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11 Octobre 2016
OBERVATIONS SUR LES 16 MESURES DU GOUVERNEMENT PAHIMI II
Interview par le député Salibou GARBA, Président de l’AND et Rapporteur de la CPDC, le 11 octobre 2016
Les 16 mesures décidées par le Gouvernement, pour selon lui faire face aux difficultés financières qu’il éprouve, sont dérisoires, trop superficielles, injustes et contre-productives.
Elles sont dérisoires parce que ces mesures de quasi- suppression des indemnités, qui constituent en fait un retour au demi-salaire, représentent moins de 1 milliard d’économie, sur les quelque 35 milliards de masse salariale mensuelle.
Elles sont trop superficielles parce qu’elles n’effleurent pas les causes des difficultés financières du pays. Beaucoup de compatriotes l’ont martelé, individuellement ou collectivement dans le cadre de diverses organisations, syndicats, partis politiques, associations diverses. En effet, elles ne visent pas les racines de la crise financière, qui provient à l’évidence de la gabegie qui est une des marques de fabrique du régime MPS. Laquelle gabegie qui s’est manifestée par :
Par ailleurs, comment on a pu passer d’une masse salariale d’environ 7 milliards par mois au début des années 2000 à quelque 36 milliards, voire plus actuellement ?
Il découle de ces constats que toute mesure d’assainissement financier qui ne s’attaque pas à ces problèmes et à ces comportements déviants est non seulement inefficace, elle est surtout perçue comme une énorme injustice par tous ceux qui gagnent leur vie à la sueur de leur front. Déjà que l’écrasante majorité de ces travailleurs vivent dans une précarité stressante, traumatisante.
Dans une situation de crise, s’en prendre aux bourses des étudiants, c’est la mesure à proscrire, c’est la ligne rouge.
On ne peut pas non plus comprendre qu’un gouvernement, qui fait adopter un Collectif budgétaire fin juin – début juillet, prenne, un mois et demi seulement après, des mesures correctives de ce même budget. On nage dans le pilotage à vue, dans l’improvisation. Gouverner, c’est prévoir. Ne pas être en mesure de prévoir pour des délais aussi courts (moins de 2 mois), c’est tout simplement,….épatant !
Evidemment, ces mesures sont contre-productives car, en plus de l’arrêt des investissements, de l’arrêt du fonctionnement de nombre de services et institutions de l’Etat, elles conduisent à la fermeture des écoles et de tous les centres de santé de l’Etat d’une part, et jettent les enfants dans la rue, cailloux à la main, sous le regard impuissant des parents que nous sommes, d’autre part.
Non, non et non. Ces mesures ne revigoreront pas la santé financière de l’Etat ; elles plongent le pays dans un marasme qui est entrain de dépasser celui qu’on a connu aux pires heures de la crise de la fin des années 70 et des années 80. Le gouvernement doit tout simplement rapporter ses 16 mesures et s’attaquer aux véritables causes de cette banqueroute de l’Etat. Il est urgent de le faire, le chaos pointe déjà son nez.