8 Mai 2016
Depuis la proclamation officielle par le Conseil constitutionnel, le 22 avril dernier, des faux résultats de l’élection présidentielle du 10 avril 2016 au Tchad, le peuple tchadien tout comme l’opposition sont désemparés et déconcentrés par cette énième imposture du régime d’Idriss Deby.
Lors de sa prise de parole, le 02 mai, depuis Ndjaména en vidéo conférence dans les locaux de la fondation Gabriel Péri à Paris, M.Saleh Kebzabo, candidat à la présidentielle du 10 avril 2016, avait longuement évoqué les irrégularités qui ont entaché le scrutin. Il a aussi rappelé que le peuple tchadien qui était mobilisé pacifiquement pour obtenir le changement, a été tétanisé par les faux résultats proclamés, le 22 avril dernier, par le truchement du Conseil constitutionnel qui a inversé les vrais résultats pour élire Idriss Deby dès le 1er tour.
Sous la chapelle de la passion, les 5 leaders de l’opposition et candidats audit scrutin, avait appelé précipitamment la population à une ville morte pour protester contre cette fausse réélection d’Idriss Deby. A travers cet acte, on peut comprendre que l’opposition voulait texter la capacité de mobilisation dans l’opinion publique. Mais cette décision lui a été fatale dans la mesure où le mot d’ordre n’a pas été suivi dans la capitale et quelques régions du pays. Ce qui est tout à normal du fait de l’impréparation et de l’absence d’un acteur majeur de la scène sociopolitique tchadienne à savoir : l’Union des Syndicats du Tchad (UST), grosse machine associative et principale force syndicale qui mobilise les travailleurs lors qu’il s’agit des revendications à caractère social et salarial dans le pays.
Comme la plupart des leaders de l’opposition tchadienne ont reconnu leurs erreurs, ils doivent impérativement se ressaisir afin de rectifier les tirs et poser désormais d’actes politiques majeurs qui rassurent leurs militants et le peuple tchadien désabusé. Il est invité à s’associer à la dynamique du changement politique en cours à travers une mobilisation générale et inclusive.
Il faut absolument une large concertation populaire avec l’implication intégrale de tous les segments associatifs, politiques et représentatifs du pays.
L'opposition doit d'ores et déjà envisager des sit-ing devant le Conseil constitutionnel et des actions de sensibilisation auprès des populations pour les adhérer à sa cause, seule chose pour imposer un nouveau rapport de force politique avec le pouvoir ?
Makailafr