Enseignement supérieur au Tchad: des étudiants perdent une année à cause d’un enseignant-chercheur de niveau douteux!
Dans quel pays vivons-nous ? A cause d’un enseignant, peu importe la raison, les étudiants de M3 ont tous repris suite à une note collective de
zéro ! Autrement dit l’état fiance une année qui, finalement n’a donné aucun résultat. Ou est l’état ? Ou est le ministre de
l’enseignement supérieur ? que font les autorités rectorales ? Des questions pleuvent et sans réponse…. Aime-t-on vraiment ce pays.
L’histoire a commencé quand les étudiants de la M3 de la FSEA ont boudé le cours d’un enseignant-chercheur, de nom de bakari Abbo. Cet enseignant, connu depuis la
première année de l’université par ses étudiants est toujours le même. Les années sont catastrophiques. Dans un amphi de plus de 300 étudiants, à la fin de l’année, moins de 10 valident ses
matières. Et ceci, chaque année. On doit vraiment se poser des questions :
1 Les étudiants ne
connaissent rien, ne travaillent pas.
2 Ou l’enseignant a mal
enseigné ou a donné des examens ou contrôles pas en rapport avec le cours donné.
Au Tchad, l’enseignant a toujours raison. La deuxième option est toujours ignorée au profit de la première. On évoque souvent le fait que les étudiants n’ont pas le
droit de renvoyer un enseignant ou que si un enseignant est docteur c’est qu’il a le niveau pour enseigner. C’est une part de vérité. En Europe par exemple, c’est pourrait être vrai. Mais en
Afrique, certains pays sont bien connus par la formation de leurs thésards. Je cite, par exemple, certains thésards formés au Burkina, dans le laboratoire de monsieur sommeil. Je suis au Burkina
et je sais ce que je dis. Venez vous-même vérifier. En plus, on peut être thésards et ne pas être un bon enseignant ! ou bien être thésards et oser enseigner une matière qui n’est pas en
rapport avec la thèse préparée, qui concerne un domaine spécifique ou on peut mériter sa thèse et le fait de ne pas se donner pour préparer le cours affecte son enseignement, etc.. Il ne
faut pas aussi perdre de vue que le fait d’être reconnu par le CAMES n’est pas aussi suffisant pour se qualifier d’un bon enseignant ! on sait dans quelles conditions, certains enseignants
arrachent des articles, ou leur nom est tout simplement inséré parce que le directeur de thèse est leur ami etc.
De tout ce qui précédent, il est aberrant de dire d’un coup que les étudiants ont tort. Il fallait enquêter sur ce que le monsieur a fait. Essayer de vérifier si
les contrôles ou les examens sont en rapport avec le cours donné. Concernant bakari, les étudiants disent que certains contrôles continus, même l’intéressé n’arrive pas à les résoudre. En plus,
il ne fait pas de travaux pratiques. Il n’est pas étonnant que le résultat soit catastrophique.
Ce qu’il faut aussi retenir est qu’il n’y a une minorité d’enseignants qui est boudé. Pourquoi
pas les autres, il doit avoir certainement une raison.
D’après ce qui s’est passé, dès que le monsieur savait que la faute lui reviendrait, il a activé la ficelle religieuse et le fil nord/sud pour construire une vérité
artificielle. Et là, le ralliement de certains enseignants est immédiat. Ceux-là, soit ils ont aigris, soit ils sont du même type que lui et ils essayent de prévoir leur futur ou alors profitent
de la situation pour régler leur compte, honteusement.
La solution adoptée était donc d’obliger les étudiants à refaire ce cours. Comment se comporteront les étudiants devant cet enseignant avec lequel des mots mauvais
ont été échangés ? Comment l’enseignant va se prendre pour faire ce cours. On doit s’attendre à des étincelles à tout moment. Pourtant, des enseignants capables de faire ce cours sont là. Le
refus des étudiant de faire le cours avec cet enseignant a entrainer l’attribution de la note zéro à tous les étudiants. Par conséquent, ils reprennent tous. Aucune enquête sérieuse. Ainsi, une
année scolaire des étudiants est sacrifiée. Quel gâchis. Sous d’autres cieux, l’enseignant serait remplacé, le temps de terminer l’année scolaire et de mener des enquêtes sérieuses. Mais comme à
l’université, on s’enfiche de la vie des étudiants, on décide souvent à la faveur de l’enseignant. Aucune autorité n’a levé le doigt pour dénoncer cette décision. Les étudiants, unanimement
maintiennent leur position au prix de perdre une année scolaire. Et l’enseignant est là, tranquille, aucun remords. C’est regrettable et c’est ça les études au TCHAD.
Il est temps que les responsables des institutions universitaires sachent que nos instituts et universités ont des enseignants qui n’arrivent pas à bien enseigner.
Je pense qu’un enseignant ne peut pas tout et bien enseigner. Surtout s’il s’agit d’une troisième année de l’université. Muter un enseignant, pour enseigner une autre matière n’est pas une
honte mais une solution à certains problèmes constatés. Beaucoup d’enseignants viennent à l’université à cause des primes. Beaucoup ont aussi obtenu leur doctorat dans des conditions, on le sait
tous. Ceux-là sont souvent surpris quant ils font face aux étudiants éveillés ou aux questions embarrassantes. Au 21 eme siècle, les étudiants savent ce qu’ils cherchent et donc distinguent les
bons des mauvais enseignants. Il est donc évident que si un enseignant n’est pas bien apprécié, parce que la matière n’est pas bien expliquée, le boudé est peut être la seule solution. Et dans ce
cas, donner zéro n’est pas la meilleure solution. IL faut aussi prendre en compte le fait que si dans une classe, personne n’a la moyenne ou un nombre très petit n’a pas la moyenne, on doit se
poser des questions, surtout quand ça se passe chaque année.
Jeunes tchadiens, où êtes-vous ? La limite de la patience n’est-elle pas atteinte ? Révolution, où es-tu ?
« Dénoncer pour changer »
Mahamat Hamza. Etudiant