Makaila.fr est un site d’informations indépendant et d’actualités sur le Tchad, l’Afrique et le Monde. Il traite des sujets variés entre autres: la politique, les droits humains, les libertés, le social, l’économique,la culture etc.
18 Août 2009
Comment
fonctionne le circuit d’achats d’armes par la présidence tchadienne grâce aux fonds pétroliers ?
A part les rumeurs qui circulent sur les intermédiaires nationaux (qui seraient le Ministre des infrastructures et les responsables de l’ANS, selon les sites Web
des tchadiens de la diaspora en l’occurrence Tchadactuel), il est difficile de connaître les gens du cercle présidentiel impliqués dans l’achat des armes.
De toutes les façons, le circuit tourne autour de la présidence et des intermédiaires nationaux et internationaux. Les ministères des finances et de la défense ne sont pas toujours informés ni du
circuit ni de l’achat. La liste des armes à acheter est établie par la présidence (le président de la République étant un militaire de formation), aux fournisseurs à travers les
intermédiaires.
Le ministère de la défense les reçoit tout simplement.
Normalement le commerce des armes est réglementé. Et le principe est de ne pas vendre des armes aux pays en guerre. Mais les fournisseurs contournent ce principe et vendent des armes à un pays
intermédiaire pour le livrer au pays en guerre.
Les armes payées très chères par le Tchad ne sont pas toujours neuves. C’est le cas lorsque la France lui livre les armes réhabilitées (notamment des Auto Mitrailleuses Légères - AML réhabilitées
avec des pneus neufs) en Israël, en Belgique et en Afrique du Sud. L’Afrique du Sud aussi a vendu au Tchad des armes réhabilitées.
Les AML avec 4 roues viennent de la Belgique tandis que celles qui ont 4 roues viennent de l’Afrique du Sud. Le gouvernement en avaient commandé 80 qui sont livrés par l’Afrique du Sud. Seules
les armes achetées dans les pays de l’Europe de l’Est sont neuves. Parce que dans ces pays de l’Est, c’est le bordel, le désordre
total.
L’Union Soviétique livre des armes neuves au Tchad notamment l’Ukraine sans contrôle.
De toutes les armes achetées par le pays, ni le Parlement, ni le ministère des Finances ne se sont pas prononcés. N’est-ce pas un silence complice ?
Quels sont les prix d’achats d’une Toyota de guerre par exemple, des munitions, des chars, des avions de guerre ?
Le char T55 fabriqué en 1955 vendu à 1 milliard selon la France. Pour les avions, les MI 24 sont achetés à 12 milliards et les MI 8 sont vendus à 4 milliards.
Les Sukoï 25 est à environ 8 milliards, prix du fabricant (précisément 8 370 000 000 FCFA soit 15 000 000 $), mais ils sont livrés au Tchad à 32 milliards l’unité selon les militaires de l’armée
de l’air.
Ces Sukoï se trouvent dans 2 pays de l’Afrique que sont l’Angola et Érythrée. Le Tchad en a acheté 4 dont 2 sont fournis par l’Ukraine.
L’armement aérien qui se trouve au Tchad est de fabrication russe et britannique.
Les munitions font partie des armes donc leur acquisition suit le même trajet. Il faut aussi noter que tout au long de la frontière avec le Soudan, les armes de guerre circulent librement et se
vendent comme des objets ordinaires. Dans certains marchés de ces localités, les munitions sont vendues dans des coros (des récipients servant d’unité de mesure conventionnelle au Tchad). Par
exemple, le kalachnikov se vend entre 60 000 et 75 000 F CFASelon le rapport mondial de la CIA[1] de 2008 sur les dépenses militaires par pays, le Tchad utilise 4,20 % de son PIB dans
l’armement.
Dans ce classement mondial, le Tchad est le 27ème pays à utiliser ses revenus dans les dépenses militaires, alors que les Etats Unis d’Amérique (USA) occupent la 28ème place. Cela signifie que le
Tchad se permet les dépenses militaires que même les américains ne se le permettent pas. Dans ce classement, si on considère uniquement les pays africains, les dépenses militaires du Tchad
dépassent celles de l’Afrique du Sud.
Extrait d'un commentaire sur le blog,
Posté par madion
________________________________
[1]CIA.org/outfactbook,
classement par pays