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24 Avril 2011
En ma qualité de citoyen tchadien en exil au Sénégal, je me fais le porte-parole du peuple tchadien qui subit depuis 21 ans
une redoutable dictature militaire menée par Idriss Deby et son clan, afin de lancer un appel de détresse à l’opinion publique sénégalaise, à la
société civile, aux politiques, à la communauté africaine et internationale dans sa composante globale pour jeter un droit de regard sur le drame du peuple tchadien opprimé.
C’est avec une indignation générale que les Tchadiens sont étonnés par l’indifférence de l’opinion publique internationale sur la situation tragique dans laquelle, le régime d’Idriss Deby a plongé le pays dans l’abîme.
Arrivé au pouvoir en 1990, par des moyens armés, Idriss Deby, qui était à l’époque à la fois Chef d’Etat-major et conseiller militaire de l’ancien régime d’Hisseine Habré, a su s’imposer à son peuple et à la communauté internationale par des pratiques pseudo-démocratiques. Depuis lors, Idriss Deby reste soutenu et aidé tout au long de son règne, grâce à la mansuétude de la France dont la politique tchadienne fait l’objet des vives réprobations aussi bien dans l’opinion française qu’africaine.
C’est dans ces conditions calamiteuses et douloureuses ambiantes au Tchad, que le peuple de ce pays, écrasé par le poids de l’injustice sociale, de la misère, des atteintes indéniables des droits de l’homme, de l’exclusion, de mal gouvernance politique et économique, refuse de cautionner la prétendue élection présidentielle du 25 avril 2011, qui ouvre la voie à toute succession monarchique et à une présidence à vie de cet homme contesté à grande échelle par les populations.
Au Tchad, l’armée est loin d’être nationale et républicaine, elle st à majorité illettrée et clochardisée par Idriss Deby. Les militaires tchadiens qui ne sont issus de son clan, sont réduits à la mendicité. Il vous suffit de faIre un détour à Ndjaména et au Tchad, pour s’apercevoir.
La Garde républicaine constituée essentiellement de son groupe ethnique, mieux équipée, payée et alimentée, jouie d’une impunité absolue. Elle est au dessus des lois de la république et obéit aux ordres hiérarchiques venant que d’Idriss Deby.
L’opposition démocratique est décapitée, par la disparition cruelle et abjecte de l’un de ses leaders en l’occurrence le Dr Ibni Oumar Mahamat Saleh, universitaire et éminent professeur de mathématique, enlevé par les gardes prétoriennes d’Idriss Deby en 2008 chez lui, il n’a plus réapparu depuis lors.
Les membres de la société civile et les journalistes sont traqués et réduits au silence par les agents de service de renseignement dénommé : l’Agence Nationale pour la Sécurité(ANS), police politique répressive du régime tchadien.
Aujourd’hui, toutes les voies du changement politique et démocratique au Tchad, sont hermétiquement verrouillées par le régime en place, fortement militarisé.
Les Tchadiens vivent des quotidiens lamentables voire difficiles et des lendemains incertains dans un huis clos international total, car, personne ne vole à leurs cris de détresse face à un pouvoir qui use et abuse de leur patience.
Le but de cette réflexion interpellatrice, est d’éclairer l’opinion publique sénégalaise, africaine et internationale pour une réaction urgente et immédiate en faveur du peuple tchadien qui croupit sous une tyrannie militaire.
Aujourd’hui, la question se pose en termes de principe d’ingérence démocratique et humanitaire pour sauver les Tchadiennes et Tchadiens dont les voix restent inaudibles à l’échelle africaine et internationale.
Makaila Nguebla