11 Mars 2020
Communiqué de presse
Affaire Martin Inoua Doulguet : une machination judiciaire aux contours complexes
Makaila.fr tient à alerter l’opinion nationale et internationale que ce jeudi 12 mars 2020 aura lieu à Ndjaména au Tchad, le procès controversé en appel de Martin Inoua Doulguet, directeur de publication du journal indépendant Salam Info. Il est détenu depuis, le 16 août 2019 pour avoir rédigé et publié une chronique judiciaire dans l’affaire qui oppose l’ancienne ministre de la santé Toupta Boguena à sa propre nièce.
La publication de cette chronique judiciaire du journaliste, lui a valu une plainte en diffamation et une arrestation dans l’une des prisons la tristement célèbre du Tchad, celle d’Amsinéné.
Ce qui est normal dans un pays où la justice est impartiale, totalement indépendante, ne l’est pas au Tchad.
Le 23 septembre 2019, le journaliste a été condamné à trois mois de prison ferme alors qu’un autre directeur de publication qui avait traité la même information, lui a été acquitté.
Le 02 mars 2020, le procès en appel a été boycotté par le journaliste et ses avocats qui ont relevé des irrégularités. Ils contestent que le fait que le procès se tienne dans une chambre spéciale alors qu’il était initialement prévu dans une 1ere chambre.
Martin Inoua Doulguet soutenu par Reporters Sans Frontière(RSF), Comité pour la Protection des Journaliste (Cpj), article 19 Afrique de l’Ouest, des avocats tchadiens et étrangers parmi eux, Me Emmanue RAVANAS du Barreaux de Paris. Il avait effectué le déplacement de Ndjaména le 02 mars pour assister au procès du journaliste prévue à la 4ème chambre en observant aussi une grève de la faim en solidarité à son client.
Nous estimons qu’à allure où vont les choses, rien ne laisse présager la tenue d’un procès juste et équitable ce qui redoutent nombre d’observateurs avertis et éclairés dans l’affaire désormais Martin Inoua Doulguet.
C’est pourquoi, Makaila.fr inscrit sa démarche dans le cadre de solidarité avec celle des organisations soutenant le journaliste et apportent son soutien total et entier aux avocats de Martin Inoua Doulguet d’une machination judiciaire aux contours complexes
Par ailleurs, Makaila.fr rappelle que libération du journaliste reste une priorité puisque rien ne peut encore justifier sa détention dans une prison où les conditions carcérales, sont épouvantables, désastreuses et inhumaines.
Pour toutes ces raisons diverses et variées, seule la libération du journaliste pourrait rétablir la confiance entre la justice tchadienne et le peuple tchadien qui a perdu en elle tout espoir d’une juridiction protectrice des faibles à cause de son manque de fiabilité.
Saint-Ouen l’Aumône, le 11 mars 2020
Makaila N’GUEBLA