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16 Juin 2017
Au pouvoir depuis 27 ans, Idriss Deby, arrivé à la tête de son pays, le 01 décembre 1990, dirige le Tchad, d’une main de fer avec des méthodes d’éliminations et d’assassinats physiques ciblés de ses adversaires non armés sans distinction aucune.
Allié stratégique des puissances étrangères et des partenaires au développement réunis sous le vocable de la communauté internationale, Idriss Deby s’est rendu indispensable aux yeux de ces derniers dans la lutte contre les groupes djihadistes. Il a réussi à ensevelir le drame qu’il fait subir à son peuple et régner dans une totale impunité sur le pays.
Sous le quinquennat du président François Hollande, le dirigeant tchadien a bénéficié d’une largesse qui lui a permis de jouir d’indulgence permanente de sa légendaire culture de violences et de déni total des droits universels reconnus au peuple.
Néanmoins, l’avènement en France du jeune président français, Emmanuel Macron, coïncide avec le début de nombreux ennuis au niveau diplomatique, politique et militaire pour Idriss Deby qui risque d’être timidement isolé, fragilisé et éclipsé sur la scène internationale et sous – régionale au regard des brillantes révélations, de scandales qui éclaboussent, atteignent son armée et son pouvoir qui perd son aura.
Les problèmes se superposent sur le président tchadien
Autrefois, apprécié et dorloté par les partenaires internationaux du Tchad, Idriss Deby connait de sérieuses difficultés ces derniers mois et peine à imposer son point de vue dans l’agenda international.
Fin avril 2017, le journal français Le Monde Afrique consacre une série d’enquêtes sur le pétrole tchadien, intitulée « La fin du mirage » avec des reportages acerbes sur la situation catastrophique du pays à tous les niveaux.
Début mai 2017, un rapport de l’ONU du projet Mapping documentant les violations graves du droit international des droits de l’homme commises sur le territoire centrafricain de 2003 à 2015, révèle le poids de la responsabilité de armée tchadienne accusée d’avoir perpétré des atrocités sur des populations à travers une ingérence militaire et politique de son régime.
Son ministre de la justice, Ahmat Mahamat Hassane, dépêché à Paris puis à Genève, peine à convaincre les institutions internationales et disculper l’armée tchadienne réputée par son transfert d’agressivité et sa répression disproportionnée à l’encontre des paisibles citoyens. Son fallacieux argumentaire ne passe. Il rentre bredouille au Tchad.
Les organisations de la société civile centrafricaines menacent quant à elles de saisir les juridictions internationales afin d’ester Idriss Deby.
Toujours courant mois de mai 2017, depuis le Canada, une enquête menée par Hugo Joncas et des journalistes d’investigations, démontre à la phase du monde entier, les investissements controversés des biens mal acquis des familles régnantes et des proches d’Idriss Deby qui ont pillé au Tchad puis dissimulé des millions de dollars dans les paradis fiscaux à Montréal.
En juin 2017, Swissaid, une Ong d’aide au développement qui intervient dans le pays, dénonce dans un rapport appelé les liens troubles de la multinatinale suissse Glencore au Tchad.
La succession de ces révélations incriminant le pouvoir tchadien, peut-être interpellée, enfin comme le souhait de la communauté internationale à se pencher sur les origines réelles qui freinent le développement du Tchad ?
La démocratie, la construction d’un Etat de droit, une justice sociale et un partage équilibré des ressources du pays, sont remis en question par la volonté d’un seul homme qui doit la légitimité de son pouvoir grâce à une armée structurée sur des bases claniques qui fait régner la terreur et répandre la désolation sur de manière régulière sur des citoyens humiliés et méprisés devant une indifférence générale.
Ces signes avant-coureurs sont-t-ils la manifestation de la communauté internationale d’apporter maintenant sa solidarité au peuple tchadien qui a atteint les limites de la patience humaine de voir sa situation figée ?
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