10 Mai 2012
Selon nos informations en provenance du Tchad, confirmées par les médias étrangers, un soldat tchadien a ouvert le feu, le mercredi matin, vers 10 heures, sur deux militaires français au niveau de la base Sergent Adji Kossei où est basée depuis des décennies l’armée française.
Une source autorisée de l’Ambassade de France à Ndjaména, a déclaré à la presse internationale, qu’un des soldats, a été admis à l’antenne médicale et s’en est tiré et va être évacué pour recevoir des soins intensifs.
Le fait d’envisager une évacuation médicale au militaire français, témoigne la gravité de son état.
Du coup, cet incident a été relayé largement par tous les médias français notamment RFI, France 24 et autres journaux internationaux.
Par ailleurs, une source de la police judiciaire a affirmé que la personne qui a tiré sur les deux éléments de l’armée française, est un militaire tchadien et est arrêté, il se trouve au B2, renseignements militaires.
Dans la soirée, tous les restaurants français à Ndjaména, ont été fermés et des consignes ont été données par les services de l’Ambassade de France au Tchad, aux ressortissants de rester chez eux.
C’est pour vous dire, combien la vie d’un soldat français, est si chère contrairement à des milliers de Tchadiens ou d’Africains qui meurent quotidiennement par la faute de la politique française au Tchad et en Afrique.
Pour de nombreux observateurs, cet acte du militaire tchadien n’est pas fortuit et serait motivé par des considérations politiques.
De deux choses l’une, soit, Idriss Deby veut envoyer un signal aux nouvelles autorités françaises, pour leur dire que si vous m’embêtez, je vais vous pourrir l’atmosphère au Tchad, soit, le soldat tchadien, est lui-même, agacé comme les autres populations tchadiennes, par la présence de plus en plus contestée un peu partout en Afrique de cette armée française, principal soutien à un régime décrié au Tchad.
Ce qui est sûr, quel sort sera réservé au militaire tchadien ?
Si par hasard, il arriverait que ce militaire tchadien soit proche sociologiquement du clan d’Idriss Deby, bénéficiera-t-il de l’impunité comme le font généralement les parents du dirigeant tchadien qui tuent pour rien du tout, leurs propres compatriotes ?
Autant de questions taraudent nos esprits.
En tout cas, le fait que l’identité de l’auteur, soit connue des autorités tchadiennes, ouvre le débat sur la question de l’application effective de la justice au Tchad.
Idriss Deby ne peut donc soustraire la responsabilité de son armée pour imputer l’acte à un quelconque réseau terroriste islamiste dans la sous-région, et réclamer comme d’habitude, le soutien des autorités françaises pour justifier la répression contre les populations civiles désarmées.
Makaila Nguebla