16 Mars 2013
Quelques agents de renseignement de Me Padaré
Par Vourboubé Pierre
Sitôt entré au gouvernement, Me Padaré a placé quelques têtes dans son viseur, dont celle de M. Saleh Kebzabo. Au fil de ses bêtises, il a transformé tous ceux qui supportent ce vieux briscard de la politique tchadienne en ennemis jurés. Pour les abattre, fort de son argent mal acquis, il a assis un système de renseignement au sein des Moundang. Certaines personnes visées ont été démises de leur poste de responsabilité. D’autres ont été affectées dans des régions plus hostiles. D’autres encore ont dû retourner leur veste pour sauver leur place au soleil des Itno…
Mais, au pays des Itno, rien n’est facile. Autrement dit, la traîtrise ne nourrit pas souvent. Les sycophantes sont si nombreux qu'on ne les satisfait pas tous. Beaucoup ne le comprennent pas ainsi. Aujourd’hui, las d’attendre les retombées de leur traîtrise, beaucoup d’agents de Me Padaré délient leur langue. Ils sont toujours nombreux à accourir vers moi pour dénoncer ceux qui me côtoient dans le souci de colporter sur moi. « Qu’est-ce qu’il vient chercher chez toi ? Fais attention : il est un agent de Me Padaré », me dit-on souvent. « Hier, je t’ai vu avec… Ne sais-tu pas qu’il roule pour Me Padaré ? Toi, tu es dans le viseur de cette vipère. Alors, te voici averti. »
Beaucoup de questions que me posent certains parmi les noms qui suivront vont dans le sens de l’espionnage. Mais, j’ai de la peine à croire que des Moundang se livrent à ce malsain dans le souci d’être responsables dans ce pays. Alors voici, je vous livre quelques noms :
· Taïnon Mada, actuel Maire de Léré. Selon ses détracteurs, grâce à ce jeu, il a pu faire nommer son petit frère au poste de chef de bureau adjoint des douanes à Bongor. Maintenant, il a reçu de Me Padaré la mission de briser l’élan des Moundang qui veulent organiser leur festival à Léré, en avril prochain. Il détiendrait un diplôme de l’ENAM sans avoir fait l’ENAM ! Il est réputé pour deux choses : sa scabreuse gestion partout où il est passé et ses excellents liens avec les féticheurs, étant issu d’une famille chrétienne. Depuis qu’il est à la tête de la Mairie de Léré, ses actions sont rares, ses voyages fréquents !
· Serzouné Patalé, demi-frère de Palou (ex SG des finances). Il a même perdu son poste à l’éducation nationale ! En réalité, Me Padaré le considère comme une marionnette. Quand il veut rire, notre cher ministre l’invite et l’amène quelque part où il lui sert la bière à gogo. C’est tout : dès ses premières gorgées, Serzouné devient un Gaou, un Jean Miché Kankan, un Adama Dahiko. Serzouné Patalé l’a aidé en espionnant ses amis et parents, sans y récolter une thune. Avant, il signait ses commentaires avec ce pseudonyme : « Lassim ». il m’amusait bien avec ses tares. Depuis que j’ai corrigé ses fautes de français, il a rangé sa plume. Maintenant, selon des sources bien renseignées du cercle, il en veut à Me Padaré pour n’avoir pas pu lui éviter des jours lugubres d’un petit enseignant tchadien.
· Yacoub Pazimi, agronome formé dans le froid de l’ex-URSS. Il est aigri par sa traversée du désert après ses responsabilités au PRADEL (Projet d’Appui au Développement Local). Il a rallié le MPS avec fracas dans le souci de se faire une place au soleil. Hélas, rien ne vient ! Il broie du noir. Il boit comme un Polonais et passe tout son temps à décrier la gestion des gens de son ministère. Ses amis murmurent qu’il est un peu toc-toc.
· Korta Blaise : est mal vu pour avoir conseiller à son mentor de considérer le point de vue des membres de la communauté moundang à leur égard. Korta n’a plus accès au cercle des plus fidèles agents de renseignement de notre cher ministre.
· Sadjo, proche de Dr Patalet (le pédiatre). Il est branché sur la famille Kebzabo, à cause de ses entrées faciles au domicile de ce dernier. C’est tous les soirs qu’il rencontre son maître (dans un débit de boissons, Le process, semble-t-il) en vue de lui rendre compte des informations glanées ça et là au cours de la journée. Pour l’instant, il ne se compte que des petites enveloppes et de la bière qu’il ingurgite dans le sens d’oublier les soucis que lui causent ce sale boulot.
· Tamibé, beau-frère de Me Padaré (petit frère d’Eugénie, première des cent femmes de notre ministre). Tamibé vient aussi de mordre la poussière : il reproche à son beau-frère de ne lui avoir pas trouvé un emploi. « Pourtant, il a demandé mon CV en même temps que ceux des autres ! » s’étonne-t-il. Maintenant, il passe tout son temps à dénoncer les gens qui sont à la solde de son mentor. Depuis quelques semaines, las d’attendre, il est reparti à Léré où il reprendra du service dans le pistage des fraudeurs !
· Dihoulné Wabeuh, cousin de M. Kebzabo ! Sa traîtrise lui a rapporté le poste de délégué des microcrédits pour la promotion de la femme et de la jeunesse du Dar Sila. Mais, pour être actif dans le colportage, on le voit plus à N’Djamena qu’à Goz Beida !
Cette liste n’est pas exhaustive. Un des frustrés a promis me citer d’autres noms.
A suivre donc.