12 Avril 2020
Après son hypothétique succès militaire et solitaire contre des éléments supposés ou non de Boko-Haram dans le Lac-Tchad suivi de son coup de gueule contre ses partenaires régionaux de l’avoir laissé seul se battre contre ces derniers, Idriss Deby, surnommé par Jeune Afrique, le boss du Sahel, menace désormais de retirer ses troupes des théâtres des opérations et de ne plus envoyer d’autres.
Trois (3) mois seulement après le sommet de Pau, tenu, le 13 janvier 2020 en France qui a réuni les Chefs d’Etats du G5 Sahel. Ils avaient signé une déclaration commune de poursuivre leur engagement militaire en mettant en place une « Coalition Sahel » pour lutter contre les groupes djihadistes qui essaiment la région.
Que deviendra la « Coalition Sahel » ?
Irrité par le manque des soutiens de ses alliés, Idriss Deby a décidé de ne plus envoyer ses soldats se battre contre les terroristes sous d’autres cieux. Il a fait cette déclaration jeudi 09 avril 2020 alors qu’il revendique une victoire solitaire jugée peu fiable par l’opinion publique nationale et la presse étrangère.
« Deby ne changera jamais » affirme un spécialiste du Sahel joint à l’étranger. Il ajoute : « sa brutalité n’épargne même pas ses homologues ou ses parrains français »
Et notre interlocuteur de poursuivre : « C’est très bien pour les Français qui ont sauvé son régime en bombardant les groupes rebelles prétextant d’empêcher un coup d’Etat »
Au regard de cette déclaration, nombreux sont les observateurs qui s’interrogent sur l’avenir de la « Coalition Sahel » créée dans l’optique de circonscrire la menace terroriste dans cet espace.
Chantage du boss du Sahel
Du chantage ! Sans nul doute car cette déclaration d’Idriss Deby s’apparente à une escroquerie de quémander les partenaires étrangers de lui mobiliser des moyens financiers à son armée clanisée et répressive.
Vers la fin du mythe de l’indispensable guerrier
Sur son compte facebook, un citoyen nigérien a exprimé sa colère en ces termes « On n'engage pas des Etats souverains dans une guerre résultant d'un coup de colère. Une bonne guerre se fait dans la durée et non instantanément pour répondre à une provocation, et cela suivant une décision collégiale et aussi une stratégie commune, surtout si elle engagerait plus d'un pays. Je salue le degré de responsabilité des autres chefs d'États n'ayant pas fait le choix absurde d'aller en guerre sous l'impulsion totale. Le Niger a une armée organisée et capable d'assurer la sécurité de son territoire, et aider si besoin est, les autres pays. Diriger un pays n'est pas un jeu vidéo de guerre !!! »
En tout cas, à travers ces propos, il va sans dire que Idriss Deby est entrain de déconstruire son mythe de l’indispensable guerrier du désert. Les armées africaines vont désormais prendre les choses en main pour montrer à Idriss Deby que nul n’est éternellement indispensable dans une dynamique globale.
Les partenaires sous-régionaux et les parrains français d’avoir désormais dé réfléchir de s’émanciper des caprices d’un dictateur, maître chanteur et combinard sans vergogne.
Makaila.fr