27 Mars 2017
Lundi 13 février 2013
A Son Excellence, Madame le Ministre de la Santé Et de l’Action Sociale
Objet : Demande de médiation, dans le cas de la mort de deux enfants,
Excellence, Madame le Ministre,
C’est avec une profonde tristesse que je vous envoie ce courrier pour vous informer des décès de deux enfants insuffisants rénaux.
Certes, la mort relève toujours de la volonté divine, mais nous devons faire de notre mieux pour soulager les patients à la fin de leur vie. En effet, la volonté des autorités de venir en aide aux insuffisants rénaux est manifeste mais se posent les épineuses questions de la disponibilité des générateurs de dialyse, des intrants médicaux et des produits de dialyse.
Ne dit-on pas Madame, qu’un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès ?
Il y a 6 mois, nous étions 150 vivants mais mal portants. Aujourd’hui, mal portants, nous le sommes en pire, mais vivants, nous ne sommes plus que 20.
Excellence, Madame le ministre, j’ai recensé 40 cas que j’ai répertoriés dans un dossier que j’ai nommé « les accidents de l’hémodialyse ». Mais, depuis que j’ai rencontré Monsieur Gueye et Monsieur Diack, je n’ai plus osé dénoncer ce qui se passe dans le secteur de la dialyse, de peur que mes révélations ne se retournent contre leur ministère qui du reste, n’est nullement responsable de cette hécatombe dans nos rangs.
Je ne veux ici, Madame, ne vous citer que les cas de deux enfants, qui peuvent faire l’objet de poursuites judiciaires pour non assistance à personne en danger ou pour homicides involontaires.
Les malades de Dantec sont témoins de ce qui se passe, mais ils n’osent pas en parler car croient-ils, que leur « gorge profonde » leur priverait de dialyse.
Premier cas : le cas d’Habib Sakho de Kaolack.
Cet enfant de 13 ans a développé à Kaolack une maladie qui lui enflait les pieds et, il vomissait.
Sa grand’mère l’interna une dizaine de jours à l’hôpital de Kaolack qui ne découvrit rien. Il fut donc rendu à la pauvre vieille dame se confia aux « Sœurs » qui à leur tour furent impuissantes.
Il fut évacué à Joal où la structure sanitaire qui ausculta l’enfant, brilla elle aussi par son incapacité à découvrir la maladie dont était atteint Habib.
Sa grand’mère se tourna alors vers les guérisseurs et c’est l’un d’entre eux qui lui conseilla Le Dantec.
Elle arriva à Dakar et Habib fut interné en pédiatrie. Un vendredi, il vomit du sang en séance de dialyse. Celle-ci fut interrompue et il lui fut servi une ordonnance de 50.000 frs que la vieille dame ne pouvait payer. Elle fit la quête au sein de l’hôpital et amassa 20.000 frs. Elle acheta une partie des médicaments, mais point de médecins pour lui dire comment s’en servir. Habib vomit Vendredi, samedi et dimanche. Il s’en alla le lundi matin à 9 heures.
A 11 heures, ASHIR se présenta à la vieille dame pour lui dire « nous sommes les médecins après la mort, nous avons pu acheter les médicaments. »
Le père ne put pas récupérer le corps d’Habib, car le cadavre devait 100.000 frs à l’hôpital. Il fallut une quête encore, pour récupérer le corps.
Deuxième Cas : le cas de Mohamed Rassoul Gueye
Mohamed a 18 ans, il est en 3eme, c’est un bon élève qui ne rate jamais ses prières.
Il a une IRC et arrive à Dantec. En deux mois, son père qui a vendu son cheval de labour, dépense 800.000 frs pour le maintenir en vie.
Un vendredi matin, Le Dantec lui dit : « venez prendre votre fils. »
Il emprunte 10.000 frs et arrive dans ce grand et historique hôpital de référence et à 14 heures, son fils lui est remis. Il n’y a pas de place, qu’il aille chercher à dialyser son fils ailleurs. Un malade se propose de céder sa place au petit garçon, mais cette proposition est rejetée.
Le père impuissant confie son enfant en face à un passant compatissant, et va chercher un taxi.
