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11 Octobre 2019
Une cinquantaine de personnes a fait masse, en ville, hier, pour exiger un toit pour tous, sept jours après le drame du gymnase.
Il est venu de Lyon pour rendre un dernier hommage à son petit frère, Omar Tahir Mohammad, mort dans le bidonville du gymnase Jeanne-Bernard, il y a presque une semaine. Ali jette sur l’assemblée d’une cinquantaine de personnes massées cours des Cinquante-Otages un long regard grave. Vendredi 11 octobre, à la mosquée de Malakoff, ils seront nombreux avec lui à la cérémonie d’adieu au défunt.
À ses côtés, François Prochasson, de l’intercollectif Personne à la rue. « Pour nous, dit-il, le décès d’Omar a été un échec terrible, après le travail qu’on essayait de faire au gymnase avec le peu de moyens dont on disposait. »
Ce rassemblement a été organisé pour exiger des élus que toute personne en détresse soit mise à l’abri et que les demandeurs d’asile rejoignent les centres d’accueil. Il a une pensée pour le bébé rom, mort dans une caravane. Pour les SDF qui ont péri dans la rue.
En aparté, il réagit avec indignation aux propos du préfet. La veille, alors que l’État intervenait enfin après de longs mois de statu quo, pour prendre en charge les migrants du gymnase, Claude d’Harcourt s’en était pris aux « acteurs qui ont orienté des familles dans ce centre qui en comportait nettement moins la semaine dernière. On voit qu’il y a ce qui s’appelle une forme de filière. »
« C’est invraisemblable de dire ça ! Notre objectif a toujours été, au contraire, de sortir au plus vite les femmes et les enfants de ce lieu insalubre. Dès qu’une place se libérait dans un squat plus correct, nous les y emmenions. Les familles se présentaient d’elles-mêmes au gymnase ! Quand vous voyez arriver une mère avec une poussette, vous faites quoi ? Vous la laissez dehors ? » Le comble, ajoute-t-il, « c’est que plus d’une fois ce sont les services de l’État qui orientaient les exilés à Jeanne-Bernard. Le 115 ou le CHU ! »
Samedi 26 octobre, l’intercollectif Personne à la rue appelle à un rassemblement à 15 h, square Daviais, à Nantes, sous le mot d’ordre : « Personne à la rue. »
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