31 Janvier 2013
Mahamat Ali Moustapha, le recteur réhabilité dans ses fonction par le désormais ex-ministre de l'enseignement supérieur Mackaye Taisso, ingurgite mal, très mal le
départ de ce dernier du gouvernement.
En effet Mackaye Taisson, de retour de la fête de Biltine, s'est arrêté à l'UNABA pour installer ou plutôt réhabiliter au vu et au su des misérables
enseignants que Mr Mahamat Ali Moustapha (MAM), suspendu par le gouvernement pour avoir détourné 400.000.000 de nos francs, est bel et bien leurs boss et ce quoi qu'il ait fait.
Cependant ce qui a laissé pantois plus d'un a été le comportement et le langage très policier de Mackaye vis-à-vis de ses collègues enseignants. Ce jour là,
Mackaye le ministre était devenu Mackaye le CB (commandant de brigade). Utilisant la rhétorique propre à nos CB qui sèment la désolation dans les campagnes tchadiennes, il insultait, il
humiliait, il menaçais sans s'essouffler les enseignants à tel point qu'un des enseignants s'est agenouillé et juré devant le ministre qu'il n'a rien fait.
Ce jour là, les enseignants, touchés dans leur dignité et dans leur amour-propre, se souviendront pour longtemps. Tout ça pour protégé son ami MAM.
Après le passage de Mackaye à l'UNABA, MAM se sentait tout puissant. Il a exulté sa joie, jubilé sa victoire et a juré de faire le nettoyage de l'UNABA des sangsues
(terme employé par MAM pour désigner les enseignants qui jouissent d'une certaine indépendance d'esprit et qui n'adhèrent pas aux causes du recteur). La première action de MAM a été de donner un
coups de grâce à cet enseignant, cité plus haut, qui a juré qu'il n'a rien fait.
Ceci étant, la joie du recteur MAM sera de courte durée car c'était sans compter sur le caractère probabiliste de l'entrée ou départ d'un gouvernement au
Tchad.
Le 21 janvier, la nomination de Joseph Dadnadji comme PM a été la nouvelle qui a plombé l'ambiance de MAM. Son protecteur Mackaye pourrait sauter et il
faut tout faire pour sauver le soldat Mackaye. Il s'est dirigé dare-dare vers N'djamena afin de s'enquérir de la situation avec les autres membres de son réseau et mobiliser les meilleurs
marabouts de N'djamena. L'inquiètude et les affres du suspens deviennent perceptibles chez MAM. Ce qui doit arriver arrivera. Et boom!
Le 26 janvier 2013, au journal du 14 heure, le suspens tombe. Mackaye, le ministre n'y est plus dans la liste du gouvernement. Pour mettre ses idées en ordre, MAM
est allé se réfugier dans le petit coin. C'était le début de la déprime. En fait c'était le deuxième jour le plus déprimant de MAM (le premier étant le jour où l'ex PM Nadingar a prononcé sur les
antennes nationales que MAM est suspendu pour surfacturation).
Le recteur de l'unaba MAM, l'euphorique, gai, tout puissant et intouchable il y a quelques jours, est devenu subitement dépressif, triste, affaibli mais aussi
vulnérable. Mécontent de lui même et de tout le monde, il rage, il râle. Après deux jours de descente aux abysses, MAM s'est dit de continuer à se battre pour sauver les meubles qui restent
(son poste à UNABA). Pour cela MAM a décidé de mobiliser sa troupe…pardon son troupeau. Il passa un coups de fil à Abéché pour faire l'inventaire de son troupeau, de ses inconditionnels affidés.
Il a fait cela pour que sa troupe réclame qu'ils sont co-auteurs d'un article non signé écrit de bout-en-bout par MAM himself, il y a plus d'un mois. Après ce signal, ces moutons de
Panurge…oh de MAM ont constitués une liste publiée récemment sur ce blog. Il faut les comprendre car pour avoir un bon pâturage, le troupeau doit suivre les ordres du pâtre.
Cependant, comme chez tout chef injuste, sa troupe est trop homogène pour être publier au joyau de la blogosphère tchadienne. Cette liste ressemble plus à celle
d'une horde de bacheliers de la série A/arabe d'abéché qu'une liste représentative des enseignants d'une université tchadienne. C'est pourquoi MAM a chargé le très loyal secrétaire général pour
rendre cette liste hétérogène. C'est ainsi que le nègre de service, fidèle à lui-même, s'abdiqua et trouva 4 ou 5 enseignants ayant des noms à connotation sudistes. Ainsi le tour est
joué.
La paranoïa et la panique poussent MAM à faire des choses aussi insensées que ridicules. Au lieu de tirer des leçons de ses différentes mésaventures, il continue
tête baissé telle une autruche dans un combat perdu d'avance.
Quoi qu'il en soit, une chose est sure, la peur a changée de camp. De la panique des enseignants on est passé à la panique de MAM. Certains dirons وتلك الأيام
نداولها بين الناس, d'autre dirons l'arrogance précède la ruine et l'orgueil précède la chute (Proverbe 16:18), moi je dirais que je t'avais prévenu. Maintenant il faut boire le calice jusqu'à la
lie.
Ahmat Ngarambaye