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29 Juin 2009
Ce dernier temps, au chapitre des ralliements, le pouvoir de Ndjaména, affirme avec tambour battant, avoir marqué des points.
La propagande médiatique de la Télé Tchad, aidant, quelques véhicules de troupes armés, badigeonnés avec des sigles de différents mouvements armés de l’est, ont été présentés aux téléspectateurs tchadiens comme des opposants qui auraient rallié le régime en place d’où l’emploi irrationnel par les autorités politiques tchadiennes du terme : « rallier la légalité ».
Mais à croire une information confidentielle, parvenue à notre rédaction, les témoignages des rapportés, riment avec le regret d’un contraste immédiat, saisissant chez les uns !
En effet, notre source révèle la confidence, d’un ancien opposant, rallié au pouvoir central, qui témoigne avoir regretté son choix politique de réconcilier avec un régime qui ne change pas dans sa vision de gestion politique et administrative du pays. »
L’opposant en question, aurait quitté le pays pour se réfugier à l’étranger depuis les événements malheureux de Fakih Ali, de 1993 où plusieurs ressortissants ouaddaiens, ont été mitraillés à Ndjaména et dans la localité de Nindjelim, par les gardes présidentielles sans que justice ne soit rendue aux victimes.
Pour rappel, le 08 août 1993, le régime militaire d’Idriss Deby, a ordonné à ses combattants de réprimer dans le sang à Ndjaména et dans la région du Ouaddaien des populations civiles qui protestaient pacifiquement contre son pouvoir.
La manifestation, droit acquis aux peuples et garantie par les conventions internationales, reste constamment violée au Tchad sous Idriss Deby.
Après quatorze (14 ans) d’exil, l’ancien opposant au régime, a dû constater
manifestement que les choses se sont considérablement dégradées et que le pouvoir reste entièrement confisqué par Idriss Deby, géré par lui-même et réduit strictement au niveau d’un groupe clanique à qui tout le peuple tchadien est condamné à faire forcément allégeance désormais.
« Tout le monde est essoufflé face à Idriss Deby et aux siens.»
Notre interlocuteur ajoute également, que le nouveau rallié s’est senti choqué et frustré par l’usage régulier des thuriféraires régime qui n’ont de cesse à qualifier « des mercenaires », les principaux leaders de l’opposition armée dans les cérémonies publiques et de meetings.
Il dit : « Nous avons l’impression d’être directement visés par ces gens qui nous traitent des mercenaires, bien que nous ayons choisi la voie de la paix pour rentrer au bercail. »
Le principal problème avec Idriss Deby, réside au niveau de son défaut de management à l’égard des hommes qui ont, pour une raison ou autre, choisi de regagner son régime dans l’espoir de l’aider ou de le recycler.
Mais il y a aussi, l’écart de langage, le comportement avilissant, dévalorisant et méprisant de ses proches vis à vis de toutes les personnalités politiques de l’opposition comme pouvoir, peu importe, leur appartenance ou tendance politique.
Le côté hautain du régime et son regard péjoratif d’apprécier les choses, ne favorisent pas la résolution de la question tchadienne par le biais d’un langage conciliant et consensuel avec ses adversaires politiques.
C’est pourquoi, plusieurs observateurs nationaux et étrangers du bourbier tchadien, s’accordent à dire que ni Idriss Deby encore moins son entourage, ne sont prêts à changer positivement d’où l’impasse sociopolitique et institutionnelle dont ils ont délibérément, voulu plonger le pays sans recourir aux perspectives de paix, proposées ici et là mais aussi ailleurs par les différents intervenants nationaux soutenus par des partenaires étrangers.
Makaila Nguebla