Il met doucement le frêle corps de son enfant à l’arrière du taxi et se précipite à ASSOFAL l. La comptabilité lui demande s’il a 60.000 frs ! Que nenni ! On lui fait une réduction de 20.000 frs. Et devant son impossibilité de payer les 40.000 frs, on lui indique AMERICARE où lui dit-on, la dialyse peut être obtenue à 10.000 frs.
Il arrive à AMERICARE où une caissière auto-bombardée présidente directrice générale du centre, lui exige 40.000 frs. Il demande des interventions et on l’envoie chez un membre d’ASHIR qui lui propose la constitution d’un dossier à déposer au cinquième étage du building municipal en trois exemplaires.
Il rencontre le docteur Dahaba par hasard et il demande à ce médecin de bien vouloir regarder seulement son enfant. Regarder seulement !
Devant l’état plus qu’inquiétant de l’enfant, le médecin se porte garant de sa dialyse.
L’enfant est mis en face de moi qui suis en dialyse.
Il est branché. Il se redresse me regarde et me dit : « je vais mourir ».
Je crie au secours et le major se précipite. Il est repris et dit « je vois de nouveau ». Le major s’en va et il y a une coupure de courant. Le groupe électrogène met 3 minutes avant de s’enclencher.
Dix minutes plus tard, une nouvelle coupure plonge la salle dans le noir. Certains générateurs continuent de fonctionner sur la base de leur batterie interne. Les autres, non ! Et cette fois-ci, pendant 9 interminables minutes, le groupe électrogène ne prend pas la relève.
Au moment où j’exige du major mon débranchement par peur de coagulation de mon sang, le groupe démarre.
Cinq minutes plus tard, Mohamed se redressait et criait « Docteur, je ne vois plus ».
Les soignants se précipitèrent mais, Mohamed avait décidé de se reposer et moi, de le venger.
Toutes les nuits, le visage de cet enfant, plus que les 12 autres qui sont morts devant mes yeux, plus que les 120 membres de mon association qui s’en sont allés, l’espoir d’une réduction de cette abominable dialyse dans leur cœur, me donne des insomnies et des douleurs fortes, silencieuses et solitaires.
Madame le Ministre, je n’en peux plus.
La plupart des morts l’ont été par insuffisance de ressources au moment où ASHIR détient par devers elle, un minimum de 150 millions qui augmentent exponentiellement derrière une opaque comptabilité et des statuts qui disent-ils, leur interdisent le retrait de fonds autrement que pour la construction d’un centre de dialyse de références.
L’hôpital Le Dantec est le centre de référence par où les patients arrivent en insuffisance rénale.
Le Dantec a la capacité de mettre les malades insuffisants rénaux, les plus démunis en DP et plus particulièrement, en dialyse péritonéale assistée pour un certain temps, dans l’enceinte même de l’hôpital. Mais,
Le Dantec envoie dans le privé, des malades porteurs d’une DP infectée, et qui après un passage à ASSOFAL où leurs derniers sous sont pompés, atterrissent ruinés à AMERICARE pour bénéficier d’aides.
Les malades ont donc 150 millions en banque et meurent pour 10.000 frs : ceci est le scandale signé ASHIR : toutes les sommes qu’ASHIR accumule, servent à des frais de fonctionnement du bureau ou à couvrir des voyages tel que rendre visite aux malades du NIGER.
Beaucoup de personnes vivent du sang des insuffisants rénaux et, tant que des assises de l’insuffisance rénale ne sont pas posées ou des plaintes contre les malversations et erreurs dans la pratique ne sont pas dénoncées, les malades vont mourir et continuer de mourir pendant que d’autres vont s’enrichir et continuer de s’enrichir.
Aussi voudrais-je porter à votre connaissance, qu’ASHIR ne peut pas disposer de sommes importantes et de continuer à en réclamer d’avantage aux non des insuffisants et ne pas assister les IR. Chaque fois qu’un malade fait une quête, il lui est repondu que la contribution a été versé à ASHIR. Si le malade se tourne vers ASHIR, il ne voit personne, car ASHIR n’a même pas de siège autre que quelque part dans le port autonome de Dakar.
Une négligence et un mépris vis-à-vis des IR sont des faits délictuels punis par la loi. C’est pourquoi je me réserve le droit de porter plainte en attendant de voir l’issue d’une éventuelle médiation que vous voudriez bien faire, pour les ramener à de meilleurs sentiments.
