7 Février 2012
Enseignant chercheur, Alioune Tine a enseigné les lettres à l’Université Cheikh Anta-Diop (UCAD) et la communication au Centre d’Etudes Supérieures et de l’Information (CESTI).
Aujourd’hui, il est l’un des défenseurs des droits de l’homme le plus connu au Sénégal, en Afrique et au niveau international.
Depuis quelques mois, le nom d’Alioune Tine, est associé à une voix discordante liée au projet contesté du Ticket présidentiel que Me Abdoulaye Wade, Président du Sénégal, avait proposé à l’Assemblée nationale pour l’élection présidentielle prévue le 26 février prochain.
Depuis la manifestation historique devant l’Assemblée nationale sénégalaise marquée par le rejet du vote du Ticket Présidentiel et qui a vu naitre le Mouvement du 23 juin, où Alioune Tine en est le coordonnateur, sa personne cristallise sympathie et hostilité.
Pourquoi depuis lors Alioune Tine continue à s’opposer à la candidature de Me Wade pour un 3ème mandat ?
Il faut dire qu’en Afrique, les tripatouillages et les reformes constitutionnels sont devenus le sport favori des dirigeants qui refusent à leur peuple toute voix d’alternance politique.
Alioune Tine qui dirige la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO), s’est toujours montré opposé à toute forme de confiscation du pouvoir par des moyens non légaux.
C’est ainsi que son organisation ne cesse de dénoncer un peu partout en Afrique tout projet politique qui ne reflète pas la volonté populaire.
Les prises de position de la RADDHO dans les contentieux politiques, les crises pré-électorales et postélectorales illustrent la détermination de cette institution à vocation africaine et internationale en matière des droits de l’homme.
Si aujourd’hui, Alioune Tine se dresse contre la candidature de son Président, c’est parce qu’il veut confirmer à l’opinion publique nationale et internationale qu’il n’a pas de préférence pour tel dirigeant ou tel autre en Afrique. Il veut marquer sa distance à l’égard de ceux qui manipulent la Constitution à des fins personnelles.
A supposer qu’ Alioune Tine serait tu sur la candidature de Me Wade au Sénégal ? Que lui diront, les Nigériens, les Beninois, les Tchadiens et bien d’autres africains ?
Il faut donc comprendre sa démarche et éviter d’amalgamer les choses.
Aujourd’hui, la RADDHO est devenue le point des convergences des lésés, des laissés –pour- comptes, des opprimés, des réfugiés, des exilés politiques et de tous ceux et celles qui sont exclus d’une manière ou d’une autre de la gestion sociopolitique de leurs pays.
Le siége de la RADDHO ne désemplit du monde, chaque jour, les gens viennent pour se plaindre lorsqu’ils sont victimes d’injustice.
La RADDHO est aussi et surtout un centre de contestation sociopolitique par excellence au Sénégal et en Afrique. On va même dire qu’elle est le mur des lamentations des Sénégalais et de toute autre nationalité sans distinction de race et de religion.
C’est pourquoi, la RADDHO fait peur aux dirigeants déchus et au pouvoir. Elle est donc la voix des sans voix !
Makaila Nguebla