26 Juin 2021
COORDINATION DES PARTIS POLITIQUES POUR LA DÉFENSE DE LA CONSTITUTION
(CPDC)
CONTRIBUTION À LA CONCERTATION INITIÉE PAR
LE MINISTRE D’ÉTAT CHARGÉ DE LA RÉCONCILIATION
ET DU DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF
Les partis politiques membres de la CPDC, la toute 1ère des coalitions des partis politiques, se sont réunis pour proposer ensemble leur approche et attente concernant le dialogue tant attendu.
L’objet de l’actuelle rencontre est crucial pour le présent et l’avenir de notre pays à la suite du décès inattendu du Président de la République, Idriss DEBY.
Dans un État de droit, la disparition du Président de la République, aussi soudaine et inattendue soit-elle, ne devrait pas entrainer autant de turbulences. En effet, la Constitution de la République du Tchad comporte des dispositions susceptibles de nous sortir de cette tragique et inattendue situation.
L’abdication-démission incomplète du Président de l’Assemblée nationale et la prise du pouvoir par le Conseil Militaire de Transition (CMT) constituent ni plus ni moins un coup d’État. L’annonce de la perspective de l’organisation d’un dialogue national inclusif, après la mise en place d’un Conseil Militaire de la Transition, la promulgation d’une Charte de Transition, la constitution d’un Gouvernement de Transition et bientôt peut-être du Conseil National de Transition en lieu et place de l’Assemblée nationale, n’efface en rien le fait qu’il s’est bien agi d’une prise de pouvoir par des moyens non constitutionnels, c’est-à-dire d’un coup d’État.
La tenue d’un dialogue national apparaît ainsi comme destinée à ramener la charrue derrière les bœufs car manifestement la charrue était et est devant les bœufs, c’est-à-dire conférer la légitimité au processus de transition.
Depuis plusieurs mois, des voix se sont exprimées, des contributions en vue de la réussite de cette nième rencontre inter-tchadienne foisonnent. L’une des plus récentes est celle issue de la réunion officieuse de Lomé du 21 au 23 juin dernier et qui a vu la participation de quelques mouvements politico-militaires.
Comme chacun le sait, notre pays a toujours vécu dans des convulsions, de hautes et de basses intensités, depuis la création du territoire. Il est reconnu que cette situation de crise permanente a pour cause fondamentale la gestion calamiteuse et crapuleuse de l’État qui s’est traduite par :
C’est dire que le dialogue à venir doit conduire à jeter les fondements d’un Tchad nouveau porté vers le développement et l’épanouissement social et culturel des populations dans toutes leurs diversités. Pour y parvenir, nous avons besoin d’une transition consensuelle, inclusive, dans la paix enfin pérenne.
Aussi, le dialogue à venir, pour être pertinent et porteur d’espoir, devrait :
Les débats, lors de cette Conférence Nationale Inclusive et Souveraine porteront notamment sur :
La mission principale de cette Conférence Nationale Inclusive et Souveraine étant la légitimation de la transition, celle-ci devrait aboutir à :
- La définition de la feuille de route de cette transition et de la durée de
celle-ci.
- La définition des organes et institutions en charge de la conduite de cette
transition (Conseil Supérieur de la Transition ou CST nouvelle version du CMT,
Gouvernement de Transition et Conseil National de la Transition) d’une
part, la définition des prérogatives de ceux-ci, ainsi que les incompatibilités
d’autre part.
- L’adoption d’une nouvelle Charte de transition en remplacement de celle
publiée par le CMT.
· La désignation des principaux animateurs de la transition (Bureau du CST,
Premier Ministre, Bureau du CNT).
· La mise en place d’un organe et des mécanismes d’accompagnement et d’évaluation de la mise en œuvre de la feuille de route de la transition.
L’étape immédiate après les assises actuelles, sera la mise en place de la Commission préparatoire de la Conférence Nationale Inclusive et Souveraine. Une composition biaisée, orientée pour uniquement avaliser le fait accompli aurait des conséquences catastrophiques pour notre pays. Cette composition doit rassurer tous les acteurs, notamment ceux qui réclament depuis plus deux décennies la tenue d’un véritable dialogue inclusif. Ne nous y méprenons pas.
Telles sont les modestes propositions que les partis politiques membres de la CPDC croient utiles à ce stade. Merci d’y avoir prêté attention.
Fait à N’Djamena, le 25 juin 2021
Les partis politiques membres de la CPDC :