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28 Février 2010
La situation du Tchad
Le Tchad est placé parmi les 10 pays les plus pauvres de la planète terre. Selon l'Indice de développement humain (IDH), publié par le PNUD, le Tchad est placé 165° sur 175. Les indicateurs
ci-dessous illustrent à suffisance cette situation :
- 54% de la population tchadienne vit en dessous du seuil de la pauvreté fixé à 2 $ us; la plupart dépensent environ 0.53 ? par jour dont 0.38 pour la nourriture, le reste pour les loisirs, les
soins médicaux, l'habillement etc.
- 1% de la population a accès à l'énergie électrique ; et 29% ont accès à l'eau potable ;
- 90 des maisons d'habitation ne résistent pas aux intempéries parce qu'elles sont construites en matériaux non durables ;
- 6 tchadiens sur 10 accusent un retard sensible en matière de longévité, de santé, d'éducation et de bien-être ;
- Le PNB par tête d'habitant qui est d'environ 200 dollars américain, est l'un des plus bas au monde.[1]
Au Tchad, les veuves, les divorcées, les précocement mariées, les mariées par force, les filles mères, les femmes handicapées, les femmes des polygames sont dans des circonstances
particulièrement difficiles.
Comme l'Afrique, notre Pays le Tchad vit et continue encore à vivre dans cette situation de paradoxe où les ressources naturelles sont immenses et les conditions de vie des populations sont
déplorables.
Pour exploiter le pétrole du TCHAD, le Gouvernement a convaincu tout le monde même la Banque Mondiale, en disant que c'est un « projet modèle » qui respectera l'environnement, les droits de
l'Homme, l'information sera transparente et les ressources devront contribuer à la réduction de la pauvreté.
La Banque Mondiale a donné son accord ; la population a cru à ce projet.
Depuis le 10 octobre 2003, le TCHAD, notre Pays est entré dans le cercle des pays producteurs de l'or noir. Mais que constate-t-on ?
De 300 puits prévus, nous sommes à plus de 1500 puits forés. Les conditions de vie des populations riveraines sont devenues pires qu'avant l'exploitation du pétrole. En plus, certains paysans ont
perdu leurs terres, leurs arbres fruitiers plantés et entretenus pendant des années. Les conflits fonciers et sociaux sont de plus en plus fréquents entrainant régulièrement de pertes en vies
humaines. Les valeurs de solidarité et d'entraide disparaissent au profit de l'individualisme. Les mours sont foulées au pied. La corruption a gagné le cour des gens. La prostitution, surtout des
jeunes va galopante et fait peur !
Dans cette situation, la famille est la première victime avec des situations telles que : les divorces pour des raisons non fondées, une augmentation du taux d'infidélité, des conflits de
compétence entre les parents, la démission parentale.
L'Absence de planning familial apparaît de plus en plus comme l'une des principales cause de la misère en Afrique en général, et au Tchad en particulier. Fidèles à des traditions ancestrales, des
millions d'hommes et de femmes continuent de considérer l'enfant comme une richesse en soi, même sans un minimum de formation, crevant de faim, ne pouvant prendre sa part de la joie de vivre ni
contribuer un tant soit peu au bien être collectif. En clair, un tel enfant est un parasite, un poids mort, pire : un élément perturbateur que des parents irresponsables (parce qu'ignorants) ont
introduit dans la société en croyant l'enrichir.
Une société ou une communauté ne peut compter sur son poids démographique que lorsque chacun de ses membres est un homme ou une femme valide, tant physiquement que du point de vue
moralo-intellectuel. Alors comment faire admettre la nécessité de la limitation des naissances (aux possibilités réelles de la famille) à des femmes en grande partie illettrées ou prisonnières
des superstitions et croyances erronées ? Là se trouve la problématique à la quelle se confronte la pastorale familiale dans nos diocèses.
La situation de guerre qu'a connu le pays et la crise économique et sociale dans laquelle se débat notre pays, ont fait que la femme tchadienne est devenue la première responsable de la famille,
prenant ainsi la place de l'époux souvent sans revenus, exilé ou enrôlé dans les organisations politico-militaires. C'est le cas également des veuves dont les époux sont morts dans les maquis ou
pour d'autres causes.
Quant aux revenus pétroliers, au lieu de contribuer à la lutte contre la pauvreté, ils ont servi à l'achat des armes, alimentant ainsi les interminables conflits.
Une fois encore, le pétrole au lieu d'être une bénédiction pour tout un peule, est devenu malheureusement, une malédiction pour l'ensemble de la population tchadienne.
Les entreprises qui exploitent le pétrole ne respectent pas les droits de la population riveraine. Elles font très mal les compensations communautaires. Conséquence, les compensations n'ont
nullement contribué à l'amélioration des conditions de vie des communautés.
Face à cette dérive, nous sommes en droit de nous poser cette question : « à qui appartiennent les ressources naturelles d'Afrique ? »
Si, les ressources appartiennent seulement aux dirigeants et aux compagnies extractives, l'Eglise doit se taire ! Mais si les ressources naturelles appartiennent à l'ensemble de la population,
une intervention de l'Eglise s'impose. L'option préférentielle pour les pauvres, les marginalisés et les délaissés devra être à la base de cette intervention.
A ce propos, une intervention de l'Eglise Catholique en faveur de l'Afrique s'impose !.., ou par le biais de nos Evêques d'Afrique, ou par le Saint Père en personne :
2. APPELS
Nous vous exhortons à lancer un appel pressant aux gouvernants d'Afrique pour que :
- les ressources naturelles appartiennent aux peuples d'Afrique et elles leur sont destinées en totalité pour assurer leur bien-être;
- ils ne sont que les gérants du Bien Commun des peuples d'Afrique ;
- les contrats doivent être négociés et signés en tenant compte des intérêts exclusifs des populations en général et de celles qui sont affectées en particulier;
- les revenus ne doivent être utilisés que pour les biens des compatriotes et cela dans la transparence la plus totale en vue de leur épanouissement;
- les détournements des biens de nos populations
Source: Agence MISNA