Un livre d’un tchadien sur la
Renaissance
Abdoulaye Ngarduiguina, journaliste griot
Aujourd’hui, je prends peine d’écrire sur nos ainés journalises qui doivent être des exemples pour nous qui étudions encore le journalisme à l’étranger comme ceux
au pays. Ici, dans une capitale africaine, je suis étudiant en journalisme et les amis au pays m’ont fait part de la parution d’un livre du journaliste Abdoulaye Ngarduiguina Ousmane. J’ai très
vite sollicité des amis de m’envoyer ce livre. En effet, au Tchad, on tend, vraisemblablement, vers la pensée unique. Tout le monde se cache derrière le slogan de la «Renaissance» lancé par notre
IDI national, pour se tailler une place à l’ombre. Si à longueur des journées nos ministres et autres personnalités décrétées chantent ce slogan, on voit très mal, un journaliste, prendre sa
plume et écrire un livre sur ce slogan où le chef de l’Etat lui-même a dit lors de la conférence de presse annuelle qu’il a accordé en 2011 à l’occasion de la commémoration de la fête de
l’indépendance à la presse nationale, que, beaucoup des gens n’ont pas compris encore l’objectif de la Renaissance. Alors, notre cher journaliste, Abdoulaye Ngarduiguina Ousmane, se croyant le
vrai penseur ou «décortiqueur», nous accouche un livre intitulé «Le Tchad, sur la voie de la renaissance». Lui et son mentor, Hassan Sylla Bakari (il a préfacé le livre), actuel ministre
de l’information et de la communication se donnent le plaisir d’entrer dans la tête de Déby pour nous expliquer la Renaissance. Un slogan qui n’a qu’une année et nos deux chers griots ont compris
déjà les hauts et les bas. En effet, on apprenons ici, que, de retour de Yaoundé où il est envoyé par Hassan Sylla, Abdoulaye Ngarduiguina Ousmane revient avec ce fameux livre et déambule avec
dans les rédactions des journaux et radios privées de la place. Heureusement que la radio Tchad ne lui a accordé que quelques secondes (une brève) dans son journal parlé. Comme la plupart des
journaux sont en vacances, notre super journaliste fils de la renaissance s’est contenté des radios privées. Mais, c’est à la télé Tchad, son organe d’origine que le novice de l’écriture a tapé
fort. Un gros reportage chez lui avec un reportage qui n’affiche que le ridicule. Reportage qu’on ne peut voir que sur la télé Tchad. Et sans honte, Abdoulaye Ngarduiguina Ousmane, se plante
devant la caméra pour expliquer son livre en chantant comme un membre du gouvernement «à l’ère de la renaissance, à l’ère de la renaissance…. ». Son mentor Sylla doit se soucier pour son
poste, car «Ngarduiguina version renaissance», prendra sa place de ministre. Ecrire un livre sur un président, une personnalité, entre autres, n’est pas mauvais en soi. Mais, l’objectif de
Ngarduiguina n’est aucunement fondé sur l’explication de ce slogan de la renaissance ou pour agrandir le nombre de nos écrivains. C’est quoi même la renaissance ? Quand le président Déby
lui-même dit que beaucoup des gens n’ont pas compris, les journalistes sérieux doivent plutôt interroger nos gouvernants sur cette formule que d’écrire de n’importe quoi sans aucun intérêt au
public. Nous appelons notre cher Taboye, le critique littéraire national, de nous faire la critique de ce fameux livre de Ngarduiguina. Ngarduiguina, lui qui est devenu
sous-directeur des Actualités de la Télé-Tchad, cherche aujourd’hui, peut être un autre poste très important que cela. D’ailleurs, sous les coulisses, il se dit que dès qu’il rentre des études,
et si Sylla est en poste, il prendra les rênes de la Télé Tchad. Nous disons à la charismatique Halimé Assadia Ali de garder bien ce poste en attendant que Ngarduiguina rentre de Yaoundé. Nous
savons bien que tous les journalistes des organes publics ne versent que dans le giottisme. Ils sont les artisans du culte de la personnalité. On a en mémoire jusqu’à l’ère de la démocratie
certains d’entre eux citaient le nom de Hissein Habré. Malgré la démocratie, ces fameux journalistes ne se démarquent pas. On comprend aisément maintenant, notre emblématique correspondant des
médias d’Afrique de RFI, actuel DGA de l’ONRTV, versé aussi dans le giottisme avec son éditorial. Soit. Ngarduiguina, vous venez de naitre à l’ère de la renaissance, avec votre livre préfacé par
votre mentor Sylla, mais nous vous disons que réfléchissez à écrire autre chose de sérieux. D’ailleurs votre maison d’édition même est douteuse. Je n’ai pas cherché à le savoir, mais je me
demande si réellement les éditions L’Harmattan ont une succursale à Yaoundé. On connait nos voisins camerounais. Ils sont capables de l’impossible. Nous prions pour toi que la vraie maison
L’Harmattan reconnait qu’elle a une maison au Cameroun. Sinon, tu seras poursuivi et l’issue sera difficile pour toi. Nous ne souhaitons pas cela pour toi cher ainé.
Notre cher Ngarduiguina brosse dans son fameux livre, comme s’il est un spécialiste de tous les domaines, les différents
secteurs. La paix, la sécurité, le développement rural, l’environnement, l’industrialisation, les infrastructures, l’énergie, l’éducation, formation, la santé, la bonne gouvernance et la
communication. Ngarduiguina devient spécialiste de tous et de rien avec son livre de 112 pages. Depuis N’Djaména, on apprend que Ngarduiguina lutte pour obtenir une audience
avec le fondateur de la Renaissance, Déby national. Mais, les portes se ferment à chaque tentative. Comprenez que les vautours de la direction générale de la communication de la présidence de la
République, ne veulent pas être bousculés dans leur position par un autre journaliste du clic de Ngarduiguina. Mais, nous disons que Déby doit recevoir Ngarduiguina. Comme il est le père
fondateur de la renaissance, Ngarduiguina est le fils de cette renaissance. Le père, le fils et la Renaissance. Ne dites pas amen.
Etudiant en journalisme dans une capitale africaine