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9 Septembre 2016
Arrêté arbitrairement, le 27 août 2013 sans convocation de l’Officier de Police Judiciaire (OPJ) ni celle du procureur, Me Abdoulaye Harissou, notaire camerounais, président du notariat africain et vice-président du notariat international, a été transféré à Yaoundé sur ordre des agents de la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE), service des renseignements.
Détenu depuis 3 ans, Me Abdoulaye Harissou a pour tort d’être lié par une amitié d’enfance à Marafa Hamidou, ancien secrétaire général de la présidence et très proche du président Paul Biya.
Après plusieurs envois dans l’affaire Me Abdoulaye Harissou, le notaire sera de nouveau présenté devant le juge, ce vendredi 09 août 2016 à Yaoundé où il est illégalement détenu pour un motif inavoué.
Aucune perquisition n’a été effectuée chez le notaire ni à son domicile, de surcroit aucun objet n’a été trouvé pour justifier son incrimination ou son accusation dans une quelconque affaire de conspiration contre le président Paul Biya. Ce qui est encore curieux dans le dossier du notaire, il a été arrêté 18 jours après celle d’Aboubakar Sidiki, chef d’entreprise cameroun.
Plusieurs observateurs relèvent des anomalies dans le dossier du notaire camerounais. Il a subi durant dès son interpellation des traitements dégradants et inhumains, détenu 24/24 heures, pendant 31 jours dans les locaux de la DGRE sans mandat judiciaire, n’avait droit qu’à 3 heures de sommeil, toutes les heures des alarmes sont déclenchées à sa fenêtre. Il a fallu qu’il entame une grève de la faim pour faire changer d’avis les autorités camerounaises dans leur obsession de le maltraiter.
A cela s’ajoute le rapport de l’expert Bell Bidjocka, qui révèle dans sa page 11. « Les éléments a lui remis ont été soit créés soit modifiés » (page 20) : " avant de conclure que « les résultats de comparaison sont non fiables ».
Il a été auditionné sans la présence de son avocat qui a été déjà constitué alors que la date des procès-verbaux, a été falsifiée.
Au regard de ces violations flagrantes, le juge d'instruction a instruit uniquement à décharge en évacuant toutes les preuves produites par Me Harissou qui remettent en cause le montage de l'affaire par la DGRE.
La commission rogatoire n’a pas cité ni ses témoins et a refusé d’aller interroger à Ndjaména, les acteurs clés qui ont concocté ce montage malsain et évident pour accuser délibérément le paisible notaire.
Pour toutes ces raisons, les juges camerounais doivent en toute conscience libérer le notaire afin qu’il rentre chez lui et vaque à ses occupations professionnelles au lieu de le détenir illégalement pour des considérations politiques et autres, auxquelles, il ne peut être responsable ni associé.
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