9 Mars 2016
Peu de gens le savent: avec 41% de femmes qui entreprennent au Nigeria contre 10% aux Etats-Unis (TrendWatching.com 2016), le taux de l'entreprenariat féminin est plus élevé en Afrique que dans tout autre région au monde. Cette accélération, sur ce continent désigné comme le « Mobile First Continent », passe par l’usage du téléphone mobile pour les femmes, avec « m-Santé », « mobile Money », « m-Learning », « Agriculture connectée »... Autant d’éléments qui sont gages, pour elles, d’une nouvelle indépendance, d’une montée en compétences, d’inclusion financière et de gain de temps au quotidien.
D’utilisatrices technophiles, elles veulent accéder maintenant au statut de conceptrices de ces applications. De iHub avec le projet AkiraChix, à WomenTechAfrica au Ghana ou Afrobytes à Paris, le constat est le même : il est nécessaire de s’appuyer sur les femmes pour créer des applications qui répondent aux difficultés du quotidien en Afrique. Par exemple iCow, créée par la Kényane Su Kahumbu en 2005, fournit aujourd'hui à plus de 160 000 fermiers, une information personnalisée pour cultiver leurs terres et optimiser financièrement leurs exploitations.
Les esprits chagrins objecteront que l’entreprenariat féminin en Afrique se situe surtout dans l’économie informelle. C'est exact. Mais ces femmes, et c'est une innovation majeure, disposent d’applications pour développer leurs activités. Elles sont en mesure d'« Ubériser » leur quotidien et leur ambition est aujourd’hui de permettre à des femmes aux revenus situés entre 4$ et 10$ par jour, de tout simplement doubler leurs rémunérations grâce aux applications mobiles qu’elles concevront.
Gladys Kitony a lancé le programme AkiraChix dans les locaux du célèbre iHub de Nairobi pour former les femmes au code et les accompagner dans la création de leurs startups. Elle sera présente à Paris le 21 mars prochain lors de la conférence Afrobytes qui traitera du thème de l’entreprenariat Tech et Féminin en Afrique.
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Haweya Mohamed
Head of Communications & MD