29 Février 2012
bdel Kader Baba Laddé : Notre mouvement est là. Personne n'est parti de notre position. Là où nous sommes, nous ne sommes pas très loin du Tchad. Nous nous préparons. On s'organise et nous allons répondre à leur attaque.
RFI : Certaines sources affirment que vous êtes au Soudan ?
A.K.B.L. : Nous ne sommes pas au Soudan. Qu'est-ce qu'on va aller chercher au Soudan ?
RFI : Vous avez commis toute une série d'exactions en Centrafrique (*). Vous avez pris des gens en otage. Est-ce que vous le niez encore aujourd'hui ?
A.K.B.L. : Notre mouvement n'a fait que ramener la paix et la sécurité en République centrafricaine. C'est un point, un trait ! Nous ne reconnaissons aucune exaction sinon ce sont des bandits qu'on a mis en déroute. Nous nous sommes retirés de notre fief parce qu'on a vu les bombardements pas seulement contre nos positions mais contre les civils, qui ont connu des morts, des civils, ce ne sont pas les combattants du FPR [qui ont été tués, NDLR]. Les gens sont dans la brousse. Ils meurent de faim. Ils meurent de soif. C'est pourquoi on a accepté de se retirer. Notre mouvement est là, toujours en groupe.
Maintenant, l'objectif du FPR est de renverser les deux régimes : le Tchad et la Centrafrique. [François] Bozizé a ses propres ennemis, a ses propres rébellions. Nous allons soutenir toute rébellion centrafricaine responsable qui pourrra renverser le régime de Bozizé.
RFI : Il y a beaucoup de menaces dans vos propos...
A.K.B.L. : Ils nous ont menacés. Nous allons aussi les menacer.
RFI : Ce sont des menaces d'un homme qui est en fuite !
A.K.B.L. : D'abord, nous, en brousse, c'est déjà chez nous ! Vous savez qu'après tout, nous sommes des nomades, bien à l'aise, on ne craint rien.
RFI : Aujourd'hui, qu'est-ce que vous demandez concrètement ?
A.K.B.L. : Nous, côté FPR, il faut absolument l'ouverture d'un dialogue, avec le gouvernement tchadien et tout le monde comprenne que nous voulons la paix et que nous défendons notre cause. Nous n'avons plus peur. Si on est déjà attaqué, que notre population est attaquée, de quoi peut-on avoir peur ? Le FPR est bien organisé, bien structuré. On est prêt à faire la lutte.
___________