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19 Janvier 2013
Le lundi dernier, Emmanuel Nadjingar était très remonté contre les fonctionnaires de la primature. En cause, la faible participation du personnel à la séance de levée des couleurs !
Depuis qu’il est aux commandes, notre PM a fait de la montée des couleurs toute une priorité ! Toute absence à cet évènement est considérée comme désobéissance. Plusieurs fois, il a remonté les bretelles à ses collaborateurs à cause de cela. Alors tous les lundis matins, les agents de la primature courent pour ne pas être en retard. Il faut, semble-t-il, venir à 6 heures 45 au plus tard pour espérer être au pied du mât. Sinon, les militaires à la porte n’autorisent plus l’entrée à la cour. Après avoir accédé à la cour, il faut rester sur pied jusqu’à 7 heures pour attendre notre PM. C’est à 7 heures qu’il débarque enfin, tel un roi.
De jour en jour, l’ardeur des fonctionnaires à ne pas rater la levée des couleurs s’estompe. En effet, certains habitent loin. Le coût du transport devient une entrave. Puis, en cette période, c’est le froid sur la capitale. Le soleil se lève très tard. A 5 heures du matin, il fait encore noir, trouver un taxi relève souvent du mystère. L’insécurité bat son plein dans N’Djamena. Alors comment souvent être à l’heure dans ces conditions ?
Le lundi 14 janvier 2013, las, beaucoup de collaborateurs de notre PM n’ont pas pu répondre à l’appel. Fâché, Emmanuel Nadjingar aurait instruit son directeur de cabinet que tous les absents soient renvoyés du bureau. Cette sanction (verbale) a été appliquée dans les minutes qui ont suivi. Seulement, sa durée n’a pas été spécifiée. C’est alors qu’un absent a appelé le dir cab pour en savoir davantage : « C’est juste pour la journée », aurait-il déclaré. Le mardi, tout le monde a retrouvé l’atmosphère des jours ordinaires.
Qu’en sera-t-il le lundi prochain ? Le PM ne doit-il pas prendre en compte certaines doléances pour éviter ce ridicule ? En tout cas, dans les coulisses, ses collaborateurs se plaignent de cette mesure qui les oblige à être au pied du mât tous les lundis, avant 7 heures. Il semble que deux agents (une dame en 2011 et un militaire en octobre 2012) se sont déjà écroulés soudain pendant l’attente. Le lundi passé, c’est un nombre plus important qui est tombé sans que le PM n’en tire une seule leçon.
Correspondant du blog de makaila