18 Septembre 2020
L'indignation enregistrée depuis hier du fait que quelques citoyens qui se croient intouchables ont défié l'autorité de l'état en extirpant un de leurs du box des accusés, prouve à suffisance que les Tchadiens ont encore l'amour de leur patrie. Maintenant que quelques intouchables sont mis aux arrêts, il faut qu'on se dise la vérité: la plupart de nos magistrats ne méritent pas du respect. Si aujourd'hui, on dit que la justice est corrompue, c'est à cause de ces magistrats qui acceptent gracieusement des pots-de-vin pour condamner l'innocent et relaxer le coupable. Ils ne méritent aucun respect. Certains d'entre eux méritent la guillotine. Combien d'innocents croupissent actuellement dans les maisons d'arrêt ? Ce n'est un secret pour personne. Ce sont les magistrats qui sont l'une des principales causes de la mal-gouvernance au Tchad.
D'ailleurs, en ce qui concerne le cas présent, ce colonel doit être jugé par une chambre spéciale et non une chambre ordinaire. Il doit répondre du crime mais comme il est un intouchable, les magistrats se sont arrangés à lui trouver cette voie de sortie en le faisant comparaître devant un tribunal ordinaire au lieu de la cour (chambre) criminelle. Même cette faveur, le colonel et ses parents n'en veulent pas. Pour eux, il n'a pas sa place en prison?
Deuxième raison, pour être honnêtes, les magistrats doivent confesser que le colonel Abdoulaye Ahmat Haroun est leur ami. Surtout ceux qui ont jugé l'affaire hier, le connaissent bien. Abdoulaye Ahmat Haroun avant son forfait est l'ami de beaucoup des magistrats. Il venait au palais de justice pour "faire des affaires" avec certains. Et aujourd'hui ces mêmes magistrats décident de le condamner parce que l'acte qu'il a posé (le crime) est de notoriété publique. Quelle hiatus!!!
Troisièmement pour que l'enquête sur cette affaire rocambolesque aboutisse de la meilleure de manière, les magistrats qui ont jugé ce colonel et bien d'autres méritent d'être auditionnés à fond pour bien comprendre la vérité et établir la complicité.
N'ayons pas de mémoire courte. Aucun membre du clan de Deby ne peut être condamné et finir sa peine normalement. Aujourd'hui, où se trouve le commissaire Kerim, celui-là qui a été jugé et condamné pour meurtre d'un jeune au commissariat public n. 7 de la ville de N'Djamena ? Il est en ville et tout le monde le sait. Il vient même parfois au palais de justice pour des "affaires". Où sont les violeurs de Zouhoura? Où sont les assassins des prisonniers en partance vers Moussoro? Etc.
La justice tchadienne n'existe pas. Sauf quand il s'agit de condamner le pauvre ou le citoyen qui n'appartient pas au clan. La preuve aujourd'hui, l'ex ministre du Pétrole, Djerassem,est gardé à la police mais le tout-puissant ministre de la défense, Abali Salah n'est pas inquiété parce qu'il est fort et il nargue tout le monde. Ne soyons pas surpris si demain, Abali Salah gifle un magistrat comme il l'a fait avec un gendarme en service à l'Assemblée Nationale. Et ça, ce sont les magistrats qui entretiennent cette corruption. Le maréchal Deby est certes un dictateur mais ce sont les magistrats qui en profitent plus pour faire le faux.
Nos magistrats tchadiens, exceptés quelques rares, ne méritent pas de respect. Ils méritent ce qui leur arrive. Cependant, les citoyens qui aiment ce pays doivent continuer à lutter pour que force reste à la loi.
Correspondance particulière