21 Mai 2010
Tel est le Tchad. Il y a la guerre. Il y a les divisons, viscérales, insurmontables. Il y a des hommes, barbares, sans foi ni loi. Il y a des veuves, des orphelins, se multipliant sans cesse comme autant d'étoiles au firmament de l'affliction. Il y a une image déplorable, faite de conflits et de terreur, de haine et de gabegie. Mais au milieu de toute cette horreur, il y a un espoir, un message, une aurore nouvelle qui viendra éclairer sans concession nos travers et nous permettra de les surmonter. Ce message, ce cri de l'Homme bon, cet appel de l'amour humain, c'est celui de Mahamat Saleh HAROUN à travers son nouveau film intitulé « L'homme qui crie ». Un nouveau témoignage sur le Tchad qui est appelé à connaître un retentissement mondial puisqu'il est actuellement en compétition pour la Palme d'Or au plus prestigieux des festivals de cinéma, le festival de Cannes. Quatre ans après « Daratt saison sèche », prix spécial du jury à la Mostra de Venise, Mahamat Saleh HAROUN enfourche à nouveau son cheval de bataille favori, à savoir les rapports conflictuels entre père et fils sur fond de condensé des différentes guerres civiles qui se sont déroulées au Tchad ces quarante dernières années. Toujours tout en sobriété et en retenue, avare de dialogue pour laisser place à l'évidence implacable des actes, le réalisateur tchadien originaire d'Abéché nous livre un véritable chef d'œuvre dans une atmosphère de décadence inéluctable. La haine, l'amour, le désir de vengeance, la jalousie, tout s'entremêle dans ces rapports père-fils que Mahamat Saleh HAROUN montre à l'écran avec tant de virtuosité.
Cette peinture originale de la société tchadienne ne saurait nous laisser indifférent et par le biais de son génie, Mahamat Saleh HAROUN ne pourrait mieux faire pour rendre la fierté à un peuple tchadien qui, trop souvent, n'a eu l'occasion de voir montrer une image positive de la nation à l'étranger. C'est donc fait avec l'arrivée d'un réalisateur national au panthéon des plus grands du cinéma mondial, aux côtés de Steven Soderberg, Francis Ford Coppola et autres Steven Spielberg. Ainsi, ce n'est pas sans émotion que l'association Move4Chad salue le travail exceptionnel de Mahamat Saleh HAROUN et de toute l'équipe du film qui ont su rendre ses lettres de noblesse au cinéma africain plongé jusqu'alors dans une léthargie qui aurait pu lui être fatal. Par ailleurs, Move4Chad s'associe au message de paix porté par le réalisateur de son film et appelle à que d'autre tchadiens puissent s'associer à notre héros national, devenant ainsi des ambassadeurs de paix, afin qu'ait lieu une véritable réconciliation au Tchad et que soient définitivement abhorrés les divisions politiques, ethniques et religieuses. Move4Chad salue ici un grand du septième art, qui au-delà des maux dont souffre le Tchad, a su exposer dans ces films les différentes facettes de la société tchadienne et mettre en exergue la force de caractère des tchadiens ainsi que leur dignité et leur respect ineffable d'autrui. C'est grâce à de tels porte-paroles que le Tchad saura trouver sa place sur la scène internationale et pourra mobiliser tous les hommes et les femmes de bonne volonté de part le monde soucieux de mettre fin aux souffrances de notre peuple et de lui permettre d'atteindre la prospérité qu'il recherche depuis si longtemps.
Mohamed Saleh IBNI OUMAR
MOVE4CHAD