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2 Février 2012
Réaction à propos de la démission du Dr LEY-NGARDIGAL Djimadoum, du Conseil National pour le Changement et la Démocratie (CNCD).
Au-delà de toute autres considérations, de quelque ordre que se soit, le retrait d’un membre d’un ensemble, quelque soit son poids au sein dudit ensemble, constitue une perte non seulement très regrettable, mais aussi très douloureuses en ce sens qu’elle signifie, dans une certaine mesure, un échec au moins partiel de l’ensemble tout entier. Du moins, ce départ serait ainsi ressenti par les personnes animées d’un honorable idéal. Et donc, je pense franchement que cette démission portera un préjudice difficilement réparable pour le CNCD.
Ce qui fait mal, est qu’il s’en trouverait des individus au sein même du CNCD qui vont certainement applaudir ce départ (c’est déjà fait) pour des raisons très malicieusement subtiles. Je n’ai jamais pu m’accommoder avec cet état d’esprit d’un certain nombre de tchadiens, pour ne pas dire c’est, en fait, l’état d’esprit le plus partagé en milieu politique tchadien.
Oui, malheureusement, il se trouve que cet état d’esprit ou ce comportement est la chose la mieux partagée au sein de la soi-disant classe politique tchadienne; qu’elle soit celle qui compose avec le régime ou celle dite de la « résistance nationale ».
Mais, en ce qui nous concerne, au Conseil d’Action Révolutionnaire, une démission fait énormément mal; quelque soit son motif. Une tête en moins c’est quand même un apport en moins, aussi minime soit-il. Que dire, alors, qu’il s’agit du départ d’un grand Résistant comme Dr Ley-Ngardigal Djimadoum.?
Cette démission fait d’autant plus mal que, de manière générale, les raisons ou les motifs de ces démissions que ce soit du CNCD ou ailleurs, sont très identiques dont, entre autres, les échecs successifs des mouvements de contestations populaires qui sont dus en grande partie à cause des raisons énumérées dans la lettre de démission de Dr Ley-NGARDIGAL Djimadoum.
Nous n’apprenons donc jamais. Ce que le Dr Djimadoum a énuméré comme manquement ou comme incohérence dans la gestion de la toute nouvelle structure de l’opposition en exile est ce que tout le monde a toujours reproché et aux dirigeants et aux membres des mouvements des coalitions, et même des « contre-coalitions », des tchadiens.
Les hommes politiques tchadiens, s’il faudrait les appeler ainsi, ressemblent, par leurs actes, beaucoup plus à des chefs des bandes de mafiosi ou, au meilleurs des cas, d’hommes d’affaires véreux pour qui la « réussite n’a point d’odeur ». Tout leur génie est mis à contribution pour leur ascension politique personnelle en utilisant des méthodes plus viles les unes que les autres comme la diffamation, la médisance et tout ce qui a trait à la fourberie et mêmes les chantages les plus ridicules pour vous faire taire. J’ai personnellement assez subit leurs hargnes tout à fait incompréhensibles envers ma modeste personne pour la simple raison que j’essaie d’empêcher de tourner en rond (j’y reviendrai).
Et donc, pour ces raisons ou d’autres encore non moins viles, ces « résistants », qui sont pour la plupart d’aucune heure, ne cessent de noyauter les actions des patriotes parce qu’ils trouvent que leurs intérêts ne sont pas pris en compte. Ces individus que la providence a voulu qu’ils soient des leaders des mouvements de contestations populaires parmi les leaders, ne se sont jamais sentis concernés par les préoccupations du peuple.
Cette nième démission de la part d’un des membres fondateurs du CNCD prouve donc à suffisance que le malaise qui couve au sein de cette organisation est du aux mêmes problèmes qui ont été la cause de la dislocation de plusieurs autres mouvement avant lui dont le FUCD de Mahamat Nour Abdelkerim, de l’UFDD et par la suite l’AN su général Mahamat Nouri et le dernier en date l’UFR de Timane Erdemi.
Comme ses prédécesseurs, le CNCD est truffé de toutes les « mauvaises volontés ». La coordinatrice, que personnellement je respecte beaucoup, est entourée de tous ces gens qui, après avoir remis de leurs propres mains leurs armes aux soudanais, viennent encore imposer leur expérience d’échecs à sa direction. En tout cas, c’est cela que tous les observateurs imaginent et constate d’ailleurs.
La coordinatrice a été donc vite prise en otage par les adeptes de la pensée unique et des nostalgiques des régimes dictatoriaux qui se sont succédés au pays et, de ce fait, l’organisation a été déviée de sa mission première, celle de regrouper et de servir de plate-forme à l’opposition plurielle.
Les observateurs ont du constater la ligne déviationniste de la coalition dès les premières sorties de certains de ses leaders. Un amalgame total des points de vue, de prises de positions politiques, d’appréciations et même d’ambitions politiques (j’y reviendrai aussi).
Question : à quand la formation, au Tchad, des coalitions politiques selon des critères d’ordre idéologique?
Albissaty Saleh Allazam