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19 Janvier 2013
République du Tchad
Front pour le Salut de la République(FSR)
Dignité – Justice – Développement.
Communiqué N°0005/FSR/BE/2013.
Deby a-t-il réussi à conjurer tout sort dont l’auteur serait l’Armée Nationale Tchadienne (ANT) ?
La grogne partagée par tous les tchadiens à cause de l’injustice, de la gabegie, du mépris, de l’absence des libertés, de la négation du respect des droits de l’Homme et de la démocratie a fini par gagner l’armée.
Rappelons que l’armée, surtout celle ne faisant pas partie de la garde prétorienne, ne bénéficie du minimum de considération qu’en cas de conflit armé. En temps normal, elle est laissée pour compte. Même le salaire qui assure leur gagne pain n’est pas versé de façon régulière. Les officiers et les soldats honnêtes sont alors acculés à se transformés en manutentionnaires (ouvriers tel maçons, menuisiers, manœuvres, agriculteurs, éleveurs etc.).
D’autres peuvent enfreindre la loi et se livrer à des activités prohibées (vol, braquage, holdup etc.).
D’autres encore moins entreprenants sont réduits à la mendicité.
Grosso modo telle est la situation que vit la grande muette. Elle est arrivée à dire que sa patience a des limites. Elle ne peut continuer à prolonger l’endurance. Si elle doit par ailleurs, prendre en compte le contexte général vécu par les tchadiens, elle serait en droit de faire monter d’un cran l’état de grogne.
Paniqué par ce développement, il a tenté de prendre le devant en procédant à une purge. D’où les mesures opérées dernièrement à travers des nominations et des promotions limitées à des fidèles du clan ou à des membres de la famille. Ne dit-on pas qu’à quelque chose malheur est bon. Deby profite de la situation qui prévaut en République Centrafricaine et au Mali pour se débarrasser des éléments qu’il considère dangereux au sein de l’ANT. Par la même occasion, il n’hésite pas à exploiter cette opportunité pour redorer son blason en se présentant comme fréquentable et dont on peut compter avec, pour la défense des régimes aux abois. C’est le cas de la RCA mais également il peut répondre présent dans le cadre d’une intervention au Mali, dirigée par la France afin d’atténuer les griefs que cette dernière n’a pas manqué de lui faire en matière des libertés et de respect des droits de l’Homme.
Dans tous les cas et malgré ces manœuvres diaboliques la grande muette n’a pas dit son dernier mot. Les dernières décisions ne font qu’attiser le sentiment d’humiliation, de mépris et de marginalisation que Deby lui fait subir.
La juste place de l’ANT est d’être aux côtés du peuple tchadien. Elle doit partager sans la moindre hésitation, son bonheur tout comme son malheur. Le devoir de solidarité que le peuple tchadien doit manifester à tous nos frères africains et non seulement aux frères maliens, ne doit pas se confondre avec un rôle fallacieux de vouloir jouer au gendarme de l’Afrique.
L’ANT ne doit sous aucun prétexte accepter qu’on occulte son rôle naturel. A savoir participer à l’émergence d’un Tchad nouveau dans lequel le bonheur aussi bien matériel que moral du peuple tchadien soit garanti.
Tout tchadien qu’il soit civil ou militaire doit se dire une chose, la justice est le fondement aussi bien de la vie que de la morale. Elle conduit à la bonne gouvernance et à l’exemplarité de la citoyenneté.
A cet effet, nous autres tchadiens, sommes obligés de nous donner la main pour sauver notre pays qui est conduit par des aventuriers vers l’abime. Nous devons accepter de consentir les sacrifices nécessaires pour réaliser cet objectif. Car notre dignité en dépend.
Le Front pour le Salut de la République lance un appel solennel à toutes les tchadiennes et à tous les tchadiens sans exception, que nous soyons civil ou militaire afin de mettre un terme à toute tendance aventuriste et à créer les conditions d’une vie normale au Tchad. Celle-ci doit être matérialisée par la justice, la liberté, la dignité et l’égalité qui sont en fait le soubassement de la démocratie et du respect des droits de l’Homme.
Fait à Djimézé-Hamra le 17 janvier 2013.
Pour le Bureau Exécutif du Front pour le Salut de la République(FSR)
Docteur Ali Gaddaye.