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3 Juillet 2017
Le Qatar pays construit en forçant le métal et décoré de cristal étalé aux plages de sable fin et infini.
Pourquoi le Qatar fait parler de lui ?
Comme sa boule d’or qui émerge des fonds des océans, qui occupe virtuellement l’horizon dans sa chaine Aljazeera, surtout qui ne laisse personne indifférente. Ses richesses qui proviennent du gaz naturel, qui le hissent au quatrième rang mondial après les Etats Unis, la Russie et l’Iran, ce dernier, voisin qui fait ombre opaque et conflictuelle sinon arbitre partial.
Les qataris parlent la langue de leurs ancêtres malgré l’influence de ses colonisateurs, portugais, Ottomans, Perses ou l’influence Britannique, d’autres communautés sont bien intégrées, gardant leurs religions et leurs cultes( chrétiens et hindous). Les qataris intellectuels bégaient de parler la langue de Molière, pourtant la Qatar est membre de la Francophonie sans passer par l’étape d’observateur.
Vue la superficie de 11 586 Km2, faisant moins encore celle d’Aouzou au Tchad.
La population bédouine de 2 500 000 habitants à peine, concentrée dans les cités de verres présentent une forte densité soit 185habitants au km2.
Une population qui respire le parfum du dollar, avec un PIB par habitant qui plafonne les 96 635 $ par habitant.
Par sa géographie, le territoire se démarque en corne de rhinocéros, qui pousse la mer et résiste aux vagues qui lavent ses plages aux sables fins.
Le Qatar sort sa tête de l’eau. Petit pays têtu, qui se promène dans la cour des grands et se chausse comme eux.
Son histoire tumultueuse lui compacte en un seul morceau. Le Qatar est il prêt pour faire face à la crise actuelle ?
J’espère que le Qatar a bien mesuré le risque qu’il est train de prendre.
Quels sont ses atouts ?
Ses richesses :
Le gaz liquéfié et évidemment le pétrole, cette manne en principe, ne suscite aucune jalousie de ses voisins, qui ne sont pas démunis au point de l’en vouloir autant. Pourquoi alors bruler le torchon entre voisins au moment inopportun.
Les voisins du Qatar ne sont pas les seuls à mordiller leurs lèvres, en se réveillant dans des chantiers grandioses qu’entreprend ce petit pays du golfe qui regarde vers la modernité visant devenir le centre du monde.
Les cités qataries défient l’espace et s’imposent comme villes futuristes. Sa compagnie aérienne gênerait peut être dans les airs et concurrence les fabricants ou les grandes autres compagnies qui remplissent les pistes sans transporter trop de touristes. Le Qatar est une destination prisée qui se singularise par la qualité de ses services diversifiés, comme par ses imprudences juvéniles de se confier à toutes les amitiés possibles qui se prêtent à lui.
Si les banques américaines furent le berceau des fortunes des pays du Golfe, les investissements tout azimut vers une économie de l’après pétrole, est une option réfléchie mais gène les principaux acheteurs de pétrole et garants du pétrodollar Qatari.
Cet appel de fonds pour bâtir des Etats modernes et touristiques n’a-t-il pas des conséquences directes sur les économies des Etats berceaux des fonds pétroliers ?
Trop convoité de ses voisins, le Qatar tire son épingle du jeu.
Raisin de la colère
L’indépendance en 1971, choque-t-elle ?
Peu importe ce que peuvent penser les anciens envahisseurs du Qatar comme l’Iran, les Ottomans, les Portugais ou le Bahrein récemment.
Les enjeux sont de taille. Etant endurci d’être dominé pendant des siècles, le Qatar prend sa revanche partielle mais garde les séquelles multiculturelles.
Les Ottomans se convertissent en Turquie, Etat moderne membre de l’OTAN, pose leur pied sur le sol d’une ancienne colonie impériale et de surcroit riche par son stratégie estuaire dans le Golfe persique. Les autres Etats membres de l’OTAN, se voient représentés pour mieux contrôler l’Iran. Ce dernier ne veut pas être mis hors jeu du fait de son influence chiite séculaire, se veut tuteur d’un filleul qui a pris ses marques. L’Iran adoube le Qatar pour mieux regarder à travers ses lunettes afin de défaire les monarchies sunnites telle l’Arabie Saoudite tête de lance d’une coalition qui lutte contre les ‘’Houtistes’’ au Yémen.
Le Qatar dur à cuire. Ne faisant pas partie de l’union des Emirats Arabes Unis, ni avec l’Arabie Saoudite. Le Qatar fait cavalier seul, donc vole la vedette à tous ses voisins.
Ses ressources et ses placements dans la production Halal fait pincer les cœurs, les populations voisines de confession musulmane achèteront dans le futur à leurs frontières leurs besoins alimentaires.
L’indépendance économique du Qatar, réveille les vieilles querelles des tribus qui disputèrent les ports de pêches.
