30 Mars 2016
L’arrestation et la détention illégales, depuis quelques jours, des principaux leaders des organisations syndicales et associations de défense des droits de l’homme au Tchad, interrogent les observateurs sur la responsabilité de certains partenaires étrangers et internationaux sur l’intérêt qu’ils attachent à certaines valeurs universelles notamment le respect des droits de l’homme par certains Etats avec lesquels, ils entretiennent des rapports historiques.
Arrêtés en cascades et embastillés à Amsinéné, le sort de Mahamat Nour Ahmat Ibedou, Céline Narmadji, défenseurs des droits humains, Younous Mahadji, figure syndicale et Nadjo Kaina, leader estudiantin, préoccupe, énormément les acteurs politiques et associatifs au Tchad et à l’étranger.
Connaissant les conditions de détentions de l’univers carcéral tchadien, on ne peut que partager la même inquiétude de leurs familles, de leurs proches et de leurs amis qui se mobilisent sur tous les fronts pour obtenir leur libération.
Rien ne peut justifier l’arrestation de ces responsables des organisations de la société civile, qui ne sont ni des voyous ni des délinquants. Ils sont tout simplement les porte-paroles des populations opprimées et martyrisées par une redoutable et incontestable dictature au Tchad.
Leur mobilisation et leur réaction sont légitimes et ne peuvent être taxées de complot contre le pouvoir pour dénoncer les pratiques hideuses et révoltantes endurées par les citoyens tchadiens méprisés et régulièrement humiliés.
C’est dans ce contexte très agité pré-électoral qu’interviennent ces arrestations, qui interpellent la France, pays des droits de l’homme, une des valeurs universelles, dont elle est dépositaire, à jouer pleinement sa partition pour aider à la libération rapide des membres de la société civile. Leur seul tort est d’avoir exercé les activités militantes de manière pacifique sans avoir causé un crime.
Makaila.fr