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Makaila, plume combattante et indépendante

Makaila.fr est un site d’informations indépendant et d’actualités sur le Tchad, l’Afrique et le Monde. Il traite des sujets variés entre autres: la politique, les droits humains, les libertés, le social, l’économique,la culture etc.

Tchad: A propos du "Congrès extraordinaire" de l’U.R.D, ou le calcul sordide d’intérêts personnels

A  propos du "Congrès extraordinaire" de l’U.R.D,

ou le calcul sordide d’intérêts personnels.

 

Un papier curieux vient de paraître. C’est la Décision No 001/URD/P/2013. Ce texte se met en-deçà du Congrès de l’URD tenu les 06 et 07 Avril 2013.Il ressuscite l’ancien Président Intérimaire et l’ancien Bureau dirigé par ce dernier. Les auteurs de ce texte n’acceptent  donc pas le dernier Congrès et les structures qui en sont issues. Après quoi, ce sont ces mêmes, qui, la main sur le cœur, disent ne pas vouloir un bicéphalisme à l’U.R.D.

Ce texte est encore bizarre lorsqu’il convoque un " congrès extraordinaire conformément au Mémorandum des députés de l’URD en date du 11 septembre 2013 en vue de relancer les activités du parti" .

L’Article 16 du Règlementaire Intérieur de notre Parti arrête : Le congrès se réunit tous les trois(3) ans en session ordinaire sur convocation du Président National du Parti. Il peut être convoqué en session extraordinaire de son Président National, ou à la demande des 2/3 des membres du Conseil National.

Le Président sortant Sandé Nganoudjibé a passé le flambeau au Président entrant Eric Kamougue le 17 avril 2 013. C’est le même qui, le 23 octobre 2 013, convoque le congrès extraordinaire mais non le Président en activité. Donc Sandé ne connaît plus le texte de notre Parti ; il ne sait plus qu’il a passé la main ; il ignore aussi que ce n’est plus lui qui convoque le congrès. Sandé ne peut s’empêtrer dans de telles contradictions.

07 députés du Parti ne peuvent demander la convocation d’un Congrès, ordinaire ou extraordinaire, car ils n’atteignent pas les 2/3 des membres du Conseil National comme l’indique l’article 16 du Règlement Intérieur de notre Parti.

Les mêmes députés dépassent les limites de leurs droits quand ils se mettent au-dessus du Parti en lui donnant des ordres.

L’Article 51 du Règlement Intérieur du Parti fait obligation aux élus, Ministres, membres de cabinet…de verser une portion de leurs traitements mensuels au parti pour son fonctionnement. Depuis plus d’un an, nos députés ont refusé de verser leur contribution. Par l’effet de l’accumulation, ces derniers ont constitué  un fonds suffisant pour entrer en guerre aujourd’hui contre le Président et le Parti U.R.D.Nos députés font donc ce que les textes n’autorisent pas , et ne font pas ce qu’ils commandent.

La Décision No 001/U.R.D… du 23 octobre 2 013 convoque un congrès extraordinaire…en vue de relancer, dit-elle, les activités du parti. Narcissiques, ne participant plus aux activités du parti, les auteurs du mémorandum du 11 septembre 2 013 et de ladite Décision croient que le parti ne fonctionne plus. Erreur. En effet, aussitôt après la constitution du Bureau National et du Bureau Exécutif, le parti s’est mis au travail. Le B.E. a toujours observé sa réunion hebdomadaire. Les structures du parti ne sont pas non plus en panne, au contraire.

Pourquoi un congrès extraordinaire de l’U.R.D. aujourd’hui ?

Pour comprendre les difficultés actuelles de l’U.R.D.,il convient de revoir l’histoire du Parti la veille et après le décès du Général W.A.Kamougué.

Lorsque le Général WAK fut au Ministère de la Défense, il fut constamment en voyage, à l’intérieur et à l’extérieur du pays( Chine, France, Etats-Unis, Darfour, Cameroun, Congo ; à l’est, au sud du pays…) Il fut aussi malade. Il n’avait donc ni le temps ni la santé pour s’occuper pleinement du Parti. Ce fut ainsi qu’il confia la gestion du Parti à Kabo Nantoingar Gangroh. Ce dernier  se considéra alors pour le nombril  de l’U.R.D.

Au cours des réunions du B.E., il est le seul à parler. Il coupe la parole à qui il veut. Ou quand il a fini de parler, il lève la séance. Il décide de tout , toujours tout seul.

