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15 Août 2011
L’OTAN s’enlise en Libye
Voici bientôt six mois que l’Organisation de Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) est dans la danse en Libye et ne sait sur quel pied y danser. Kadhafi résiste et il a prouvé à l’occident colonialiste qu’il n’est ni Nasser et sa guerre israëlo arabe du 5 au 10 juin 1967, ni Annouar Assadate et sa guerre du 6 au 20 octobre 1973 ou bien Saddam Hussein de l’Irak qui s’est laissé immoler le jour de la fête d’Al Aïd.
Le guide de la révolution libyenne est un homme fier de lui, et j’ai la conviction qu’il sortira la tete haute, car le 15 avril 1986 déjà, le président des Etats-Unis, Ronald Réagan avait bombardé son palais et il est resté invulnérable, il crache les balles, dit-on. Ce qui est bizarre pour certains pays, la défaite de leur armée ne leur sert pas de leçons. Voici quelques rappels historiques pour la mémoire du président Nicolas Sarkozi et Barack Obama. Selon l’émission TV5 du 15 avril 2000, intitulée : 24 heures sur Hanoï, la chute du Dien Bien Phu survenue le 7 mai 1954 fut une hécatombe pour l’armée française. Ce bilan donné par le Commandant OPS est de trois mille Français tués, huit mille prisonniers et 5000 blessés.
Quant à la première puissance mondiale, les Etats-Unis , malgré son potentiel militaire, économique et humain a été défaite le 30 avril 1975 à Saïgon, capitale du Sud Vietnam à l’époque. Le Sénateur Mac Ken déclarait : « c’est le mauvais camp qui a toujours gagné la guerre ». Le bilan, selon la RFI, du 1er mai 1975 est le suivant : Deux cent mille milliards de dollars dépensés, soixante mille Américains tués et le camp adverse aurait perdu plus de trois millions de martyrs tombés sur le champ de bataille. Ce qui est important dans une guerre, c’est la victoire et le Vietnam de Hô- Chi Min fut un exemple pour le mouvement de libération dans le tiers-monde.
Alors que le camp de Dien Bien Phu venait de s’écrouler comme une colonne de cendres, en Algérie, le 1er novembre 1954, le FNL déclenche la guerre contre les colonialistes français. Ce fut une guerre atroce qui aurait causé la perte : 1500 000 martyrs et le camp de cette armée des rapines coloniales a perdu, 27 500 hommes. Pour faire la paix des braves, une table ronde qui a duré 10 mois a accouché sur un accord dénommé « Accords d’Evian » signés le 18 mars 1962.
Malgré ces défaites humiliantes, l’OTAN vient s’embourber en Libye. Comme lynchage médiatique, cette organisation coloniale se sert de la RFI appelée « Radio des Fausses Informations » par le Front de Libération Nationale du Tchad (FROLINAT) pour déverser des mensonges sur ce qui se passe actuellement en Jamahiriya. L’Occident colonialiste doit savoir que la Libye est au Maghreb. Elle est différente des pays arabes de l’Orient qui n’ont aucune tradition guerrière honorable. L’exemple palpable est celui de deux israëlo-arabe que j’ai cité ci-haut. En dehors de la fanfaronnade, ils n’ont rien. L’OTAN doit faire son examen de conscience en se retirant et laisser les Libyens résoudre leur cuisine politique. Dans la Charte de l’ONU, ce sont eux, les Occidentaux qui ont écrit en lettre d’Or « la non ingérence dans les affaires d’un pays membre ». Et ils tirent le plaisir aujourd’hui de violer ce serment. Pour mémoire, le président français , le général De Gaule avait aussi violé cette charte en reconnaissant la sécession du Biafra du Nigéria, un pays souverain, un membre de l’ONU et de l’OUA. Après une guerre très meurtrière de 3 ans et demi, cette rébellion du Biafra fut écrasée militairement. Concernant ce drame, certains chefs d’Etat dont Houphouët Boigny de la Cote d’Ivoire, Oumar Bongo du Gabon, Maurice Yameogo de la Haute Volta (actuel Burkina Faso), Julius Nyéreré de la Tanzanie, Hasting Banda du Malawi, Kenneth Kaunda de la Zambie. Le président tchadien N’Garta Tombalbaye a systématiquement refusé de reconnaitre le Biafra malgré les instructions du locataire de l’Elysée qui était le général De Gaule à cette époque. Cette position courageuse de notre président lui avait valu un grand hommage de la part du général Yakubu Gowon, président du Nigéria qui disait : « C’est grace au président N’Garta Tombalbaye que la sécession du Biafra fut vaincue. Je regrette qu’une affaire politique soit reglée par une solution militaire ». C’était le 13 avril 1975, le jour de l’assassinat du père de la Nation tchadienne que le président Yakubu Gowon a fait cette déclaration (lire le carnet de bord de Christian Deleusse au CEFOD).
L’OTAN n’avait joué un rôle néfaste dans la crise congolaise en 1960. Sous prétexte de défendre la légalité au Congo Kinshasa, l’ONU avait dépêché son secrétaire général Dag Hammarshold en mission dans ce pays. Celui-ci pour plaire à la Belgique, un Etat membre aussi de l’OTAN, dépêche uniquement les forces des pays appartenant à cette organisation pour mieux orchestrer l’assassinat du Premier ministre Patrice Lumumba. Des chefs d’Etat charismatiques comme Krumah, Nasser, Sékou Touré, Modibo Keita, avaient conseillé à Lumumba de refuser ces forces, mais hélas peine perdue, la conspiration est à son terme. Lumumba fut assassiné le 17 janvier 1961 sous l’œil inquisiteur de l’OTAN. Le secrétaire général de l’ONU n’a pas levé le petit doigt pour sauver la vie du chef du gouvernement légal du Congo, au contraire par des manœuvres artificieuses et dilatoires, il a participé à cet assassinat ignoble et odieux. Aujourd’hui, l’OTAN intervient en Libye pour, dit-il, protéger la population libyenne contre le colonel Khadafi. Drôle de scénario.
Al-Hadj Garondé Djarma