Alors qu’ils n’ont pas encore fini de pleurer le regretté Djimbaye Mianadji, une autre mauvaise
nouvelle viens s’ajouter aux malheurs des travailleurs nationaux.
Ce 23 Octobre, alors que les
travailleurs tchadiens du site pétrolier de Doba attendent de voir si les patrons appelleront a négocier ou s’ils iront en grève
conformément au préavis qui court jusqu’au 27 Octobre, on leur apprend que ABDOU AMADOU, une deuxième victime de l’incendie du puits K 406 a rendu
l’âme.
Cette nouvelle plonge les travailleurs
dans l’affliction et remet leur moral à zéro. Tout le monde se pose des questions et la colère des uns et des autres va crescendo.
Pour la plus part des ouvriers, le
long séjour sanitaire de leur collègue Abdou en Afrique du Sud suscitait de l’espoir .Il se disaient qu’il allait guérir et revenir.
D’autres par contre, avaient des doutes dès le début car pour
eux, si les patrons ne donnent pas de nouvelles du défunt, c’est que le cas est grave. Avec cette disparition c’est à eux qu’il convient de donner raison. « Nous
sommes venu à Komé pour travailler et s’occuper de nos familles. Au contraire repartons auprès des nôtres, tour a tour dans un cercueil, cela n’a pas de
sens ». Ce commentaire de Hassan un collègue du défunt résume le sentiment des autres.
Contactés, le bureau exécutif de PETROSYNAT, le syndicat du secteur
pétrolier dit que la direction des opérations les a appelé pour leur annoncer la nouvelle et à par la même occasion dit que le corps sera rapatrié d’Afrique du Sud dans une
dizaine de jours.
Ce même jour, après une réunion de concertation, PETROSYNAT mis
en place une cellule chargée de réfléchir à l’organisation des obsèques Abdou Amadou, deuxième martyr du champ pétrolier national. Un compagnon tchadien brulé vif et mort parce
que longtemps les risques furent minimisés et la vérité elle, cachée aux travailleurs. « Si c’est un blanc qui est mort, c’est chaque jour que les medias internationaux en
parleront. Comme c’est des tchadiens, personne n’en parle ». C’est révoltant dixit un délégué du personnel
C’est dans ce contexte de douleur et de frustration que le bureau exécutif du
PETROSYNAT convoque une A .G pour le vendredi 26 Octobre, a un jour de la grève.
Du coté de l’Etat, c’est silence radio.
Personne n’ose s’intéresser a la situation. Certainement que les autorités attendent que la situation pourrissent avant d’intervenir comme d’habitude. Même l’inspecteur du travail du Logone
Oriental n’a pas été saisi par les directions concernées. Cela prouve à suffisance combien ces compagnies manquent du respect à l’Etat tchadien.
En principe, dans les relations employés –employeurs, c’est la partie accusée qui se déplace vers les mécontents. Or
jusqu’ici, à part la volonté de PETROSYNAT, le patronat lui ne fait rien pour éviter le pire .Il ya une sorte de calme qui règne en ce moment.
Mais ce calme ressemble au fil des jours au vent qui annonce la tempête.
Abgue Boukar Christophe