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19 Octobre 2012
Depuis quelques jours, les observateurs les plus éclairés sur le dossier tchadien, accordent un intérêt particulier sur les actes majeurs que pose M.François Hollande, président de la République française dans le respect de la parole donnée à propos de la rupture désormais irréversible dans les relations franco-africaines en général.
En effet, le discours du Chef de l’Etat français prononcé le 12 octobre dernier devant l’Assemblée sénégalaise vient à point nommer réconforter des millions d’Africains qui aspirent à ce que les portes soient closes sur les officines obscures et la nébuleuse françafrique qui endeuille, pille, ensanglante et dépeuple le continent noir.
S’il faut ramener le débat sur le cas du Tchad, nous nous intéressons au dernier développement de la situation socio- politique, diplomatique et judiciaire.
Sur le plan sociopolitique, le régime d’Idriss Deby butte à un camp du refus intersectoriel qui s’élargit à tous les travailleurs et des forces vives de la nation qui s’organisent à tous les niveaux.
Sur le plan diplomatique, les relations entre Ndjaména et Paris se cristallisent de jour en jour avec des nouvelles exigences qui agacent Idriss Deby désormais isolé aussi bien en Afrique centrale et de l’Ouest.
En Afrique centrale, les ténors comme Paul Biya et Ali Bongo ne pardonneront jamais à Idriss Deby sa traitrise d’avoir privilégié la candidature sud-africaine au détriment de celle de Jean Ping à la tête de la Commission de l’Union africaine.
En Afrique de l’Ouest, Idriss Deby a espéré faire de la crise malienne une aubaine pour réintégrer les rangs de la communauté internationale. Il a été stoppé net et de justesse dans ses ambitions d’intervenir au Mali en contrepartie des retombées pour redorer l’image avilie et dépréciée de son pouvoir contesté.
Tous les Chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest privilégient des forces de la sous-région et ne sont pas motivés de voir les troupes tchadiennes intégrer la coalition militaire internationale en préparation pour intervenir au Mali.
Sur le plan judiciaire, le contentieux qui oppose le pouvoir d’Idriss Deby à la famille d’Ibn Oumar Mahamat Saleh, reste d’actualité et constitue un point essentiel pour les nouvelles autorités françaises qui en ont fait une des priorités de leur agenda dans leurs rapports avec Ndjaména.
Tous ses éléments d’appréciations réunis concourent inévitablement à fragiliser le régime en place.
Idriss Deby n’a aucun moyen de pression à exercer sur le Président Hollande dont le style pragmatique est très différent de celui de Nicolas Sarkozy, allié des dictateurs africains.
A la veille du sommet de la Francophonie, Idriss boude la rencontre de Kinshasa en effectuant désespérément deux voyages en Guinée Equatoriale et en Afrique du Sud à la recherche d’une hypothétique alliance.
Il fait une escale à Kinshasa à la clôture du Sommet de la Francophonie pour vexer Paris. Un jeu d’enfant de mauvais goût !
Irrité par le traitement de l’information de la presse étrangère sur l’actualité au Tchad, Idriss Deby perd son sang froid et la raison.
Le service de la communication de la Présidence du Tchad attaque et accuse sans fondement les médias français de « Lynchage médiatique » du dictateur au pouvoir depuis deux décennies.
Cette sortie malencontreuse et maladroite de M.Djonabaye Dieudonné fait rappeler de mauvais souvenirs aux régimes d’exceptions et à pensée unique qui ont dirigé le Tchad comme des potentats et qui ont fini de rencontrer des démêlées avec la France.
Qu’il pleuve ou qu’il neige, Idriss Deby doit se rendre compte que l’heure du changement a sonné et que l’irréversible rupture emportera son régime impopulaire et prévaricateur.
La rédaction du blog de makaila