Ce lundi 6 février 2012, je m'étais rendue au 6ème arrondissement de la ville de N'Djamena, dans le but de me faire delivrer un casier judiciaire, je suis tombée sur le jugement d'une
affaire de tentative de viol sur femme mariée. Le dossier était soumis aux assesseurs.J'ai suivi le jugement bout à bout, mais je m'étais rendue compte que la justice tchadienne est
injuste. Et ceux qui la rendent injuste ce sont ceux-là qui se cachent derrière le Coran et la Bible pour prendre le titre des assesseurs.
En réalité ceux-là s'enfichent de la justice et leur seul objectif c'est l'argent. Chez eux, même le plaignant doit être condamné et amendé. Ils font des présisions, ménacent
d'emprisonnement et le pauvre cède et paye l'amende. L'affaire que j'ai suivie ce jour illustre parfaitement, et non seulement le comportement des assesseurs de juge de paix de 6ème
arrondissement, mais ceux du Tchad tout entier. Cette affaire mérite d'être bien traitée, mais ils ont arrêté court pour amender le prevenu à versement 250 000 FCFA et la victime de la
tentative de viol, une plaignante, à verser elle aussi 25 000 FCFA. Quelle justice! Le mari de la femme, le principal plaignant, dans ses explications aux assesseurs, a affirmé que le
prévenu s'est rendu chez lui, pour tenter d'aggresser sexuellement son epouse, celle-ci s'est débattue pour se débarasser de lui. Aussitôt, sa femme l'a informé par le téléphone.
Mais quand le mari est arrivé, le prevenu s'est permis d'aller le trouver pour lui signifier qu'il a un projet et pour la réussite de ce projet, il faut coucher avec une réligieuse
mariée un homme religieux. Si la femme refuse, le projet ne reussira pas. Avec le phemonène d'insécurité qui se développe, le mari de la femme aleurte l'Etat, à travers une plainte.
Mais le jeune homme qui voulait qu'on applique la loi dans toute sa rigueur au prévenu, a été déçu quand les assesseurs se tournent pour accuser son épouse d'être complice. Tout
simplement, parce que, selon eux, la femme n'a pas crié au secours.
La femme a signifié qu'elle a appelé ses voisins, mais ceux-ci, avec le bruit de la la télé, n'ont pu entendre son appel. Les juges ont fait jurer le prévenu sur le Coran, pourtant il
reconnait avoir tenté de violer la femme, et raconté de sottise à son mari. Mais quand ils ont affirmé que la femme est complice de cet acte de viol, nous, les femmes qui étaient dans
la salle étions étonnées. Dans une affaire de tentative de viol, comment peut-on qualifier la victime de complice?
Elle a été amendé à verser 25 000 FCFA. Nous femmes, nous sommes exposées. L'Etat fait semblant de nous proteger, mais en réalité, il ne fait pas ce travail. Quand le pouvoir de l'Etat
est confié aux mafieux pour faire du mal aux femmes. Si une femme, victime d'une tentative de viol ne peut pas se plaindre, comment peut-on assurer sa protection? La justice doit dire
la vérité, mais la justice tchadienne est injustice, sinon l'auteur de la tentative du viol sur la femme, doit aller directement en prison. Mais tel n'est pas le cas, car les juges ont
mis en priorité leurs interêts, au detriment de la sécurité de la femme.
Josephine Bernard