Malgré la nationalité d’Oussama Ben Laden avant sa déchéance, les alliés de l’Arabie Saoudite accusent le Qatar, d’être un mauvais messager et maladroit dans ses prêches.
Holdup politique
Ce holdup retient le souffle du Qatar. Ce guet apens qui se traduit par les treize (13) conditions pour mettre fin au blocus, augure des intentions malveillantes.
L'Arabie saoudite et trois autres pays arabes ont posé les conditions qui semblent inacceptables. Lesquelles conditions s’illustrent dans un paysage politique nouveau et contraignant. Le Qatar feigne ne pas considérer la portée de ce message qui sonne les glas. Le Qatar doit considérer cette menace trop au sérieux. C’est pourquoi un regard furtif en perspective s’impose afin de voir le contour du piège. Si par quelques fréquentations nocturnes et anodines, une relation quelconque qui gène les coreligionnaires du Qatar, il ne faut pas que ce dernier se fie trop à ses nouveaux amis de circonstance, qui n’aiment pas aussi ses nouveaux ennemis déclarés.
Au fait, à quoi riment les treize coups de sommation inamicaux ?
Il faut noter au passage, cette situation de détresse de portée historique. Il semble que le Qatar rend beaucoup de services à travers le monde. Mais ceux qui somment le Qatar et qui le tiennent au col, ont certainement un avis contraire. Si le Qatar à tort ou à raison, toute fois il se trouve épinglé par une accusation grave, celle de le doigter d’être un bras fort dans le drame qui a frappé le pays de Ghadafi, alors Qatar doit surveiller ses arrières et réfléchir où mettre les pieds pour avancer.
Les treize conditions sont à obéir ou à désobéir. Elles sont formulées expressément pour acculer le Qatar, donc inacceptables par destination. Ces conditions incommodantes, nous allons les éplucher pour comprendre leurs teneurs qui sonnent comme une déclaration de guerre. Les conditions sont si amères, se comparent à la renonciation forcée des liens parentaux d’un individu bien liée à ses géniteurs. Le Qatar a déjà réagi en considérant les conditions d’atteinte à sa souveraineté nationale.
Les treize des quatre
Déjà sept de treize conditions nous annoncent les couleurs du conflit et ses contours flous et malicieux.
Ceux qui ont pris le temps de formuler en ce moment les conditions du holdup, en connaissent plus que nous dans ses aventures de politiques interventionnistes du Qatar.
Ne pas répondre, est un défi, qui va amener les quatre états et leurs amis de provoquer autrement le Qatar et prendre l’opinion arabe et internationale à témoin, pour le doigter d’Etat terroriste en répondant eux-mêmes par la suite, aux treize conditions avec preuves et listes exhaustives de l’implication du Qatar. On saura peut être, à la lumière des jours à venir que leurs preuves vont manquer de véracité et tomberont dans les oubliettes.
Si par mégarde, le Qatar s’incline, et répond à une seule des exigences évoquées, alors la suite, ils la feront de leurs propres soins.
Le Qatar est il impliqué dans des aventures pareilles et en solitaires ?
Certainement non, Il faut plutôt se demander de la coïncidence avec les événements dans la région. Mettons nous à observer les conflits en Iraq et en Syrie, où les islamistes ont eu un sacré revers parmi lesquels les combattants étrangers venus porter main forte à l’Etat Islamique, optent pour un suicide collectif celui de ne pas se rendre en gardant des civils comme bouclier. Personne ne parle de reddition, ni un quelconque acte qui consisterait à sauver des civils innocents pris en tenaille par des feux nourris.
Vu l’évolution de la guerre civile au proche orient, et la décadence des rebelles aidés par l’occident par l’intermédiaire du Qatar, celui-ci peut comprendre que sa mission est terminée et doit faire face a ses propres péchés.
Le jeune émirat est –il trop avancé pour ne pas reculer ou bien il a des assurances suffisantes pour s’entêter davantage ?
Nous avons le pressentiment, sans le souhaiter vraiment que quelque chose se trame dans une région qui avait connu déjà ses deux premières guerres du Golfe, avec les conséquences financières et économiques qui courent encore.
Le Qatar est à l’affût, mais les mains qui assommeront le Qatar, n’épargneront jamais l’Arabie Saoudite. Il reste encore à penser si ce n’est pas ce dernier qui est la cible privilégiée. Les revendications confessionnelles sont nombreuses, les musulmans sont partagés en confréries en Sunnites, Wahabites, Chiites, Tidjanites Ansar assounna etc. une Mecque lieu saint pour tous est envisageable. Comment la Mecque restera –t-elle Ard Alhidjaz ? that is a question ! c’est la nouvelle équation qu’il faut absolument envisager avant de provoquer le Qatar dans sa politique étrangère.
A bon entendeur salut
MAHAMAT ALI HIDJAZI