De son vivant, le Général WAK avait demandé par trois fois, qui prendrait sa place en cas de nécessité. Personne ne se prononça. C’est après sa mort que chacun des "ténors" du parti se découvre l’envergure de diriger le parti.

Quatre mois après le décès du Général WAK , les" grands" du parti se réveillent. Sandé Ngarnoudjibé prend la Décision No 04/URD/P/2011 où il se nomme Président Intérimaire de l’URD. Il propulse aux postes clé du Bureau Exécutif taillé à ses intérêts,les militants qui lui sont favorables .Il en  va ainsi du vice-Président, des Secrétaires Général titulaire et l’adjoint, soit respectivement Assingar Djasra,Nantoîngar Kabo Gangroh,et Ali Souh Khortom. Ceux-ci placeront, à leur tour , leurs propres hommes au BE et à l’Assemblée Nationale, même si ces derniers ne sont pas de l’URD.

Le bureau des députés de l’URD de l’Assemblée Nationale fut aussi  formé selon le désir du même Sandé. C’est ainsi que Romadoumngar Félix Nialbé fut  désigné comme Président du groupe parlementaire de l’U.R.D. Daoud Ibn Oumar est le 5e Vice-président de l’Assemblée, au nom de l’U.R.D. ; Tolkohom Bertin et Déné Assoum firent également partie du même bureau. Bien que la femme de Kabo n’est pas de l’U.R.D., son mari fit d’elle, avec le consentement de Sandé, un personnel d’appui au bureau du groupe U.R.D de l’Assemblée Nationale.

Mme Kamougué , Déné Assoum estima que son heure est arrivée. Avec l’argent que son défunt mari lui " laissa", elle peut gérer le Parti, mieux, elle est appelée maintenant à diriger l’U.R.D. Les députés Félix R. Nialbé et Tolkohom Bertin sont, respectivement, son bras droit et sa colonne vertébrale.

Après le décès du Général WAK, le Parti s’installa alors  dans une autocratie détestable en ce qui concerne sa gestion. Dans le même temps, ces "grands "tournèrent le dos à toute activité du Parti et aux principes démocratiques, si tant qu’ils les connaissent.

Comme il fallait s’y attendre, un groupe de jeunes contesta cette gestion catastrophique  du Parti. La Décision No 04 du Président Intérimaire Sandé provoqua automatiquement la colère des jeunes. Ils envoyèrent au BE fabriqué de toutes pièces par Sandé une pétition. Ils demandèrent un changement profond à la tête de l’U.R.D. Cette position des jeunes ne plut pas aux "ténors "du Parti.

Ce fut dans cette tension entre les "grands" du Parti et les jeunes réunis autour de Eric Kamougue, que la  nécessité de la tenue d’un congrès du parti apparut . Pour les"grands", c’est là une occasion en or pour se débarrasser des jeunes et de contrôler totalement le Parti. Les jeunes attendaient aussi cette occasion pour mettre la maison U.R.D. au propre.

Pour les autocrates ( Sandé, Kabo, Ali Souh…) , le congrès n’a pas besoin d’une élection pour désigner un nouveau Président. Un consensus y suffirait : l’ancien bureau serait reconduit, avec une ou deux modifications légères. Ils inventèrent, contre les textes du Parti, des nouvelles conditions à l élection au poste de Président. Le but non-dit ici, c’est d’éliminer Eric qui ne fait l’affaire ni des "grands" ni celle de Mme Kamougué, Déné Assoum.

Les jeunes, eux, ne voulaient pas du consensus, car ce serait faire le jeu des "grands" et cautionner le pourrissement du Parti. Pour eux, seuls les congressistes sont aptes à désigner, par  vote, un nouveau Président. C’est dans ce contexte que, pour introduire la candidature d’Eric, candidature alors rejetée par les"grands", les jeunes eurent recours à la main. Fidèles à leur logique, rancuniers, Djasra, Ali Souh, porteront  l’affaire à la justice avec le malin désir qu’elle   chasserait Eric de la tête de l’U.R.D !

Le congrès de l’U.R.D. se tint les 06 et 07 avril 2 013. Pour désigner le Président du Parti, les jeunes réussirent à imposer et le vote et leur candidat, Eric Kamougué, le tout dans le respect des textes du Parti.

Les résultats du vote témoignent  de la tension existante. Eric Kamougue eut 375 voix, soit 67,35%, Sandé, 135 soit 28,42% et Dr Gozzo Joab 20 voix, soit 04,21%. Dr. Gozzo  Joab tomba dans ce conflit comme un cheveu dans la soupe, il est en dehors de l’opposition des  deux camps. En outre, il fut pendant 22 ans absent du pays ; il y eut 3 générations après lui dans le pays, il est donc un étranger, d’où son score.

