De retour au pays après une longue absence, j’étais très content de rentrer dans ma ville Doba la
pétrolière, m’attendant à trouver une ville en plein développement mais ma désillusion a été grande. Je suis tombé des nues. La ville est en pleine décrépitude, je dirais même en régression. Elle
n’a pas du tout profité de la manne pétrolière. Les rues sont pleines de nid de poule remplis d’eau de pluie.
Certaines routes sont devenues des sentiers, le reste étant envahis par les mauvaises herbes. A part
deux ronds-points, le reste ne peut être distingué du sol qui l’entoure que par un monticule de terre. Le problème de l’énergie électrique se pose avec acuité. L’électricité est distribuée avec
parcimonie par secteur aux usagers par une centrale poussive prête à rendre l’âme.
On ne reçoit l’énergie électrique qu’un jour sur deux. Pour résoudre le problème, la STE a amené un
vieux groupe que la ville de Sarh n’en voulait plus et qui a rendu l’âme après deux semaines de travail.
La question que tout le monde se pose est pourquoi la centrale de Kome 5 qui a un excédent de
production ne peut pas envoyer son excédent de production sur la ville comme la raffinerie de Djarmaya l’a fait avec la ville de Ndjamena ? Et pourquoi les 5% alloués à la région productrice
ne peuvent-ils pas permettre d’acheter une centrale digne de ce nom puisque l’énergie électrique est un facteur primordial de développement d’une région. Pour être franc ces 5% ne profitent pas
réellement à la région mais plutôt à certains barons bien places dans des bureaux climatisés a Ndjamena. Le paysan lambda n’a que ses yeux pour pleurer.
Le genre d’investissement privilégié par cet institution est celui dit à fond perdu non réellement
traçable part un auditeur externe. On finance un projet présenté par un soi-disant planteur d’igname à 500.000 frs et on inscrit dans les comptes une valeur de 5.000.000 frs ou plus ce qui permet
de détourner de l’argent.
La surfacturation et les 10% de commission sont un autre moyen d’enrichissement des responsables. Il
est temps de dire halte au massacre et de penser sérieusement au développement de cette région. Le taux de chomage de jeunes de la région est très élevé et les pauvres qui n’ont d’autres
débouchés, noient leur soucis et chagrin dans la bili-bili la bière locale.
zila marie <albertinos1935@hotmail.com>