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31 Août 2016
Plus d’un mois après sa visite au Tchad de Jeffrey Feltman, secrétaire général adjoint des Nations Unies en charge du département des affaires politiques, la proposition qu’il avait faite à Idriss Deby pour un règlement pacifique de la crise post-électorale qui oppose le pouvoir à l’opposition, n’évolue pas.
De l’avis d’un responsable politique tchadien de passage à Paris que Makaila.fr a rencontré, ce dernier nous a confiés, qu’en juillet 2016 lors de sa visite au Tchad de M.Jeffrey Feltman et de M.Abdoulaye Bathily, représentant de l’ONU pour l’Afrique centrale avaient reçu les six (6) candidats à la dernière élection présidentielle du 10 avril 2016.
C’est dans ce cadre que les six (6) candidats de scrutin au Tchad, avaient prouvé au responsable de l’ONU, preuve à l’appui que le président Idriss Deby était battu à la dernière élection et qu’il a opéré un Coup d’Etat électoral pour se maintenir au pouvoir.
L’argumentaire développé par l’opposition tchadienne avait convaincu M. Jeffrey Feltman. En outre, elle a pris toute la précaution nécessaire pour faire savoir, à ce dernier, que si son institution pourrait garantir la tenue d’une telle assise, elle s’engagerait.
Ainsi, lors de son audience à Amdjarass, l’émissaire de Ban-Ki Moon, s’était engagé au nom de l’ONU à demander à Idriss Deby d’organiser un dialogue inclusif avant les législatives.
Mais c’est mal connaître Idriss Deby, méprisant envers tous. Il avait déjà par le passé, refusé de prendre au téléphone le Secrétaire général de l’ONU. Selon une source confidentielle.
Si à Amdjarass, Idriss Deby s’est montré conciliant à dialoguer avec l’opposition à la surprise générale, lors de son investiture, il a parlé plutôt de la politique de la main tendue sans évoquer clairement le nom dialogue politique inclusif. Il craint pour sa part d’être piégé en acceptant la présence autour d’une table de toutes les forces vives du pays y compris ses ennemis traditionnels à savoir : les groupes politico-militaires qu’il ne souhaite pas voir devant lui pour des considérations personnelles.
Après son investiture, l’idée de la tenue s’éloigne, Idriss Deby cherche à consolider son pouvoir face à une opposition tchadienne qui veut le prendre aux mots. Elle exige de lui le dialogue politique inclusif.
Au sujet de la main tendue d’Idriss Deby, un opposant tchadien a même ironisé en disant : « Depuis 26 ans, Idriss Deby nous parle de sa main tendue qui est même sclérosée »
En tout cas, sans véritable rapport de force sur le terrain politique ou militaire, Idriss Deby ne serait pas astreint à la tenue d’un dialogue politique inclusif.
Il revient désormais à l’ONU, de savoir, maintenant, faire une pression sur le propriétaire du palais rose de Ndjaména afin qu’il exécute la proposition qu’elle lui a faite au sujet du dialogue politique inclusif réclamé à cor et à cri par tous les segments de la vie politique et associative tchadienne qui aspirent à la paix par un règlement pacifique de la crise tchadienne.
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