9 Août 2016
Pendant que le despote se faisait introniser devant un parterre de chefs d’états africains et autres officiels occidentaux et responsables des institutions internationales , le corps sans vie, de notre jeune compatriote , sauvagement fauché par des balles de la répression, gisait inanimé à la morgue.
Pour la cinquième fois, le très Généralissime Président sultan, adepte du hold-up électoral,
rempile pour un cinquième mandat; le mandat de trop…
Dans son discours de programme général, il s’est auto-congratulé , sur les prétendues
réalisations que lui, et son gouvernement auraient accomplis lors du quinquennat
précédent . Il décline en outre , tour à tour , quelques mesurettes, allant de
l’assainissement des finances publiques, jusqu’à la prise en compte des problématiques de la Diaspora , qui trouve grâce à ses yeux . La mesure concernant l’efficience des ressources
humaines compétentes , m’avait laissé pantois, tant elle paraît politiquement correct .
Le sacro-saint terme ( émergence ) a été employé plusieurs fois .
Je voudrais préciser ici que le mot émergence , est un concept philosophiquement creux,
ne renvoyant à aucune notion économique théoriquement défendable. Elle est plus
bénéfique pour les investisseurs étrangers que pour le développement intrinsèque du pays
qui s’en revendique , dans la mesure où, il ne tient pas compte du relèvement du niveau de
vie de ses citoyens .Le concept est plus mercantile qu’autre chose …
<<L’émergence économique du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine, constituant
le groupe appelé les BRIC, a incité d’autres pays africains à se fixer comme objectifs
stratégiques, être pays émergents. Quoique le concept de « pays émergent » ne
corresponde à aucune définition économique, il reste qu’il est devenu une préoccupation politique tant pour les spécialistes en économie de développement que pour les hommes politiques. Cette intention stratégique, pour ces derniers, semble oublier que l’émergence économique est différente du développement du pays.
L’article se propose de clarifier les sens des deux concepts afin de mieux s’inscrire
dans une logique de stratégie de développement visant l’amélioration des conditions de vie des ménages. Les succès mitigés présentés part les pays émergents nous éclairent sur la fragilité du concept d’émergence économique par rapport aux enjeux du développement humain>>.
Ainsi donc, le despote a usé de façon abusive de ce terme , sans chercher à savoir en quoi, il
consiste réellement. L’assemblée composée de ses pairs et de ses partisans , semblait conquise devant ce discours grandiloquent.
Pour ce qui est de l’assainissement des finances publiques ,c’est qu’à même hilarant de voir le fossoyeur des ressources financières du pays , se positionner en donneur de leçon là-dessus . Lui et ses acolytes ont systématiquement et de manière méthodique, pillé les ressources financières issues de l’exploitation du pétrole depuis plus d’une décennie .Aujourd’hui , le pays est englué à cause de leur inconséquence dans la gestion, dans un déficit financier abyssal qui n’est pas prêt de connaître une résorption.
Les fonctionnaires enregistrent plusieurs mois d'arrière de salaire et tous les chantiers
pharaoniques, fruit de la mégalomanie du despote sont à l’arrêt .
Même si le prix du pétrole vient de connaître un rebond, l’aplanissement des finances publiques aura du plomb dans l'aile tant, l’appétence des cleptomanes du régime est grandissante .
Des responsables nommés par népotisme à la gloutonnerie déconcertante , prompts à se remplir la panse par tout moyen, ils n’éprouvent ni honte ni peur parce-que , le régime encourage et récompense le détournement de deniers publics . Ceux qui volent sont souvent promus à des postes encore plus juteux que les services qu'ils ont mis à terre précédemment . C’est tout de même problématique qu’un régime , érige en système de gouvernance le vol , le détournement en un mot, le pillage à ciel ouvert des ressources du pays .
Quant à son clin d’œil pour la diaspora , là aussi , l’expérience nous recommande d’être vigilant tant , ce régime a brillé par des promesses pompeuses qui , ont toujours été rangées dans les oubliettes de l’histoire.
Aujourd’hui, la situation extrêmement délétère et donc explosive, les deux camps( Opposition Versus Parti au pouvoir ) se regardent avec hostilité , et la moindre étincelle pourrait provoquer une déflagration que personne ne pourrait contenir. A ce climat d’extrême fragilité , il faut ajouter, le délitement du tissu social, plus que jamais en ébullition couvée .
Tous ces éléments , ne peuvent que constituer le prémisse d’une éventuelle situation aux
conséquences imprévisibles, qui sonneront le glas de ce quinquennat sous haute tension .
L’opposition démocratique qui a été réduit au silence , va sûrement reprendre du poil de la bête,en se réorganisant de façon optimale pour affronter ce régime et proposer une alternative à la population désabusée et réifiée par ce pouvoir d’excès en tout genre . Elle va essayer de jouer franc jeu , en ayant une démarche cohérente et claire .les compromissions auxquelles nous ont habitué un certain nombre d’opposants d’infortune, n’auront plus leur raison d’être. Le peuple sera vigilant et implacablement rigoureux là-dessus .
Les activistes et la société civile , vont aussi se réorganiser pour être encore plus efficace dans leurs domaines respectifs, tout en travaillant de concret pour gagner en dynamisme et efficience , car le morceau que nous affrontons est gros et fourbe , en cela , la convergence des luttes est une condition sine qua non .
Pour finir , toutes les forces vives de la nation, vont s’evertuer sur le terrain du combat politique , citoyen et j’en passe , pour combattre ce régime concupiscent qui a consumé nos rêves de bâtir un pays libre et démocratique loin de la rapacité de ce tyran, installé à vie au pouvoir et oppressant notre peuple.
Paris le 10 août 2016.
TAHIROU Hisseine Dagga.