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18 Juin 2011
Les employés de la CIS (Catering International & Services) ont repris du travail cet après midi. La crise qui durait depuis 5 mois ayant débouché sur une grève sèche et illimitée sans service minimum a pris fin. Le bras de fer entre le patronat et les employés a tourné à l'avantage des employés qui, durant les un mois de conflit sont restés soudés. A un moment, avec l'échec de toutes les tentatives de conciliation des autorités locales et surtout la pression des autorités militaires, tout le monde à Komé sauf les travailleurs de CIS a cru que ceux ci allaient plier. C’était sans compter avec le courage et la détermination de ces pères et mères de famille qui ne réclamaient que leur droit et l'amélioration de leur condition de vie, vue la cherté de la vie. Malgré la privation de nourriture et le non accès aux soins pendant la grève, ils ont tenu à montrer qu’il y a des tchadiens qui ne courbent pas l’échine s’agissant de leur dignité. Cette victoire crée un précédent pour tous les employés des autres compagnies qui opèrent sur le site pétrolier de Doba car ESSO TCHAD doit comprendre qu'au Tchad, la loi reconnait aux travailleurs le droit à la grève.
Pour arriver à la signature du procès verbal de la date du 10 juin2O11, il a fallu que le ministre du travail en personne fasse le déplacement de Komé 5 hier matin. A la tête d'une forte délégation, ce dernier a écouté les délégués du personnel et les patrons de la CIS avant de demander aux deux parties de trouver un terrain d’entente. Après d'âpres discussions, il a finalement obtenu d'eux la signature du fameux procès verbal .Comme signe de réconciliation, les délégués et tout le personnel de Komé 5 ont été priés montés dans des bus mis a leur disposition,de sortir du camp avant de revenir.La même chose fut faite à Komé base. Cette grève et la détermination des employés de la CIS est une bonne leçon pour Exxonmobil et toutes les compagnies étrangères installées au Tchad. C’est certes eux qui exploitent le pétrole mais ce pétrole est tchadien.
En fermant les yeux et en voulant faire de l'économie sur le dos de ses employés, CIS a perdu de l'argent car elle s'est faite livrer des denrées périssables qui sont restées dans les camions sans être déchargées, elle a aussi perdu de la clientèle du fait de l'évacuation de ce que ESSO appelle « du personnel non essentiel » et qui est composé de plus de la moitié de l’effectif de certaines compagnies sous traitantes . Esso même a perdu de l'argent du fait de la baisse des activités au niveau des RIGs (machines de forage de pétrole).l'Etat tchadien aussi a perdu. La question que l'on se pose c'est, pourquoi laisser la situation se détériorer avant d'intervenir? Le gouvernement tchadien doit prendre son rôle au sérieux et ne plus laisser faire ces entreprises capitalistes néo-colonialistes.il faut que l'Etat tchadien contrôle sérieusement ce qui se passe sur le site de Doba. Sinon, à quoi sert le machin appelé ministère de l'assainissement publique ?
Christophe Abguet" <abguevara2010@yahoo.fr