Vingt-quatre, c’est le nombre d’agents de la santé qui,
affectés à Bardaï en mai dernier, n’ont pas reçu un seul mois de salaire. Ces fonctionnaires de l'Etat vivent le calvaire ! Quand ils veulent venir à N’Djamena pour suivre leurs papiers,
les autorités s’opposent ! Leur porte-parole, sur FM Liberté, une radio locale basée à N'djamena, la capitale, a résumé leur calvaire. Il a dit qu'à bardaï, tout coûtait les
yeux de la tête et que rien ne s’obtenait avec un billet de cinq cents francs. Avant d’ajouter que, si vous présentez un billet de deux mille pour une marchandise qui fait la
moitié, les commerçants refusent de vous remettre votre reliquat ! Ces prisonniers d’une autre nature, fonctionnaires de l’Etat, précisons-le, disent qu’ils sont obligés d’aller
travailler chez des particuliers (aux quartiers donc) pour gagner de quoi en survivre. Ils se sont rapprochés du gouverneur, en vain. Mais, ils ont appris que les militaires sont bien
pris en charge par.... l'Etat ! Pour avoir dénoncé leur maltraitance sur les antennes d’une radio que hait Déby, ne risquent-ils pas douze mois de prison avec sursis et un million
d’amendes pour incitation à la haine ?
En tout cas, ceci n’est qu’une face visible du nord, un calvaire pour les fonctionnaires
tchadiens. Certains y ont perdu leur vie. D’autres l’ont fui carrément pour avoir le salut. Voilà pourquoi bon nombre d'agents de la fonction publique ne veulent pas s’y rendre. Voilà
aussi pourquoi le pouvoir y affecte tous ceux qui l’emmerdent. N'est-ce pas vrai Eric Topona ? Voilà également l’une des raisons d’une forte mobilisation pour que ce régime soit bouté
hors du Tchad. Les Tchadiens doivent comprendre la nécessité d’une forte coalition contre Idriss Déby Itno et les siens. C’est en effet tout le monde qui souffre de leur système
odieusement malsain. Musulmans, chrétiens, animistes, qu’ils soient du nord ou du sud, de l’est, du centre ou de l’ouest, tout le monde est
interpellé.
Correspondant du blog de makaila