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Makaila, plume combattante et indépendante

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Montréal: furieux, l'écrivain Abbas Kayangar publie une lettre ouverte adressée à Idriss Deby

Montréal: furieux, l'écrivain Abbas Kayangar publie une lettre ouverte adressée à Idriss Deby

Abbas Kayangar                                                      Montréal, le 02 juin 2017

Montréal  Canada

Objet : lettre ouverte à son excellence, Monsieur Idriss Deby Itno, Président de la république du Tchad

Excellence, Monsieur le président de la République,

Le Tchad demeure en plein marasme économique engendrant une catastrophique situation dans tous les tissus  de notre pays. Déconfiture économique  symptomatique a une gestion paternaliste de la chose publique, accentuée par la légèreté dans le choix des hommes, les nominations aussi fantaisistes que clientélistes, un venin dégoulinant du népotisme, du clientélisme et de l’injustice criarde. Le Tchad est envahi par une lave volcanique qui détruit tout sur son passage, je parle ici de cette lave incandescente de ces prédateurs récidivistes qui pillent sans merci les maigres deniers publics, notre pays est en train de perdre a jamais la chance de faire sa place dans le concert des nations éprises de justice et résolument tournées vers la recherche de l’excellence socio-économique. On ne gère pas la destinée d’une nation par des méthodes aussi répugnantes et déplacées que veulent imposer tous ceux qui gravitent autour de vous, dès que vous avez le dos, vous canardent de tous les noms d’oiseaux.

J’ai été choqué par l’image de ce vieil homme que des militaires arrachent  ses brebis, sans aucun état d’âme. Pour beaucoup de paysans, leurs animaux sont leur seule raison de vivre, arracher des chèvres à un  homme démuni est une manière de le tuer autrement. Je m’en offusque sincèrement.

Excellence, Monsieur le Président de la République, en toute sincérité, vous conviendrez avec moi qu’il est inutile de rappeler les nombreux faits, qui assombrissent la vie de vos concitoyens, ceux-là même que vous êtes sensés veiller à leur sécurité, assurer  leur bien-être social et leur permettre l’accès équitable au partage des richesses nationales, hélas, que nenni.

Notre peuple, ce fier peuple du Tchad est devenu comme une proie entourée par une meute de hyènes affamées, très vite isolé et pris en otage dans une étreinte mortelle par une bande d’individus aussi fourbes que cupides, notre peuple est lynché à coup de mensonges, d’injustice, paupérisé et affamé, il est devenu l’image d’un spectre. Chaque jour qui passe, des hommes, des femmes, des enfants meurent faute de soin ou par manque de nourriture, et ce, par la faute des pillages en règle des ressources du pays, plongeant le Tchad dans un marasme à peine imaginable et, c’est le petit peuple  qui en pâtit de la boulimie des voleurs qui se la coule douce. En votre qualité de premier magistrat du pays, vous êtes le seul homme  qui doit s’habiller du principe de la bienveillance envers le peuple et   empêcher de nuire tous les nervis  qui mettent en danger la vie de tout un peuple qui n’aspire qu’à vivre en paix et jouir des richesses qui lui offre la terre de ses ancêtres.

 

Excellence, Monsieur le Président de la République, pensez a ces milliers de tchadiens qui parviennent difficilement à joindre les deux bouts, pensez a ces enfants qui pleurent de faim chaque jour, pensez a ces enfants succombant aux maladies, aux effets conjugués de la faim et de la malnutrition, pensez a ces enfants qui par la contrainte de la faim imposée a eux par les actes immoraux de tous ceux qui pillent les ressources du pays. Laisseriez-vous ce peuple, se faire déposer de ses biens? Jugez-vous raisonnable que l’avenir de toute une nation, d’une génération et d’une jeuneuse soit hypothéqué par les faits des hommes cupides, fourbes et voleurs qui détruisent le pays? Ces Hommes n’ont aucune estime pour vous, ils sont a vos cotés juste pour leur besoin égoïste personnel. Demain, dans le malheur, ils vous tourneront le dos sans aucun état d’âme.


