4 Février 2011
COMMUNIQUÉ DE PRESSE Conjoint ACAT-France et Amnesty International Frnce
réf ; SF11 M13 - 3 février 2011
Présence en France du président tchadien
3 ans après la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, la France doit saisir cette occasion pour faire avancer l’enquête
Paris, le 3 février 2011 - A l’occasion d’une visite privée en France du président tchadien, l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT-France) et
Amnesty International France (AIF) exhortent les autorités françaises à demander à Idriss Déby Itno une pleine collaboration dans l’enquête sur la disparition forcée d’Ibni Oumar Mahamat Saleh,
et celle de centaines d’autres personnes.
La disparition de l’opposant politique tchadien est survenue il y a trois ans jour pour jour et, depuis, l’enquête semble piétiner : les témoins les plus importants
n'ont pas encore été auditionnés.
De plus, les autorités françaises continuent de nier avoir des informations sur le sort d’Ibni Oumar Mahamat Saleh. Or, celles-ci auraient été prévenues de sa
disparition le jour même et se sont engagées à plusieurs reprises à faire connaître la vérité.
L’ACAT-France et AIF réitèrent leur demande à l’Etat français de rendre public l’ensemble des éléments permettant l’établissement des responsabilités, notamment par
la mise à disposition de documents et l’audition des responsables diplomatiques et militaires français présents à N'Djamena en février 2008.
Complément d’informations
En février 2008, après l'attaque par des groupes d'opposition armée de la capitale N’Djamena, Ibni Oumar Mahamat Saleh, président du Parti pour les libertés et le
développement et porte-parole de la Coordination des partis politiques pour la défense de la constitution, a été arrêté chez lui et a disparu.
Quatre cent personnes auraient également été victimes de disparitions forcées lors de ces évènements, selon la commission nationale d’enquête tchadienne.
En juillet 2010, faisant suite à la mobilisation de la société civile en France, le Tchad acceptait enfin d'ouvrir le comité de suivi chargé de l'enquête à des
experts internationaux de l’Organisation internationale de la francophonie et de l’Union européenne.
L’ACAT France et Amnesty international France avaient salué cette décision, tout en la jugeant insuffisante pour mener l’enquête à son terme.
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