Dans l’espoir que vous accepterez d’intervenir pour que la dialyse trouve solution et les malades, puisse souffler, veuillez croire en l’expression de nos salutations les plus respectueuses.
El Hadj Hamidou Diallo,
Président MIRS
Mercredi 13 février 2013
A l’attention de Monsieur le Directeur du centre de Dialyse AMERICARE
Objet : REMARQUES sur le fonctionnement du centre
ET POURTANT :
Il a une IRC et arrive à Dantec. En deux mois, son père qui a vendu son cheval de labour, dépense 800.000 frs pour le maintenir en vie.
Un vendredi matin, Le Dantec lui dit : « venez prendre votre fils. »
Il emprunte 10.000 frs et arrive dans ce grand et historique hôpital de référence et à 14 heures, son fils lui est remis. Il n’y a pas de place, qu’il aille chercher à dialyser son fils ailleurs. Un malade se propose de céder sa place au petit garçon, mais cette proposition est rejetée.
Le père impuissant confie son enfant en face à un passant compatissant, et va chercher un taxi.
Il met doucement le frêle corps de son enfant à l’arrière du taxi et se précipite à ASSOFAL l. La comptabilité lui demande 60.000 frs ! Que nenni ! On lui fait une réduction de 20.000 frs. Et devant son impossibilité de payer les 40.000 frs, on lui indique AMERICARE où lui dit-on, la dialyse peut être obtenue à 10.000 frs.
Il arrive à AMERICARE où une caissière auto-bombardée présidente directrice générale du centre, lui exige 40.000 frs. Il demande des interventions et on l’envoie chez un membre d’ASHIR qui lui propose la constitution d’un dossier à déposer au cinquième étage du building municipal en trois exemplaires.
Il rencontre le docteur Dahaba par hasard et il demande à ce médecin de bien vouloir regarder seulement son enfant. Regarder seulement !
Devant l’état plus qu’inquiétant de l’enfant, le médecin se porte garant de sa dialyse.
L’enfant est mis en face de moi qui suis en dialyse.
Il est branché. Il se redresse me regarde et me dit : « je vais mourir ».
Je crie au secours et le major se précipite. Il est repris et dit « je vois de nouveau ». Le major s’en va et il y a une coupure de courant. Le groupe électrogène met 3 minutes avant de s’enclencher.
Dix minutes plus tard, une nouvelle coupure plonge la salle dans le noir. Certains générateurs continuent de fonctionner sur la base de leur batterie interne. Les autres, non ! Et cette fois-ci, pendant 9 interminables minutes, le groupe électrogène ne prend pas la relève.
Au moment où j’exige du major mon débranchement par peur de coagulation de mon sang, le groupe démarre.
Cinq minutes plus tard, Mohamed se redressait et criait « Docteur, je ne vois plus ».
Les soignants se précipitèrent mais, Mohamed avait décidé de se reposer et moi, de le venger.
Toutes les nuits, le visage de cet enfant, plus que les 12 autres qui sont morts devant mes yeux, plus que les 120 membres de mon association qui s’en sont allés, l’espoir d’une réduction de cette abominable dialyse dans leur cœur, me donne des insomnies et des douleurs fortes, silencieuses et solitaires.
CONCLUSION
augmentera notre stresse au point de nous occasionner un AVC.
Nous restons à votre disposition pour trouver un terrain d’entente et de concertation pour la bonne marche de votre centre, qui est aussi le nôtre. Nous voulons 0 mort à partir de maintenant.
En cas de problème, ce qui est inhérent à toute activité, la concertation et le dialogue doivent être de rigueur.
Si comme d’habitude, vous restez silencieux à nos sollicitations, nous serons obligés d’en référer plus haut, même si vous devez certainement vous targuer d’avoir un parapluie municipal que vous mettez au-dessus de la couverture présidentielle. Malgré toute la sympathie que j’éprouve pour vous, je n’hésiterai pas une seule seconde de protéger mon peuple devant vos intérêts et celui de vos partenaires.
Veuillez agréer monsieur le directeur, l’expression de ma plus haute considération.
El Hadj Hamidou Diallo
Président du MIRS.