Excellence, Monsieur le Président, en ma qualité de citoyen du Tchad, soucieux  et extrêmement inquiets de voir mon pays se diriger inexorablement  vers une pente dangereuse dont la remontée sera difficile, j’ai l’honneur de vous conjurer d’écouter l’agonie de votre peuple, de sortir pour toucher du doigt, cette souffrance sourde, le malheur qui afflige tout un peuple. Je vous prie, excellence, Monsieur le Président, d’imposer des remèdes de cheval contre ces maux qui rongent notre pays et son peuple. Aux grands maux les grands remèdes, tous ceux qui pillent, sans tenir compte de leur filiale doivent passer devant un peloton d’exécution. Vous devrez le faire, vous gagneriez en estime et en remerciements sincères de la part du peuple meurtri du Tchad.

Pendez-les, laissez-les en pâture aux charognards car, en volant nos deniers publics, ils concourent a la mort des enfants, des femmes.

Excellence, Monsieur le Président, je ne pars pas par quatre chemins, je suis pragmatique et rationnel, et je soutiens que la boulimie, l’insouciance, l’incivisme, la fourberie et la cupidité de ces voleurs des deniers publics doivent nous conduire aux grands remèdes pour sauver notre pays, imposer expressément la peine capitale pour tous sans aucune distinction, qu’ils soient de votre filiation ou autres.

 

Excellence, Monsieur le Président, rien ne justifie l’hémorragie a vive de nos deniers publics par des Hommes sans foi ni loi, si ce n’est la loi de la prédation et de la cupidité, rien ne justifie ce bouclier protecteur qui les met a l’abri de toute sanction, au motif fallacieux qu’ils sont membres du parti au pouvoir ou affiliés a un quelconque regroupement confessionnel ou ethnique, rien ne justifie qu’ils jouissent de leur liberté poussant parfois l’outrecuidance pour faire écrouer leur dénonciateur, le cas de notre compatriote Djamaladine Brahim Ramat, écroué et humilié alors que Natéguingar Franco-Joseph, l’ex coordonateur-prédateur du projet PROADEL 2, auteur avéré de détournement de plus de 500.000.000 francs CFA jouit indignement de sa liberté, narguant honteusement ceux qu’il avait comploté pour les mettre sous les verrous. Des voleurs patentés, on en compte des centaines et qui jouissent sous votre magistère d’une impunité totale et révoltante, lesquels profitent de toutes les opportunités pour saigner a blanc le Tchad et envoyer chaque jour des Tchadiens a l’article de la mort, le cas de Haroun Kababi, actuel Président de l’assemblée nationale, illustre a sa juste valeur qu’au Tchad, les voleurs ont une vie en rose devant eux.

Excellence, Monsieur le Président, notre pays a beaucoup de potentialités, et le capital humain est la pour vous accompagner dans vos taches, débarrasser vous de ces bandits(pendez-les ces affameurs du peuple) qui rendent la vie de nos compatriote intenable, lesquels clament toute honte bue, au motif qu’ils avaient des garanties suffisantes de représentation devant la justice et que leur éviction  de leur poste de responsabilité ne peut se faire compte tenu qu’ils sont des atouts, des maillons incontournables sans lesquels le MPS ne peut fonctionner, il est temps  que  la manifestation de la vérité se fasse et que les comptes de tout un chacun soient dévoilés et scrutés a la loupe.

Rien ne justifie le terrorisme par la faim, la peur et la privation imposé à mon peuple. Un seul mot, excellence, Monsieur le Président de la République : faites-les pendre publiquement sans discrimination!

Je vous prie d’agrée, Monsieur le président de la République, l’expression de ma plus haute et respectueuse considération.

 

Abbas Kayangar

Auteur

 

 

 

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