Affaire Annadif,
Abdoulaye Sabre Fadoul annule une mission à Addis-Abeba pour assister au verdict de son ennemie juré.
Mon cher Makaila, je reviens une fois de plus pour appeler mes collègues magistrats à un sursaut d’orgueil et d’honneur pour la profession qu’ils
se sont choisies. En effet, vous comprenez bien que depuis que les procès politiques ont commencé, les juges tchadiens sont de plus en plus sollicités par la chancellerie.
Jamais dans l’histoire du Tchad, un ministre de la justice ne s’est aussi impliqué dans le fonctionnement de nos juridictions. Même pas à
l’époque de la dictature implacable d’Hissein Habré, encore moins à l’époque du parti unique de Tombalbaye.
L’instrumentalisation de la justice et la mise sous coupe réglée des magistrats viennent d’atteindre le sommet de l’inimaginable. En effet,
depuis les dernières plaidoiries dans l’affaire Annadif devant la chambre d’accusation. Abdoulaye Sabre Fadoul, le super ministre, Garde de Sceaux, multiplient les manœuvres d’intimidation et de
corruption par des promesses aux trois juges composants la chambre d’accusation.
Ainsi, des rumeurs persistantes circulent au Palais de justice pour faire état de la sollicitude du Garde de Sceaux envers les juges de la
Chambre d’accusation. Alors même que des chefs de juridictions à l’intérieur du pays n’ont même pas de quoi aller investiguer, il a offert une Corolla au président de ladite chambre. Il promet
actuellement offrir deux véhicules pour les deux autres collègues du juge Yena Thimothée.
Hier, le magistrat, Hassabannabi a été reçu par le ministre de la Justice, de la Moralisation publique et de la promotion de la Bonne
Gouvernance, Garde de Sceaux, à cette occasion, il a été question de plusieurs promesses notamment la nomination au poste du Procureur Général. Il ne faut surtout pas oublier que les appels entre
les numéros 66870000, 90000024 qui appartiennent au Garde de Sceaux et les numéros de Yena ont explosé les box-offices des téléphonies tchadiennes au point où l’ANS s’est vu obliger de mettre sur
table d’écoute le ministre et Yena Thimothée.
Il va s’en dire qu’Abdoulaye Sabre Fadoul qui a menti au Chef de l’Etat et qui s’est trouvé diminuer par l’affaire Gali, veut redorer son blason
avec l’affaire Annadif. Il sait que si les juges annulent cette procédure, il va perdre la face devant son patron du même coup ses ambitions de devenir Premier Ministre à la place de Nadingar
tomberont dans l’eau. C’est pour cela qu’il n’hésite pas à dire aux pauvres juges qu’il agit au nom du Chef de l’Etat alors qu’il n’en est rien.
Les magistrats Tchadiens doivent être inspirés par le cas d’Emmanuel Derkembé qui vient d’entrer dans l’histoire de notre cher pays en disant non
à l’arbitraire. Un juge doit agir selon ses intimes convictions et ses actes doivent être dictés par la loi. Il doit être impartial et surtout au dessus des intimidations d’un jeunot qui ne
connait rien au fonctionnement d’une administration judiciaire. Aujourd’hui, Emmanuel Derkembé est récompensé par l’Union Européenne qui lui offre un poste dans un de ses programmes à
l’international. Voilà le sort qui est réservé aux justes.
Un magistrat en courroux