La différence de voix entre Eric Kamougué et Sandé Ngarnoudjibé, soit du simple au triple, montre combien les jeunes étaient ulcérés par l’autocratie installée à la tête du Parti et combien ils ont la rage au cœur de l’arracher de leur sein.

Aussitôt les résultats du vote proclamés, le Président Eric dit qu’il tend la main à tous les militants , jeunes et moins jeunes, les candidats malheureux  à la présidence du Parti, pour travailler pour le bien de ce dernier et pour celui du pays.

Pour tenir compte des voix qui l’ont porté à la tête du Parti, pour redonner une nouvelle vie au Parti, le Président Eric prit de mesures énergiques.

Le premier texte qu’il prit fut de mettre Sandé Ngarnoudjibé à la touche. Ce fut un séisme au niveau des autocrates du Parti. Pour eux, si Sandé est parti, eux aussi le suivraient. Ils furent tous sur le qui-vive.

Le Président Eric releva de leurs fonctions, à la CENI et à l’Assemblée, Assingar Djasra et Ali Souh Korthom. Il nomma à leurs places d’autres militants de l’URD.

Le malaise gagna le camp des autocrates. Il couvrit d’invectives  le Parti et le Président en multipliant les Décisions, points de presse, correspondances, articles de journaux… (cf. Note circulaire No 001/URD/BE/ 2013 du 06 septembre 2013).

La boucle fut fermée quand le Président Eric, conformément à l’Article 55 de nos Statuts décida d’une autre structure à l’intérieur du bureau des élus de l’URD de l’Assemblée Nationale. Le député Romadoumngar Félix Nialbé prit la tête de la fronde contre le Président Eric et le Parti. Il produisit un texte baptisé par lui Propositions…, il écrivit un MEMORANDUM, tint de conférences de presse et des apartés à Sarh. Dans cette ville, le même député déclara que l’URD n’est pas un parti des Mbaï ; qu’il  a servi un koï et qu’il n’entend plus servir le fils de ce koï qui est lui-même un koÏ…

L’agitation est donc  grande au sein des autocrates de l’URD. Ils ont perdu la tête. En effet, ils se placèrent  selon leurs seules  volontés  aux postes où ils gagnèrent, chacun, entre 700 000 et plus d’un million de f cfa. En mettant d’autres camarades à leurs places, le Président Eric les prive de leurs "fortunes", d’où leur perturbation. C’est donc simplement pour reconquérir et conserver leurs places et leurs seuls avantages que ces autocrates veulent un congrès extraordinaire. Un tel congrès n’est nullement nécessaire, car le Parti ne connaît aucune situation particulière qui appelle une telle réunion.

Si par hasard le Président Eric les reconfirmait à leurs places, ils seraient les premiers à annuler ce congrès extraordinaire qu’ils demandent aujourd’hui. De toute évidence, ces autocrates ne s’agitent que pour leurs intérêts. Le Parti n’est pour eux qu’une simple couverture. Ni le Président Eric ni ceux qui ont voté pour lui ne veulent de l’instrumentalisation de l’URD.

La Décision No 001/URD/P/2013 porte en Annexe un Communiqué de presse sans numéro et en date du 25 octobre 2013. La dernière ligne du texte dit : "Le Bureau Exécutif de l’URD Nationale est disposé à fonctionner et collaborer avec tous, sauf Eric". Cette exclusion résolument ciblée montre, nettement, qui est derrière Ali Souh  Khortom, Romadoumngar Félix, Tolkohom Bertin… ; elle indique qui est en-dessous des difficultés actuelles de l’URD !

 

Un groupe d’individus veut se maintenir, coûte que coûte, aux postes à lui confiés par l’URD. Il n’entend les céder aux autres militants. Il va en guerre contre le Parti pour se maintenir. L’URD ne cautionne pas ce calcul sordide d’intérêts personnels, car il n’a pas été fondé dans un tel but. La lutte de l’URD est bien plus haut que cette optique à courte vue ; elle est entière dans sa devise : PAIX, TRAVAIL, EGALITE. C’est à ce combat que l’URD appelle chacun de nous.

                                                                              

                                                                         Fait à Ndjaména le 11 novembre 2013

                                                                                       07h.45.       

Lire la note circulaire 1

Lire la note circulaire 1

Circulaire suite 2

Circulaire suite 2

Circulaire n°3

Circulaire n°3

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