ailleurs. Et je suis persuadé qu’au moins une de ses villas est louée par une agence des Nations Unies ou par une société pétrolière. On se rappelle qu’après son arrestation il y quelques mois, près de 200 milliards de l’argent liquide avait été retrouvé dans son bureau.
Beaucoup parmi ces villas et immeubles construit avec de l’agent sale sont également loués à l’Etat tchadien.
Dans les pays tels que le Rwanda, le Congo-Brazzaville, le Togo, les plus belles villas appartiennent généralement aux officiers des forces de sécurité. Entre, nous, combien gagne un officier pour se taper deux à trois villas minimun d’un coût variant entre 50 millions à 500 millions FCFA ?
L’opportunité est là donnée aux associations de la société civile dans chaque pays, appuyées par les Nations Unies, pour se saisir de ce dossier qui fait partie des « biens mal acquis » et le documenter. Si les Nations Unies devraient enquêter à l’Est de la RDC, c’est aussi l’occasion d’envisager sérieusement une résolution à l’ONU car c’est une pratique qui contribue à appauvrir la majorité des populations au profit d’une minorité dans beaucoup de pays africains. En plus cette pratique est généralisée mais qui est banalisées.


Non seulement cet argent sale est détournée des projets et programmes de développement qui auraient pu contribuer à réduire la pauvreté dans les pays mais en plus, ce blanchiment continue d’enrichir de façon honteuse les auteurs. Ainsi, les causes profondes du retard de l’Afrique sont liées en partie à cette pratique mafieuse dont le Tchad en un parfait cas d’école à étudier.


Senior Mbary

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