2 Août 2017
Intimidés, traqués, arrêtés, condamnés puis relâchés ; Nadjo Kaïna et Betrand Sollos, deux jeunes leaders du mouvement citoyen Iyina et figures de la lutte sociale pacifique au Tchad, viennent de quitter le pays, une semaine seulement après leur voyage effectué à l’étranger.
A peine rentrés de France où ils étaient invités par la coalition internationale « Tournons La Page », à laquelle, leur mouvement Iyina est membre ; Nadjo Kaïna et Bertarnd Sollos sont de nouveau devant les projecteurs de l’actualité tchadienne.
Selon un communiqué de presse diffusé sur wathsapp et les réseaux, le mouvement Iyina informe l’opinion nationale et internationale « En effet, dans la soirée du dimanche 30 juillet 2017, plusieurs Toyota bourrés des flics ont encerclé simultanément les domiciles du Porte-parole Nadjo Kaina et du rapporteur francophone Bertrand Solloh Ngandjei, et y ont passé plusieurs heures sans toutefois notifier un motif clair et valable justifiant ces déploiements policiers musclés. »
Depuis dimanche 30 juillet, Nadjo Kaina et Bertrand Sollos ont vécu dans la clandestinité à Ndjaména avant de quitter le pays pour une destination inconnue à l’étranger.
N’ayant pas encore 30 ans , Nadjo Kaina et Bertrand Sollos ont été radiés des universités tchadiennes. Aujourd’hui, ils paient un lourd tribut pour leur engagement militant en faveur de la démocratie et de l’Etat de droit revendiqués par le peuple tchadien martyrisé et meurtri par une redoutable et abjecte dictature dirigée par un homme qui ne lésine pas sur les moyens pour éliminer toute voix dissidente qui lui est hostile.
Ce qui est écœurant sur le cas du Tchad, c’est bien l’indifférence constatée dans les rangs de la communauté internationale qui cautionne de manière inconditionnelle les agissements et dérives liberticides du régime d’Idriss Deby depuis 27 ans.
Aujourd’hui, la situation est plus que jamais gravissime au regard de l’élan de solidarité et du soutien multiforme que souhaite apporter à Idriss Deby l’ensemble des partenaires étrangers et internationaux dans le cadre de l’agenda sécuritaire pour lutter contre les groupes terroristes au sahel. Ces derniers occultent royalement que le respect des libertés, des droits de l’homme et la démocratie, valeurs chères à l’occident, sont malmenées et bafouées par le même pouvoir de Ndjaména.
Qu’est-ce qui justifie l’obsession de soutenir une si laide tyrannie au Tchad ?
Devant cette persécution et cet acharnement à l’encontre de Nadjo Kaina et de Bertrand Sollo, l’ensemble de la classe politique et tous les segments de la société civile tchadienne sont plus que jamais interpellées à faire l’unité dans leurs rangs afin de lutter la main dans la main face à ce régime qui pille, viole, tue et exile les citoyens tchadiens.
L’appel à la mobilisation et à la vigilance du mouvement citoyen Iyina, adressé à la jeunesse tchadienne, doit être suivi d’actions concrètes et d’une réplique collective des forces vives de la nation.
Makaila.fr